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Chapitre 12 — L’éveil de l’ombre 

Author: L'invincible
last update Last Updated: 2025-08-13 23:53:53

Serena

Je me réveille en sursaut, le corps encore parcouru de frissons, le drap collé à ma peau humide, le souvenir de la nuit d’hier comme une brûlure sous ma poitrine et le long de mes côtes, un frisson glacé mêlé à une chaleur qui ne me lâche plus, la marque rouge sur ma hanche semblant palpiter d’elle-même, un rappel lancinant que je ne suis plus seule, qu’Ashar ne dort jamais et qu’il m’attend dans chaque souffle que je prends

Les rayons pâles du matin filtrent à travers les rideaux, mais ils ne dissipent pas l’ombre qui danse encore dans ma chambre, cette présence invisible qui se glisse sous ma peau, dans mes muscles, dans mon sang, qui murmure sans mot, une pression silencieuse qui fait tressaillir mes doigts à chaque mouvement, un souffle dans mon cou que je sens sans le voir, une promesse de feu et de menace

Je me lève, maladroite, chaque geste chargé de tension, mes mains effleurent mes bras comme pour vérifier que je suis bien moi-même, que ce corps n’est pas déjà une exte
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    AsharLa maison est silencieuse quand j’y rentre, bien après minuit. L’odeur de la confrontation y flotte encore, mêlée au parfum entêtant de June et au souvenir de la douleur de Serena. Deux parfums de femme, deux poisons distincts qui coulent désormais dans les mêmes veines, les miennes.Je monte l’escalier, chaque marche un coup de marteau dans le silence. Mon corps est lourd de fatigue, de sueur séchée et de la sauvagerie de la nuit. Mais mon esprit est plus clair qu’il ne l’a été depuis des semaines. La confusion s’est dissipée, remplacée par une résolution froide, implacable.Je pousse d’abord la porte de la chambre d’amis. June dort, nue entre les draps. La lueur de la lune caresse la courbe de son épaule, la ligne sensuelle de sa hanche. Elle a l’air paisible, victorieuse. Elle croit avoir gagné. Elle se réveille en sursaut quand je la soulève, un petit cri étouffé.— Ashar ? Qu’est-ce que tu… ?— Chut, je lui intime l’ordre, ma voix basse et sans réplique.Elle se blottit con

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    AsharLa porte claque. Le son est un coup de feu dans le silence de la maison. Les mots de Serena résonnent encore, des lames empoisonnées plantées dans ma chair.« Garde ta putain. »« Une blessure qui ne guérira jamais. »June ricane derrière moi, un son de victoire gluant.—Eh bien, elle a du tempérament, la petite.Sa voix est une mouche vrombissante sur l'immense plaie ouverte. Je la vois, allongée, offerte, satisfaite. L'odeur de notre sexe flotte encore, mêlée à celle du verre brisé et de la haine. Cette pièce, cette maison, tout est souillé. Par moi. Par nous.Le visage de Serena. Sa douleur transformée en cette froideur mortelle. Son mépris. C'était pire que ses larmes. Bien pire.Quelque chose se rompt en moi.Un grognement sourd s'échappe de ma gorge. Je ne pense plus. Je n'analyse plus. Je suis un animal acculé, un homme qui voit l'abîme et choisit d'y sauter plutôt que de reculer.— Tais-toi, je gronde en direction de June sans même la regarder.Je traverse la pièce d'un

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