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Chapitre 7 — Sa Cousine 7

ผู้เขียน: Déesse
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-08-05 18:31:44

Éric

Je savais que ça arriverait.

Je le savais dès l’instant où je l’ai quittée, cinq jours plus tôt, encore tremblant, encore marqué par elle. Ce n’était pas une fuite, ni une délivrance. Ce n’était qu’un sursis.

Depuis, tout a perdu son goût.

Le café.

Les conversations , la peau de Clara.

Même la lumière du jour.

J’ai erré dans mon quotidien comme un fantôme, en me promettant que je tiendrais. Mais je mentais déjà. Je mentais à tout le monde. Surtout à moi.

Et hier soir, j’ai craqué.

Deux mots envoyés sans réfléchir :

"Où es-tu ?"

La réponse est tombée comme un couperet.

 "Toujours à portée de faute."

Puis une adresse.

Un hôtel discret, presque caché dans une ruelle anonyme, à deux stations de métro de chez moi.

Chambre 608.

Je n’ai pas répondu.

Je n’ai pas confirmé.

Et pourtant, ce soir, je suis là.

Devant cette porte.

Ma main suspendue.

Le souffle suspendu.

Le monde suspendu.

Je frappe. Une fois. Deux.

Et la porte s’ouvre.

Elle n’a pas posé de question.

Plus belle encore que dans mes souvenirs.

Mais ce n’est pas la beauté qui me bouleverse.

C’est son calme.

Elle est là, debout, dans cette chemise d’homme trop large probablement à moi, volée dans un souvenir ou un fantasme et elle ne dit rien. Pas tout de suite. Elle me regarde. Ses yeux me traversent. Je suis nu devant elle, même tout habillé.

— Je t’avais dit que tu reviendrais.

Elle ne sourit pas. Elle n’en a pas besoin.

Tout en elle est invitation. Défi. Prémonition.

Je m’avance.

Elle recule.

Je ferme la porte.

Le monde s’arrête.

Il fait chaud. Pas à cause du chauffage. Mais à cause d’elle.

L’air est saturé d’elle. Son parfum musqué. Son odeur de sueur douce. D’attente.

Elle s’assoit sur le lit, une jambe repliée, l’autre qui balance doucement. Elle ne me quitte pas des yeux. Elle est le contraire de Clara. Elle ne rassure pas. Elle trouble. Elle dérange. Elle m’enlace sans bras, rien qu’avec un regard.

— T’as eu peur que je t’oublie ?

— J’ai pas cessé d’y penser.

Elle hoche la tête, indifférente.

— Ta femme est au courant ?

— Non.

— Elle sait quand même. Les femmes sentent toujours.

— Je sais.

Je m’approche. Trop vite.

Elle tend la main. Attrape ma ceinture.

Juste ça.

Un geste.

Une tension.

Je me fige. Elle ne défait rien. Elle ne cherche pas à me déshabiller.

Elle impose. Elle attend que je cède.

— Tu veux quoi, Éric ?

— Toi.

— Non. Tu veux l’oubli. Tu veux t’effondrer. Tu veux qu’on te salisse. Tu veux qu’on t’arrache la peau pour voir ce qu’il y a dessous.

Et elle a raison.

Elle voit clair. En moi. À travers moi.

Je tombe à genoux devant elle. Elle écarte légèrement les jambes. Ses mains se glissent dans mes cheveux, puis descendent sur ma nuque, sur mes épaules. Elle me relève d’un geste doux, autoritaire.

Je me lève. Et c’est elle qui vient vers moi.

Cette fois, c’est elle qui m’embrasse la première. Lentement. Profondément.

Sa bouche prend la mienne. Elle m’avale comme une faim trop longtemps retenue. Sa langue fouille, explore, défie. Son baiser n’est pas une caresse. C’est une possession.

Mes mains trouvent ses hanches. Son dos. Sa nuque. Je m’accroche à elle comme un naufragé à sa vague.

Elle me pousse sur le lit.

Je tombe, haletant.

Elle grimpe sur moi, d’un mouvement souple, félin. Ses cuisses s’enroulent autour de mes hanches. La chemise glisse. Elle est nue dessous. Sa peau me brûle. Mon cœur cogne si fort que j’ai peur qu’elle l’entende.

Elle me murmure :

— Laisse-moi te faire oublier.

Et elle le fait.

Lentement. Sauvagement.

Elle me chevauche comme une vengeance. Elle me prend comme une guerre. Ses mains me griffent. Ses dents me mordent. Ses reins dansent, se cambrent, s’arquent. Elle ondule. Elle frappe. Elle donne. Elle réclame.

Je suis à elle. Entièrement.

Quand je me perds enfin dans elle, quand je la sens trembler, convulser, haleter contre ma bouche, je me laisse tomber à l’intérieur, sans filtre, sans barrière. J’explose. Je cède. Je me dissous.

Et pour la première fois depuis longtemps, je me sens… vivant.

Pas heureux.

Pas fier.

Mais vivant.

On reste allongés, emmêlés. Sa tête sur ma poitrine. Mon bras autour de ses hanches.

Elle murmure, après un long silence :

— Tu penses à elle ?

Je mets quelques secondes à répondre.

— Clara ?

— Oui. Clara.

Je ferme les yeux.

— Moins qu’avant.

Je sens son sourire contre ma peau. Un sourire qui coupe. Qui comprend trop.

Elle se redresse légèrement, pose son menton sur ma poitrine.

— Tu crois que c’est elle que tu trahis ?

— C’est le cas.

— Non. C’est toi que tu abandonnes.

Je ne réponds pas.

Elle se lève , nue , naturelle. Sublime.

Elle marche vers la salle de bain, sans me jeter un seul regard. Comme si j’étais acquis. Comme si ce corps qu’elle venait de consumer n’était qu’un outil, un passage, une offrande ordinaire.

Je reste là, sur le lit, nu moi aussi, la peau marquée, la gorge sèche, le cœur en vrac.

Et je comprends.

Ce soir, ce n’est plus une aventure.

C’est un choix.

Pas un égarement.

Une trahison volontaire, assumée.

Un abandon de ce que j’étais.

Et de ce que j’aimais.

Clara est à la maison.

Peut-être qu’elle regarde l’heure.

Peut-être qu’elle devine déjà.

Peut-être qu’elle attend encore.

Mais moi, je suis ici.

Et pour la première fois,

je n’ai plus envie de rentrer.

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