ZoéL’eau s’étire en une pluie tiède, glissant de la pomme de douche comme une nappe diaphane qui s’élance, se brise et se recompose en milliers de perles sur ma peau, et j’ai la sensation que chaque goutte, en dévalant la pente de mes épaules, emporte un fragment de la nuit tout en en réveillant l’empreinte, si bien que le souvenir de Raphaël, de la chaleur de son regard et du murmure de mon prénom, s’insinue plus vivement encore, au point que mes mains, lorsque je les passe sur mes bras savonneux, frémissent d’un tremblement dont je ne sais s’il est dû au souvenir ou à la simple volupté de l’eau.Je ferme les yeux, et la vapeur, plus dense, enveloppe le miroir d’un brouillard laiteux qui me renvoie une silhouette incertaine, presque irréelle, tandis qu’au-dedans monte une question obstinée, lente comme une marée : ai-je franchi une ligne invisible ? ai-je laissé mes gestes parler trop fort, ou, au contraire, pas assez ?Alors je souffle, un simple mot pour m’ancrer : respire, Zoé, e
Terakhir Diperbarui : 2025-09-19 Baca selengkapnya