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Chapitre 23

Penulis: Avril Laurent
«  Explique-moi, d’où viennent toutes ces rumeurs douteuses qui circulent partout au juste !  » La voix du papi résonnait, grave et oppressante.

Marc a levé légèrement les paupières, répondant avec un ton un peu insolent.

«  Quelles rumeurs ?  »

«  Tu oses encore me demander de quelles rumeurs qu’il s’agit ?!  » La large main du papi s’est abattue lourdement sur le bureau ancien du XVIIIe siècle, produisant un bruit sourd et sec.

«  Je t’ai déjà dit de ne plus fréquenter cette femme du nom de Leroux ! Et toi, qu’as-tu fait ? Non seulement tu t’es baladé avec elle en public, mais en plus, tu emmènes l’enfant avec vous ! Tu prends tout le monde pour des idiots ?  »

Marc a tourné légèrement la tête, posant un regard interrogateur sur Alice. Bien qu’il ne dît rien, son insinuation était claire  : Il pensait que c’était Alice qui avait rapporté la situation à son grand-père.

Alice a mordu légèrement ses lèvres et est restée silencieuse. Autrefois, elle aurait sans doute ressenti de
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  • Libre, Enfin   Chapitre 30

    Elle n'écoutait plus un mot de ce qu'ils se disaient après cela. Toutes les réponses semblaient dérisoires après sa déclaration ferme. « Je sais ce que je fais. » Après avoir entendu le nom de Julia Leroux, qu'espérait-elle encore ? Espérait-elle que Marc reviendrait vers elle, qu'il lui accorderait un regard attentionné, ou espérait-elle que sa fille abandonnerait son idée de « changer de mère » ? Un sourire amer s'est dessiné soudainement sur les lèvres d'Alice. Elle s'est murmurée doucement à elle-même. « Alice, oh Alice, comment peux-tu encore espérer quelque chose après tout ce qu'ils t'ont fait ? » Mais… Après plus de sept ans de relation, comment pourrait-elle tout effacer en un instant ? Même si Alice faisait de son mieux pour rester indifférente, la majorité de ses habitudes quotidiennes étaient formées par l'influence de ces sept années. Les habitudes étaient des choses puissantes, tout comme les sentiments. Elle a inspiré profondément, a chassé toutes les pensées i

  • Libre, Enfin   Chapitre 29

    « Elle mange à notre table, dépense nos sous, et pourtant elle ose nous faire la tête ! Si on ne lui donne pas une leçon cette fois, demain elle se croira autorisée à te marcher sur la tête, à toi aussi ! »Emma était astucieuse, elle n’avait pas seulement parlé d’elle, mais avait aussi impliqué l’ego d’Éloïse. En entendant ces mots, le sourire faussement doux d’Éloïse s’est effacé immédiatement. Une lueur de méchanceté a percé son regard tandis qu’elle répondait d’une voix glaciale.« Tu as entendu ce que ta sœur a dit ? »L’homme était assis dans un fauteuil en velours, l’ombre d’un gris pâle de son dessin se mêlant à la lumière chaude du lustre en cristal, rendant ses traits flous. Comme s’il occupait un monde à part, inaccessible à quiconque. Son regard, visibles sous le faisceau lumineux, restaient impassibles face aux propos de sa sœur, qui prétendait vouloir punir « sa femme ». Aucune émotion n’y transparaissait, seulement un calme glacial. « Je sais », a murmuré-t-il d

  • Libre, Enfin   Chapitre 28

    La fois où elle avait insisté pour manger la soupe à l’oignon, sa mère, dans la précipitation, s’était brûlée avec la cocotte encore bouillante. Mais Alice, même blessée, avait tout de même pris soin que sa fille finisse son repas avant de s’occuper de sa propre brûlure. C’est pour cette raison que cette cicatrice était restée, indélébile. Même le gel de silicone le plus cher ne pouvait que l’atténuer légèrement, sans jamais l’effacer complètement. À présent, la petite fille, avec ses grands yeux humides, semblait prête à éclater en sanglots à la seconde suivante. Pourtant, Alice n’éprouvait plus cette douleur ou cette inquiétude d’antan. Même un geste superficiel de consolation lui semblait superflu. La « nouvelle maman » était omniprésente sur Instagram, mentionnée dans deux phrases sur trois par sa fille ; tandis que la « ancienne maman », elle, n’était rappelée que lorsqu’on avait besoin de soin ou d’attention. En y pensant, elle a ressenti une douleur sourde dans la poitrine

  • Libre, Enfin   Chapitre 27

    « Mais… maman, elle ne sait même pas dessiner, non ? » Charlotte n’avait jamais vu sa mère dessiner… La petite fille ne comprenait absolument pas pourquoi sa tante, Emma, designer de bijoux professionnelle, demanderait à sa maman de l’aider à réaliser des croquis ; et encore moins pourquoi, surprise sur le fait, sa tante se serait précipitée à inventer l’excuse qu’elles « jouaient juste à dessiner ».« Ma maman, elle ne sait que nettoyer la table, cuisiner et me lire des histoires. Si tu as vraiment besoin d’aide, il vaudrait mieux demander à Julia ! » À la mention de Julia, le visage de Charlotte s’illuminait d’admiration.« Tata, tu connais Julia ? Julia Leroux, c’est une grande designer très talentueuse ! La dernière fois, papa m’a emmenée la voir, et j’ai même vu les colliers qu’elle a dessinés, c’était magnifiques ! Quand je serai grande, je veux être comme Julia, et surtout pas comme ma maman… »La petite fille parlait avec une telle fierté qu’elle oubliait complètement que

  • Libre, Enfin   Chapitre 26

    Le vieux papi parlait ce soir avec une éloquence inhabituelle, racontant sans cesse des anecdotes de l’enfance de Marc et soulignant à quel point le caractère d’Alice complétait celui de Marc. Alice écoutait patiemment, répondant parfois d’une voix douce et apaisante, mais tout en gardant une certaine distance, laissant transparaître un léger détachement dans son attitude. Le grand-père semblait en avoir conscience, soupirant à plusieurs reprises. « Assez. Il est temps que Charlotte voie sa maman. Va la chercher. » En jetant un coup d’œil à l’horloge, Alice a compris qu’il était temps pour le grand-père de se reposer également. Alice s’est levée alors pour prendre congé. En sortant du bureau, elle a refermé doucement la porte derrière elle et a inspiré profondément. À peine avait-elle tourné le dos qu’elle s’est retrouvée face à Emma, campait dans l’ombre du couloir. Comme toujours, chaque rencontre avec Alice suscitait chez Emma un mélange inexplicable de sentiment de supé

  • Libre, Enfin   Chapitre 25

    Même son mariage avec Marc, c’était le grand-père qui avait tout organisé, espérant de tout cœur lui offrir un foyer stable et sûr. Le regard d’Alice a glissé inconsciemment vers l’homme à ses côtés. Il portait un costume sombre parfaitement taillé, sa posture droite comme un sapin ; mais son aura distante semblait enveloppée d’une couche de glace, incitant quiconque à garder ses distances. Autrefois, elle pensait pouvoir faire fondre cette glace avec sa propre chaleur ; aujourd’hui… elle se sentait gelée par cette froideur, elle-même incapable de réchauffer qui que ce soit. Après sept ans de mariage, de la politesse respectueuse initiale à l’indifférence actuelle, la sérénité que son grand-père espérait avait été peu à peu consumée par le quotidien glacial. « Papi, ne vous inquiétez pas, prenez soin de vous. » Alice a forcé un sourire, tapotant doucement le dos de la main du papi, sans faire la moindre promesse pour l’avenir comme elle l’aurait fait auparavant. Le vieux M.

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