บททั้งหมดของ Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?: บทที่ 1 - บทที่ 10

Dans le grand salon du manoir pour les Colbert, le regard posé sur ses mains encore juvéniles, Sarah a pris conscience de sa renaissance.Assis au centre du canapé, Thibaud Colbert, le patriarche du la famille, fixait la jeune femme de son œil acéré. « Sarah, es-tu certaine de vouloir accompagner Xavier à Achiville ? » Sa voix portait le poids des années.Les souvenirs ont afflué : ce voyage d'affaires dissimulait en réalité les retrouvailles de Xavier avec Inès, son premier amour. Dans son existence antérieure, cette révélation l'avait poussée à exiger de le suivre.Fille du chauffeur qui s'était sacrifié pour sauver Thibaud, elle avait été recueillie par les Colbert par gratitude. Gâtée et choyée, on la traitait presque comme l'une des leurs. Ainsi, Thibaud avait naturellement cédé à sa requête...Aujourd'hui, assis près du vieil homme, Xavier est apparu vêtu d'un costume noir sur mesure. Il a croisé les jambes avec désinvolture, une mèche rebelle cachant partiellement son regard, ne

La domestique a laissé paraître un mélange de surprise et de désapprobation, son regard suspicieux scrutant la forme sous la couette.Cette Sarah n'était rien de plus que la fille du chauffeur de Thibaud, de quel droit se permettait-elle de lui donner des ordres ?« C'est pourtant votre rôle », a-t-elle insisté avec une pointe de rancune.Mais aucune réponse ne lui est parvenue.Après un long silence face à l'immobilité du lit, cette domestiques s'est résignée à fermer la porte et à se retirer.Plus tard, Xavier est sorti de sa salle de bain et a aperçu une lumière filtrant de la cuisine du rez-de-chaussée, accompagnée d'un léger cliquetis de vaisselle.Il est descendu s'effondrer dans le canapé du salon, massant ses tempes pour dissiper les restes de l'ivresse.Cinq minutes après, la domestique a émergé avec une tasse de miel-citron fumante.« Jeune Maître, attention, c'est encore chaud. »À cette voix inattendue, ses paupières se sont soulevées. « Pourquoi toi ? » a-t-il demandé en f

Sarah s'est remémorée soudain sa vie antérieure, dans ce même salon. La scène se répétait, mais son attitude à elle était différente.À l'époque, elle s'était opposée avec acharnement à ce qu'Inès s'installe ici, prétextant qu'Inès et Xavier avaient déjà rompu. Elle n'avait réussi qu'à se couvrir de ridicule, spectacle après spectacle.Les domestiques la regardaient, indifférents. Thibaud restait de marbre. Inès, toujours à l'abri derrière Xavier, restait immaculée, élégante et digne, un contraste saisissant avec sa propre folie.Elle se souvenait très bien : Xavier l'avait forcée à s'excuser, puis à s'agenouiller dans le jardin, au milieu de la nuit, pour « réfléchir ».Et cette même nuit, elle avait vu Inès entrer dans la chambre de Xavier. La lumière était restée allumée toute la nuit. Derrière les rideaux clairs, elle distinguait leurs silhouettes intimes, leurs mouvements fusionnels.Soudain, elle s'est arrêtée, saisie par un détail crucial : la vraie raison pour laquelle elle s'é

« Tu ne fuiras pas. »Sarah a serré les dents. Est-ce qu'il la prenait pour Inès, pour oser à ce point ?Quand sa main a glissé sous son haut, tout le corps de Sarah s'est révolté. D'un violent coup de coude dans le torse, elle a tenté de le repousser.« Ne me touche pas ! » a-t-elle craché entre ses dents serrées, « Tu me dégoûtes ! »Xavier s'est immobilisé. Il s'est ensuite penché à son oreille, la voix rauque et brûlante : « Tu as dit quoi ? »Les mâchoires crispées, Sarah a répété : « TU ME DÉGOÛTES ! »Un silence. Puis, il lui a couvert brutalement la bouche, grondant avec fureur : « Ta gueule ! »Presque aussitôt, il a relevé son chemisier, sa paume brûlante encerclant sa taille.Sarah, le front pressé contre la porte de la salle de bain, s'est sentie submergée par le désespoir.Allait-elle revivre le cauchemar de sa vie antérieure ?Mais la chance a tourné. La porte de la chambre s'est ouverte brusquement, toute seule. En un éclair, Sarah a rassemblé ses forces, a repoussé Xavi

Sarah a tendu le médaillon brisé sous les yeux de Xavier : « C'est Fanny qui l'a brisé. »Son maître a jeté un regard méprisant : « Fanny est une excellente élève. Elle ne ferait jamais une chose pareille. Cesse de l'accuser. Toi, en revanche, tu as frappé sans comprendre, un cas désespéré. »Quelle logique absurde. Quand Fanny brisait son médaillon, on trouvait des excuses. Quand elle défendait le souvenir de son père, on la traitait de mauvaise graine ?Inès, apercevant le médaillon, a murmuré d'une voix doucereuse : « Il n'a pas l'air de valoir grand-chose. Si tu y tiens, je peux t'en offrir un autre. Inutile de te mettre dans cet état pour ça. »« Et puis, Fanny a tant de belles choses. Elle n'aurait aucune raison de briser le tien délibérément. Sarah, je crois que tu l'as mal comprise. »Ses paroles, enveloppées de bienveillance, n'en étaient pas moins pleines de mépris et de condescendance : Fanny, la princesse des Colbert, daignerait s'en prendre à un médaillon sans valeur ? Bi