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Chapitre 3 : La Carte du Dominé

Penulis: Darkness
last update Terakhir Diperbarui: 2025-11-01 22:24:54

Alyssa

Mon cœur bat à tout rompre. Je devrais frapper. Planter la lame dans sa chair. C'est ce que mon esprit crie de faire. Mais mon corps est paralysé. Par sa présence. Par l'audace tranquille avec laquelle il défie ma menace.

— Vous ne le ferez pas, murmure-t-il, comme s'il lisait dans mes pensées. Il est maintenant à un mètre de moi. Je peux voir les stries d'or dans ses yeux bruns, la pulsation à la base de son cou. Vous êtes une sauveuse. Pas une tueuse. C'est écrit dans chaque fibre de votre être.

— Vous avez tué des gens, je souffle, la voix brisée. Je vous ai vu. Dans les yeux de vos hommes.

— J'ai ordonné la mort de gens, il corrige, sans nier. C'est différent. C'est un acte de volonté. De pouvoir. Tuer par nécessité, par survie, c'est une chose. Tuer de sang-froid… c'est une frontière que vous ne franchirez pas. Même maintenant.

Il a raison. Une partie de moi, la médecin, se révolte à l'idée de trancher la chair, de faire couler le sang. Même le sien.

— Pourquoi vous m'avez enlever ? La question m'échappe, un sanglot de colère et d'incompréhension.

Il avance encore, lentement, jusqu'à ce qu'il soit si près que la pointe du scalpel effleure le tissu de sa chemise, juste au-dessus de son cœur. Je sens la chaleur qui émane de lui.

— Parce que vous vous êtes battue pour un homme déjà mort. Parce que vous m'avez regardé dans les yeux et que vous m'avez frappé. Personne ne fait cela. Sa main se lève, si vite que je n'ai pas le temps de réagir. Ses doigts se referment autour de mon poignet qui tient le scalpel. Sa prise n'est pas brutale, mais elle est de fer, absolue. Parce que votre lumière est si vive qu'elle m'a aveuglé.

Il serre. Une douleur aiguë parcourt mon bras. Mes doigts s'ouvrent malgré moi. Le scalpel tombe sur le tapis, assourdi.

Je suis maintenant face à lui, sans arme, mon poigt toujours prisonnier du sien. Son autre main se lève et effleure la marque bleutée sur ma joue, là où l'un de ses hommes m'a frappée.

— Vous allez apprendre, Alyssa, chuchote-t-il, son souffle chaud sur mon visage.Vous allez apprendre que certaines cages n'ont pas de barreaux. Que certains geôliers n'ont pas besoin de chaînes. Je ne veux pas vous briser le corps. Je veux vous briser l'esprit. Jusqu'à ce que vous compreniez que vous m'appartenez.

Son regard plonge au plus profond de moi, cherchant la peur, la faiblesse. Et il les trouve. Mais il trouve aussi autre chose. La haine. Une haine si pure, si brillante, qu'elle semble le surprendre.

— Je vous haïrai jusqu'à mon dernier souffle,je crache entre mes dents serrées.

Les yeux de Silas s'illuminent, comme s'il venait de recevoir le plus beau des cadeaux.

— Je compte là-dessus.

Il relâche mon poignet. Il se baisse, ramasse le scalpel, et le repose sur la table de chevet, à sa place exacte.

— Mangez,dit-il en se dirigeant vers la porte. Vous aurez besoin de vos forces. La guerre commence maintenant.

Il sort. La porte se referme dans un clic silencieux.

Je reste là, tremblant de tout mon corps, le poigt meurtri, l'endroit où ses doigts ont touché ma peau brûlant comme une marque au fer rouge.

Je regarde le scalpel, puis la porte close.

Il a raison. C'est une guerre.

Et je viens de perdre la première bataille.

Le temps n'a plus de sens. Une heure ? Une journée ? Le feu dans la cheminée ne s'éteint jamais, entretenu par des mains invisibles. Le plateau de nourriture est resté sur la table, intact. La faim me tenaille, mais manger serait une capitulation. Boire son eau, accepter sa nourriture… ce serait reconnaître ma dépendance.

Je suis en train de somnoler, adossée au mur, quand un nouveau bruit me fait sursauter. Ce n'est pas la porte. Cela vient du mur opposé. Une partie de la boiserie, que je prenais pour un décor, glisse silencieusement pour révéler une ouverture. Un homme se tient là. Ce n'est pas Silas.

C'est l'un de ses gardes, celui aux yeux morts qui m'avait regardée à l'hôpital. Il est grand, massif, le visage balafré. Il ne dit rien. Il me fait simplement signe de le suivre d'un mouvement de tête.

Mon premier instinct est de refuser. Me recroqueviller dans mon coin. Mais la curiosité, cette pulsion maudite, est plus forte. Et puis, c'est une ouverture. Une chance de voir, de comprendre, de planifier.

Je me lève, les jambes raides. Je garde une distance prudente, mais il tourne simplement les talons et s'enfonce dans un couloir sombre. Je le suis.

Le manoir est un dédale. Les couloirs sont froids, en pierre, faiblement éclairés par des torches électriques imitant des flambeaux. Les murs sont nus, sans tableaux, sans tapisseries. Seulement, à intervalles réguliers, des portes massives, toutes identiques, toutes fermées. L'air sent le vieux pierre et la poussière. C'est l'envers du décor de ma cage dorée. C'est la réalité de Sombra Roja.

L'homme s'arrête devant l'une de ces portes. Il l'ouvre et s'efface pour me laisser passer. Son regard me transperce, m'incitant à entrer.

Je franchis le seuil, et l'odeur me frappe de plein fouet.

Le sang. La peur. La mort.

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