เข้าสู่ระบบGiulia Ferrelli
La nuit s’étire lentement sur la cité, tandis que les lumières du palais jettent des éclats dorés sur les murs de pierre ancienne. La menace contenue dans ce message anonyme brûle encore au creux de mon esprit, une ombre menaçante qui s’accroche à mes pensées. Pourtant, je refuse de laisser la peur guider mes pas. La peur est un luxe que je ne peux me permettre.
Je me tiens devant la grande glace dans mes appartements, observant la femme qui me regarde en retour. Une femme façonnée par les épreuves, la trahison, et l’ambition. Ma robe, choisie avec soin, est un tissu sombre, presque noir, qui caresse ma peau comme une seconde enveloppe. Elle épouse mes courbes avec une douceur sensuelle, révélant juste assez pour intriguer sans jamais dévoiler entièrement.
Le corset que je dois enfiler est serré, mais il me donne cette allure de puissance et de contrôle que je dois afficher ce soir. Artemisia entre silencieusement, ses doigts experts glissent sur mes flancs pour nouer les lacets. Son contact me fait frissonner, une chaleur inattendue qui s’installe, éveillant un feu latent que je ne veux plus ignorer.
— Ce soir, dit-elle doucement, tu seras l’ombre et la lumière. Celle qui fascine, qui trouble, et surtout celle qui gouverne.
Je lui souris, un mélange de confiance et de défi dans le regard. Elle a raison. Ce soir pourrait bien changer le cours de cette guerre silencieuse.
La salle de réception est un écrin de luxe, où chaque détail a été pensé pour impressionner, séduire, et manipuler. Les éclats des chandeliers dansent sur les verres de cristal, tandis que les conversations feutrées s’entrelacent comme des fils invisibles d’intrigue. Parmi ces visages, certains sont alliés, d’autres ennemis, mais tous jouent le même jeu dangereux.
Je glisse dans la pièce avec assurance, consciente que chaque regard posé sur moi est une arme potentielle. Puis, comme un aimant, mon regard croise celui de Lorenzo, planté à l’écart, tel un fauve surveillant son territoire. Son regard sombre s’accroche au mien, chargé de promesses et de menaces.
Le désir qu’il fait naître en moi est aussi dangereux que le poison le plus lent. La tension entre nous est palpable, électrisante, une tempête silencieuse prête à exploser.
Je m’approche de lui avec un sourire calculé, le cœur battant à tout rompre.
— Tu crois toujours pouvoir me contrôler ? murmuré-je à son oreille, ma voix douce, presque une caresse, mais lourde de provocation.
Il pose sa main sur ma taille, ferme, possessive. Son souffle chaud effleure ma peau, et ses doigts glissent lentement sous le tissu de ma robe, traçant des lignes imaginaires sur mes flancs nus.
— Pas contrôler, mais te protéger, Giulia. Même si tu refuses de le voir.
Un frisson de rébellion et d’anticipation me traverse, mélange brûlant qui m’enflamme de l’intérieur.
— Peut-être que je ne veux plus de ta protection, dis-je en me dégageant doucement, un éclat de défi dans le regard.
Le feu entre nous crépite, menaçant de tout consumer.
Plus tard, loin des regards, dans l’intimité des appartements privés de Lorenzo, l’air est chargé de promesses interdites. La porte se referme derrière nous, étouffant le bruit du monde extérieur. Le silence s’installe, lourd de tension.Il m’attire contre lui avec une urgence contenue, ses lèvres trouvant les miennes dans un baiser brûlant. Je m’abandonne à cette fièvre, chaque contact ravivant des sensations enfouies sous des couches de froideur et de contrôle.
Ses mains glissent sous le corset, caressant la peau délicate de mon dos avec une tendresse mêlée de désir ardent. Le contact de ses doigts brûle, attisant le feu qui couve en moi depuis trop longtemps.
Mes mains s’enfoncent dans ses cheveux sombres, le tirant plus près, effaçant peu à peu la distance qui s’était imposée entre nous. Son souffle devient saccadé, chargé de cette lutte silencieuse entre passion et raison, amour et pouvoir.
Nos corps s’enlacent, s’accordent dans une danse sensuelle où chaque mouvement est une déclaration muette, un défi lancé au monde entier. Je sens sa force, sa détermination, mais aussi cette vulnérabilité rare qu’il ne montre à personne d’autre.Les barrières tombent peu à peu, dévoilant une vérité nue : nous sommes liés par des chaînes bien plus complexes que la simple haine ou la politique.
Entre caresses brûlantes et murmures à peine audibles, je découvre une autre facette de Lorenzo, un homme prêt à tout pour me garder auprès de lui, même si cela signifie s’aliéner le monde.
Et moi, malgré la rage et la méfiance qui m’habitent, je brûle de céder, de me perdre dans ce feu intense qui menace de tout consumer autour de nous.
Lentement, la nuit s’égrène, chaque instant nous rapprochant d’un abîme dont nous ignorons encore l’issue. La passion est un piège, mais aussi une arme, et je sens que ce jeu dangereux ne fait que commencer.Le matin venu, je me réveille seule, la peau encore chaude de ses caresses. Le souvenir de la nuit brûle en moi, puissant et douloureux, mais la réalité reprend vite ses droits. Dehors, les alliances fragiles se reforment, les menaces sourdent dans l’ombre, prêtes à m’écraser à la moindre faiblesse.
Je suis Giulia Ferrelli, femme de pouvoir, de feu et de secrets. Et je n’ai pas le droit de fléchir.
GiuliaLa lune est un croissant tranchant dans un ciel de velours noir. Je me tiens à la balustrade du balcon de ma chambre, les doigts crispés sur la pierre froide. La soirée tourne en boucle dans ma tête, une mélodie assommante interrompue par un accord sauvage. Raphael Orsini. Son nom est une épine sous ma peau, une démangeaison que je ne peux ignorer.Ma mère est entrée il y a une heure, des étoiles plein les yeux.—Le Duc est conquis, ma chérie. Absolument conquis. Il a parlé de toi à l'évêque.Sa voix était un sirop empoisonné.J'ai souri, j'ai acquiescé. J'ai joué mon rôle jusqu'au bout, jusqu'à ce que la porte se referme et me laisse avec le silence et le spectre de cet homme.Un rustre. Un sauvage. Il a posé les mains sur moi sans permission. Il a vu à travers moi. Personne ne fait ça. Personne n'ose.Et il m'a offert une heure de vérité.Le désir qui monte en moi n'est pas celui d'une demoiselle pour un aventurier. C'est celui du prédateur qui a flairé une proie digne de lui.
GiuliaLa robe de satin crème me serre la taille, un carcan de bienséance que je déteste viscéralement. Je respire à petits coups, un sourire figé aux lèvres. Dans le grand salon aux lustres étincelants, l'air est lourd de parfums, de murmures et du son sirupeux d'un quatuor à cordes. Chaque note me semble une insulte.— Ma chère Giulia, vous êtes radieuse ce soir.Le Vicomte de Montbray s'incline, portant à ses lèvres ma main gantée. Ses doigts sont moites. Son regard, une habitude pesante, détaille ma poitrine, mon cou, la courbe de mes épaules comme s'il inventoriait du bétail. Je retire ma main avec une lenteur étudiée, laissant traîner mes doigts un instant de trop dans les siens. Le jeu exige cette ambiguïté.— Vous êtes trop aimable, Monsieur le Vicomte.Ma voix est un miel léger, une mélodie apprise. Un instrument de torture personnelle.Sur l'estrade, ma mère me regarde. Son sourire est une arme. Un hochement de tête presque imperceptible. Continue.C'est le jeu. L'ennui mort
RafaelLa nuit est épaisse, huileuse, sans lune. Un vent moite caresse les pavés luisants des docks, apportant des relents de saumure et de pourriture. Quelque part, une chaîne rouillée grince, sinistre, portée par la brise.Je suis tapis derrière un tas de barriques vides, l'odeur âcre du poisson pourri emplissant mes narines. Mon cœur bat une chamade sourde contre mes côtes, un tambour voilé dans le silence oppressant. À ma droite, Matteo respire lentement, profondément. Ses doigts épais serrent un lourd pied-de-biche, notre arme du soir. Les pistolets à silex chargés sont dans nos ceintures, mais le bruit qu'ils feraient nous condamnerait. Ici, c'est le règne du silence et du fer.Je jette un œil vers le toit de l'entrepôt voisin. Rien. Aucun signe d'Elena. C'est bon signe. Elle est comme une ombre, ma sœur. Une lame.L'entrepêt de Silvano se dresse, massif et obscène, contre le ciel nocturne. Une bâtisse de brique noircie par la suie et les embruns. Deux hommes, des gardes, sont p
RafaelLa planque est un entrepôt désaffecté. L'air sent le béton froid, l'huile et la poussière. Un néon clignotant découpe des ombres mouvantes sur les murs. Au centre, sur une table en métal rouillé, la carte est déployée comme un cadavre sur une table d'autopsie.Matteo pointe un doigt épais sur le schéma de l'entrepôt de Silvano.–C'est de la folie pure, Rafael. Ils ont au moins dix hommes en permanence. La surveillance est électronique. On passe à la télévision, et pas dans les bons journaux.Elena, adossée contre un pilier, croise les bras.–Dix hommes, peut-être. Mais ils sont gras et sûrs d'eux. Ils regardent des séries et font des paris en ligne. Ils ne s'attendent pas à ça. Personne n'est assez fou pour ça.– Si. Nous.La voix de Giulia est un filet tranquille.Elle est penchée sur la table, ses doigts traçant des chemins invisibles sur le papier. Elle n'a pas bougé depuis dix minutes, son café refroidissant à côté d'elle.–Ils s'attendent à une attaque frontale. Ou à ce qu'
RafaelL’aube est une lame.Fine.Froide.Implacable.Elle découpe la nuit, tranche les illusions, efface la sueur des corps et les serments murmurés entre deux râles. Elle ne ment jamais, l’aube. Elle montre les visages tels qu’ils sont. Les plaies. Les trahisons. Et les cicatrices qu’on a voulu oublier.Giulia dort encore. Du moins, elle le prétend. Elle est comme moi : elle ne dort jamais vraiment. Elle attend. Elle écoute. Elle calcule.Je l’observe, allongée sur le flanc, les draps remontés jusqu’à ses hanches, ses cheveux en bataille collés à sa nuque encore humide de notre guerre nocturne. Elle est belle, mais pas comme les autres. Elle est belle comme une arme. Et je suis assez con pour l’avoir chargée moi-même.Sa jambe bouge, presque imperceptiblement. Elle feint le sommeil, mais son esprit tourne à plein régime. Je le sens. Comme une vibration entre nous.— Tu comptes me tuer avant ou après le petit-déj ? je murmure.Ses paupières s’ouvrent lentement. Son regard est net. T
Giulia FerrelliIl dort.Ou fait semblant.Avec Rafael, je ne suis jamais certaine. Il a ce calme prédateur, cette fausse tranquillité de l’homme habitué à survivre dans le tumulte. Même dans le silence, même dans le noir, il a l’instinct du fauve : prêt à bondir, prêt à mordre.La lune découpe son profil comme une lame d'argent. Je le regarde respirer, nu, le torse marqué de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne me dira jamais. Son visage est serein, presque trop. Mais je le connais. C’est une paix qui masque les tempêtes.Je me redresse lentement, les draps glissent contre ma peau nue, frémissent comme un souffle chaud. Mes muscles me rappellent la nuit. J’ai mal aux cuisses. À la gorge. Et j’en veux encore.Ce n’est pas de l’amour.C’est plus ancien, plus obscur. C’est une faim de possession, de pouvoir. Une guerre sans drapeau, sans règle, sans trêve.Je me penche au-dessus de lui. Sa poitrine se soulève lentement. Une fine cicatrice traverse son flanc gauche — une ancie







