Quand Fleure Monet, brillante architecte au bord de la faillite, reçoit une proposition de mariage de la part d’Aaron Valesco, richissime héritier d’un empire immobilier, elle croit d’abord à une mauvaise plaisanterie. Mais l’offre est réelle et urgente : pour hériter de la direction du groupe familial, Aaron doit se marier avant ses 30 ans… dans trente jours. Le contrat est clair : un an de mariage, pas de sentiments, pas d’intimité, et une séparation propre une fois les objectifs atteints. En échange, Fleure verra toutes ses dettes effacées, et un projet de rêve financé en son nom. Mais certaines clauses sont plus ambiguës qu’il n’y paraît. Chaque mois, une nouvelle condition s’ajoute, imposée par Aaron ou Fleure, à tour de rôle. Jeux de pouvoir, secrets d’enfance, jalousies inattendues... peu à peu, leurs murs tombent. Et si le plus grand piège n’était pas le contrat, mais ce qu’ils commencent à ressentir… en dehors de toute clause écrite ?
View MoreFleure
Je n’avais jamais mis les pieds dans un endroit aussi… silencieusement riche.
Le genre de silence qui coûte cher. Où chaque pas sur le marbre résonne comme une faute. Où les murs sentent la vieille puissance, le cuir trop poli et les contrats signés dans des verres de whisky à mille euros. Ici, chaque détail crie la supériorité silencieuse de ceux qui n’ont jamais eu à compter.
Et moi, au milieu de tout ça, avec mon sac élimé, mes escarpins usés et ma jupe noire que je repasse chaque matin pour masquer la fatigue du tissu… je détonne.
Je serre les lanières de mon sac entre mes doigts, comme si elles pouvaient m’ancrer à quelque chose. Quelque chose de réel. Quelque chose de stable.
Mais rien n’est stable, plus rien ne l’a jamais été depuis six mois.
Depuis que mon client principal m’a lâchée sans préavis. Depuis que mon compte bancaire ne fait que saigner. Depuis que mon projet de centre culturel mon rêve a été refusé, faute de fonds.
Je suis brillante, on me l’a toujours dit , créative , visionnaire. Mais être une architecte talentueuse ne paie pas les loyers en ville quand on est seule, jeune, et sans appuis familiaux.
Et aujourd’hui, je suis là, parce qu’un inconnu m’a convoquée. Un homme trop riche pour avoir besoin d’expliquer quoi que ce soit. Un homme que je n’ai vu qu’en photo, dans des magazines où l’on parle plus de ses conquêtes que de ses projets : Aaron Valesco.
L’ascenseur m’a déposée au dernier étage. Directement dans le bureau. Pas de secrétaire. Pas de couloir. Juste une pièce immense, vitrée, où la lumière caresse les murs d’acier et de verre, et lui.
Il est assis, seul. Derrière un bureau noir comme une sentence. Imposant. Immobile.
Il lève à peine les yeux. Mais ce bref regard, ce minuscule mouvement de paupière, me fauche net. Comme s’il m’avait analysée en un clin d’œil. Déshabillée. Classée. Étiquetée.
Froid , précis , méthodique.
— Fleure Monet, dit-il. Asseyez-vous.
Sa voix est calme. Trop calme. Elle glisse sur la peau comme un gant de velours sur une lame.
J’avale ma salive. Il ne me tend pas la main. Il ne sourit pas. Il ne se lève pas. Et pourtant, tout en lui hurle le contrôle. L’arrogance tranquille de ceux qui n’ont jamais perdu.
Je m’assois lentement. Ma robe tombe souplement sur mes cuisses. Je sens ses yeux s’y attarder, l’espace d’un souffle. Puis revenir à mon visage. À mes lèvres. À mes yeux.
Je sais ce que je dégage. Je l’ai toujours su.
J’ai hérité des courbes pleines de ma mère, des pommettes hautes et d’un teint doré qui attire les regards. De longs cheveux châtains, presque auburn, que je laisse toujours attachés dans un chignon désordonné quand je travaille, mais qui me tombent en cascade quand je les relâche. Mes yeux sont d’un vert étrange, profond, que certains appellent envoûtant mais qui ne m’ont jamais permis d’éviter le découvert bancaire.
Ma beauté m’a souvent valu des propositions… déplacées. Des clients trop sûrs d’eux. Des regards insistants. Mais jamais… rien comme ça.
— Vous savez pourquoi je vous ai convoquée ? demande-t-il.
— Honnêtement ? Non. Je pensais que c’était une erreur.
— Ce n’en est pas une.
Il fait glisser une chemise cartonnée vers moi. Un mouvement précis, sans fioriture. À l’intérieur : une liasse de feuilles épaisses, numérotées, tamponnées. Je reconnais mon nom. Et ce mot :
Contrat de mariage .
— Qu’est-ce que c’est que ça ? je souffle.
— Une proposition , de mariage.
Je le fixe, abasourdie. Un instant, je m’attends à ce qu’il sourie, me tende un verre et me dise que c’est une caméra cachée. Mais rien. Pas un sourire. Pas une lueur d’ironie. Il est grave. Sérieux. Glacial.
— Vous êtes malade ? je murmure.
— Non. Je suis pragmatique.
Il se lève enfin.
Et soudain, il devient… immense.
Un mètre quatre-vingt-dix de muscles tendus sous un costume gris anthracite taillé à la perfection. Une mâchoire ciselée. Une bouche ferme. Et ce regard… noir, presque insondable. Comme une tempête contenue.
Il dégage quelque chose de puissant. De dangereux. Un magnétisme brut.
Il contourne le bureau, s’approche. Chaque pas semble faire vibrer le sol sous mes pieds.
— J’ai besoin d’être marié avant le 10 mars, dit-il. Il me reste exactement trente jours.
Je déglutis.
— Et vous vous êtes dit que j’étais… quoi ? La candidate idéale pour ce cirque ?
— Votre nom est propre. Votre situation financière, précaire. Votre carrière mérite une chance. Et surtout : vous êtes discrète. Ce qui est exactement ce qu’il me faut.
Il me tend une feuille.
Je la prends. Mes doigts tremblent à peine.
— Un an de mariage, dit-il. Pas de contacts physiques. Pas de sentiments. Clause de confidentialité absolue. En échange : vos dettes effacées, votre projet financé. Et un bonus de 3000 000 euros à la séparation.
Je n’arrive pas à parler. Mon cœur bat trop fort. Mes pensées se bousculent. L’appartement en retard de loyer. Le crédit que la banque m’a refusé. Le regard de mon père quand je lui ai dit que je n’avais plus rien.
Et cet homme, là, qui m’offre tout… dans un piège doré.
Il baisse la voix. Elle devient presque intime.
— C’est un contrat, Fleure. Pas un conte de fées.
Mais dans la façon dont ses yeux me regardent, dont ses lèvres se crispent à peine comme s’il retenait quelque chose, je sais qu’il ment.
Ce n’est pas juste un contrat.
C’est une partie d’échecs où je suis à la fois la reine… et la proie.
Et il vient de jouer son premier coup.
FleureLe tapis rouge, contrairement à ce qu’on imagine, ne pardonne rien. Il exige la perfection, mais traque la moindre fissure. Ce n’est pas une entrée, c’est une inspection. Une épreuve. Un scanner de chair et de vernis. Et ce soir, je suis l’élément central de l’observation.Dès que nos talons effleurent le marbre de l’entrée, les flashs s’abattent sur nous comme une pluie d’aiguilles. Mon bras est passé sous le sien, ma posture millimétrée, mon regard dirigé droit devant, figé dans un mélange d’assurance maîtrisée et de tension rentrée. Le satin de ma robe me colle à la peau comme une seconde peau étrangère. Je n’ai pas froid. Je suis en alerte.Aaron, lui, semble dans son élément. Il ne marche pas, il règne. Il ne sourit pas, il impose. Chaque geste est un signal. Chaque silence, un message. Il dégage une autorité tellement ancrée qu’elle fait taire les bavardages à son passage. Et moi, collée à son bras, je suis devenue l’interrogation silencieuse qui plane derrière chaque reg
FleureIl est 4h07 du matin quand j’envoie le message.Un simple texte, composé de deux mots, sans ponctuation ni emphase, parce que je n’ai plus besoin de faire semblant d’hésiter. J'accepte ta proposition .Pas un mot de plus. Pas de salutation. Pas de justification.Mais en réalité, cette décision ne s’est pas prise à cet instant précis. Elle s’est infiltrée, insidieuse, au fil des jours, des nuits blanches, des relevés bancaires ouverts à l’aube, des rendez-vous manqués avec mon comptable, des alertes de retard de paiement envoyées par mon cabinet d’expertise et des rappels administratifs que j’effaçais sans les lire.Ma société est dans le rouge.Pas seulement fragile : exposée. Déchirée par une accumulation de dépenses imprévues, d’investissements nécessaires mais prématurés, de contrats interrompus sans justification par des clients que quelqu'un a probablement approchés avant moi.Je n’ai pas de preuves.Mais j’ai les symptômes.Et lui, la signature.Je suis restée droite, f
FleureLa pluie frappe les vitres comme un rappel obstiné.Il est presque une heure du matin, et mon écran m’éclaire plus que toutes les lampes du bureau. Le silence est total. Seuls les bruissements de mes doigts sur le clavier osent encore troubler la nuit.Je devrais dormir. Je devrais tout oublier, fermer les yeux, prétendre que cette proposition n’a jamais existé.Mais il est partout.Aaron Valesco.Dans ma tête. Dans mes nerfs. Dans ma peau, presque.Et ça, je ne le supporte pas.Alors je fais ce que je sais faire de mieux : je cherche.Je remonte ses traces, ses anciennes sociétés, ses débuts, ses ruptures de contrats, ses procès presque tous classés sans suite. Chaque article, chaque ligne dans la presse spécialisée. Derrière l’image publique de l’homme d’affaires brillant, charismatique et redouté… il y a des vides. Trop de zones d’ombre.Beaucoup trop.Certaines acquisitions semblent propres. Trop propres. Certaines sociétés ont disparu après leur absorption. D’autres ont vu
FleureLe matin commence par un silence inhabituel.Pas celui que l’on choisit, celui qui apaise.Non. Celui qui précède une tempête.Je suis arrivée tôt au bureau. J’ai enchaîné deux cafés, relu mes notes pour la réunion avec les investisseurs de jeudi. Tout pour me donner l’illusion que je maîtrise encore quelque chose.Mais à 9h02, mon téléphone sonne.Numéro inconnu.Je décroche, méfiante.— Mademoiselle Monet ? Ici la Banque Castéra. Nous vous appelons au sujet de votre ligne de crédit professionnelle. Une régularisation immédiate est désormais exigée.Je me fige.— Pardon ? J’ai un échéancier validé avec votre service, nous avons encore .— L’échéancier a été suspendu, Madame. L’évaluation interne a révélé un risque aggravé. Vous disposez de quarante-huit heures pour effectuer le paiement. Après quoi, la dette passera au contentieux.Un blanc. Le monde s’étrangle autour de moi.— Mais… ce n’est pas ce qui était prévu.— Les conditions ont changé. Merci de votre compréhension.Bi
AaronJe suis déjà au bureau avant le lever du soleil.La ville est encore endormie, prise dans ce demi-silence qui précède la guerre. Les premiers mails affluent, mais je les laisse en suspens. Ce matin, rien d’ordinaire ne mérite mon attention.Aujourd’hui, je tire le premier fil.Je fixe l’écran, la lumière bleutée baignant mon visage de sa lueur artificielle. La silhouette de Fleure apparaît, capturée dans un cliché de surveillance, pris en sortant de mes locaux . Elle marche vite. Le dos droit. Les poings fermés.Fuir. Toujours fuir.Mais moi, je ne cours jamais après personne.Je tends des pièges. Je les observe tomber dedans.Je compose un numéro. Il ne sonne qu’une fois.— Monsieur Valesco.— Elle a une dette chez vous, je crois.— Fleure Monet ? Oui. Dossier en cours de recouvrement. Les pénalités ont commencé à s’accumuler. Vous voulez que ...— Je veux que vous durcissiez les conditions. Discrètement. Qu’on la rappelle aujourd’hui. Qu’on mette la pression. Mais sans mention
FleureJe n’ai presque pas dormi de la nuit.J’ai tourné, viré, compté les heures comme on compte des bombes prêtes à exploser. Le visage d’Aaron Valesco hante chaque recoin de mon esprit, son regard, sa voix, ses mots, tout ce qu’il promet… et tout ce qu’il sous-entend.Je croyais avoir vu le pire.Mais le pire, ce n’est pas un contrat tordu. Le pire, c’est ce matin.La lettre m’attend sur mon bureau.Simple. Blanche. Impeccable.Le genre d’enveloppe qui ne porte jamais de bonnes nouvelles.Je reconnais le logo de la banque. Mon cœur se contracte avant même que je l’ouvre. Mais je le fais. Lentement. Comme si j’ouvrais une blessure que je connais déjà trop bien. Madame Monet,Suite à nos multiples relances restées sans réponse, nous vous informons que la période de tolérance concernant les échéances de remboursement est désormais échue.À défaut de régularisation sous sept jours, la banque engagera une procédure de saisie de vos actifs professionnels.Je reste figée.Sept jours.Une
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