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Chapitre 4: La Table des Puissants

ผู้เขียน: Nems
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-26 04:39:58

Le silence retomba lourdement dans la salle de conférence après le simple « Bonjour à tous » de Leonard Moretti. Un silence de respect, d’attention forcée, où chaque participant se redressait, ajustait ses notes, prêt à absorber chaque mot du titan qui présidait l’assemblée. Pour Alma, le silence était un amplificateur. Il répercutait le battement frénétique de son propre cœur, le bruit du sang qui pulsait à ses tempes. Elle sentait le regard de Madame Dubois posé sur elle, un mélange habituel d'attente et de méfiance, mais Alma était trop préoccupée à contrôler sa propre façade pour y prêter attention.

Leonard commença. Sa voix, grave et assurée, emplissait la pièce. Il exposa les enjeux du projet Aether avec une clarté redoutable, détaillant les chiffres, les pertes abyssales, et le plan audacieux de restructuration proposé par Morvest Holdings. Il parlait de milliards avec la même aisance qu'on parlerait de la météo. Chaque mot était pesé, chaque chiffre maîtrisé, chaque stratégie implacable. Alma luttait pour rester concentrée sur les données, pour ne pas laisser son esprit dériver vers l'homme derrière la voix, l'homme du parc.

Pourtant, malgré tous ses efforts, ses yeux, de temps à autre, se posaient sur lui. Leonard ne la regardait pas directement, du moins pas avec un signe de reconnaissance. Ses yeux, des lacs sombres de concentration, balayaient la pièce, s’arrêtaient sur les présentations PowerPoint projetées, ou se posaient sur les visages des autres participants. Mais Alma sentait, intuitivement, qu'il était conscient de sa présence. Un frisson imperceptible la parcourait à chaque fois qu'elle captait l'éclat de son regard dans sa direction, un éclat aussi furtif qu'un éclair, mais qui disait : Je vous ai vue.

Ce fut au tour de Madame Dubois de prendre la parole, la voix un peu trop aiguë, le sourire forcé. Elle présenta le bilan de leur département concernant le client Aether, noyant les problèmes dans un flot d'euphémismes et de chiffres maquillées. Alma, qui connaissait la situation de l'intérieur, sentait la bile lui monter. Elle avait préparé des données précises, des analyses brutes, consciente que seule la vérité pouvait sauver le client. Elle sentait le malaise grandir dans la salle à mesure que Madame Dubois s'enlisait dans des explications évasives.

« Madame Dubois, » interrompit Leonard d'une voix calme, mais dont le ton tranchant fit frissonner l'assemblée. « Soyons clairs. Nous ne sommes pas ici pour des projections fantaisistes. Les pertes sont réelles. L'inefficacité est avérée. Quels sont les points de friction concrets et les propositions réalisables de votre équipe pour les résoudre ? »

Le sang d'Alma ne fit qu'un tour. C'était la question qu'elle attendait. Madame Dubois balbutia, le visage empourpré. Elle tourna son regard vers Alma, un signal clair, un ordre silencieux de prendre la relève. C'était l'humiliation habituelle, celle où elle la mettait en avant pour gérer les situations délicates, s'attribuant le mérite en cas de succès et la blâmant en cas d'échec.

Alma respira profondément. Elle prit la parole, sa voix claire et posée, malgré le tremblement qui habitait son corps. Elle ne regarda pas Madame Dubois, mais fixa l'écran de présentation, puis les visages attentifs des autres directeurs. Et enfin, son regard rencontra celui de Leonard.

« Monsieur Moretti, » commença-t-elle, son éducation et sa force de caractère prenant le dessus. « Les chiffres présentés par ma supérieure sont, à bien des égards, des projections optimistes. La réalité du terrain est plus critique. » Elle ne mâcha pas ses mots, exposant avec une précision chirurgicale les dysfonctionnements, les gaspillages et les résistances internes qui minaient le client Aether. Elle présenta ensuite, avec une assurance grandissante, les solutions qu'elle et son équipe avaient identifiées : des restructurations ciblées, des investissements technologiques précis et une révision complète du processus de gestion de la clientèle.

La salle était silencieuse, suspendue à ses lèvres. Leonard l'écoutait, son visage impassible, mais ses yeux noirs ne la quittaient plus. Pour la première fois depuis qu'il avait franchi la porte, il la regardait vraiment. Ce n'était plus le regard fuyant du parc, ni l'éclair rapide d'une reconnaissance professionnelle. C'était un examen minutieux, une évaluation, mais aussi quelque chose d'autre, une curiosité qui semblait percer la glace. Il voyait la beauté, oui, mais aussi l'intelligence acérée, le courage de dire la vérité, même face à son propre supérieur, dans une salle remplie de requins. La femme sur le banc, fragile et digne, était aussi une professionnelle aguerrie, capable de se tenir tête à lui, Leonard Moretti.

Madame Dubois, à côté d'elle, paraissait de plus en plus mal à l'aise, son sourire figé se transformant en une grimace. Elle tenta d'intervenir, de minimiser les propos d'Alma, mais Leonard leva une main, signe qu'il voulait écouter.

« Des analyses très précises, Mademoiselle Roustin, » dit-il, sa voix grave, une pointe d'approbation à peine perceptible. « Vos propositions sont ambitieuses. Ont-elles été étayées par des études de faisabilité sérieuses ? »

Alma répondit avec assurance, citant des chiffres, des sources, des projections. Elle avait travaillé des nuits entières sur ce dossier, et sa préparation était irréprochable. À chaque réponse, Leonard acquiesçait imperceptiblement, son regard intense, comme s'il tentait de décrypter chaque fibre de son être.

La réunion se poursuivit, mais la dynamique avait changé. Alma, d'abord simple subordonnée, avait gagné une place d'interlocutrice privilégiée. Leonard la sollicitait directement, ignorait de plus en plus Madame Dubois, qui se recroquevillait sur sa chaise. Alma répondait avec professionnalisme, mais elle sentait la chaleur monter à ses joues chaque fois qu'elle croisait le regard de Leonard. C'était un jeu dangereux, un équilibre précaire entre le rôle qu'elle devait tenir et la conscience de cet homme mystérieux assis en face d'elle, l'homme de la larme et du mouchoir brodé.

Quand la réunion s'acheva, Leonard se leva, sa voix ferme. « Je crois que nous avons une base de travail solide. Mademoiselle Roustin, je vous demanderai de rester quelques instants. J'aimerais discuter de certains points avec vous. »

La phrase résonna dans la salle comme un coup de tonnerre. Les regards se tournèrent vers Alma, ceux de surprise, d'envie, et de jalousie. Madame Dubois lança un regard noir à Alma, un avertissement silencieux. Alma sentit son sang se glacer. Elle hocha la tête, tentant de paraître sereine. Le fil invisible entre eux venait de se transformer en une corde, visible et dangereuse.

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