ВойтиLa soirée était déjà bien avancée lorsque Rebeca fit son entrée. La pièce sembla changer. Ses cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules, légèrement ondulés à la lumière des lampes. Son regard vif cherchait Damien, et lorsqu’il croisa ses yeux, il sentit un frisson familier parcourir sa colonne vertébrale. Ses lèvres esquissèrent un sourire, ses mains ajustèrent son manteau d’un geste rapide, élégant, et elle s’installa à côté de lui avec cette assurance qui l’avait toujours troublé.
— Salut toi, dit-elle doucement, comme si elle savait exactement ce qu’il avait sur le cœur. Damien sentit son souffle se raccourcir, ses doigts se crispaient légèrement sur le verre. Elle posa sa main sur la sienne, juste un instant, et il eut un vertige. — Rebeca… murmura-t-il, incertain. Elle se pencha vers lui, rapprochant leurs visages de manière subtile, ses yeux pétillants d’une certitude qui lui faisait battre le cœur. — Tu sembles fatigué, répondit-elle en inclinant la tête, et… inquiet. Tu devrais faire ce qui est bon pour toi, tu sais parfois rester dans des situations confortables mais sans réel envie ce n’est pas la solution. Il sentit le sous-entendu, et son cœur s’emballa. Un serveur passa à côté, apportant une tournée de cocktails à une autre salle. Rebeca attrapa une gorgée de son verre, fit tourner la paille entre ses doigts, et le regarda à nouveau. — Tu sais, dit-elle doucement, tu mérites d’être heureux; vraiment. Et parfois, il faut juste oser. Damien se mordit la lèvre, incapable de détourner le regard. L’alchimie entre eux était palpable : le frôlement de ses doigts contre les siens, le parfum subtil de son parfum, le rire léger qui échappait à Rebeca quand il répondit maladroitement à une question de Pierre. — Peut-être que tu as raison… murmura-t-il. Rebeca pencha la tête, un sourire joueur sur les lèvres. — Je sais que j’ai raison, dit-elle presque comme une évidence. La soirée continua, ponctuée de rires, de gestes, de regards qui en disaient long. Quand il fut temps de partir, elle se leva et lui demanda de la raccompagner, il accepta sans hésitation et vue en meme temps le regard de ses amis mais decida de les ignoré Le trajet jusqu’à chez elle fut ponctué de silences lourds, de regards échangés par intermittence, de mains effleurant la console ou le levier de vitesse, et d’une tension qui montait à chaque feu rouge. Arrivés devant son immeuble, Rebeca sortit la clé de son sac, mais s’arrêta pour le regarder. Ses yeux brillaient, un mélange de désir et de certitude. — Damien… — Rebeca… Elle s’approcha, posa ses mains sur son torse, et se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Le baiser fut long, passionné, un mélange de nostalgie et de promesse. Damien sentit ses mains se poser sur ses hanches, puis sur son dos, incapable de résister à l’aimant qu’elle représentait. Lorsqu’ils se séparèrent, elle passa ses doigts sur sa joue et murmura : — Prends soin de toi. Et réfléchis… vraiment. Il acquiesça, incapable de trouver ses mots, puis reprit le volant. La ville, à cette heure tardive, semblait figée dans un calme étrange. Les lampadaires projetaient sur le bitume des halos pâles. Ses mains serraient le volant, mais son esprit était resté devant l’immeuble de Rebeca, prisonnier du goût de son baiser. Quand il franchit enfin le portail de la maison, l’horloge du tableau de bord affichait une heure indécente Ses pas résonnaient lourdement sur le marbre du hall. À l’instant où il ouvrit la porte, il ressentit immédiatement quelque chose d’inhabituel : un silence creux, presque hostile; la chambre était plongée dans une obscurité Le lit était impeccablement fait… mais vide. Son cerveau eut comme un déclic, une alarme silencieuse. Sans perdre une seconde, il se précipita vers la salle de bain attenante. Rien. Pas un bruit, pas une trace d’elle. Ses mots de la veille résonnèrent dans sa tête, plus tranchants que jamais. Il fit volte-face, traversa la chambre et ouvrit d’un geste sec les portes du grand placard. Son regard se fixa aussitôt sur le vide béant : la partie où Julia rangeait ses affaires était totalement dégarnie. Ses robes, ses chaussures, ses accessoires… tout avait disparu. Là où s’alignaient autrefois ses valises, il ne restait que la moquette nue. La gorge serrée, il se précipita dans la chambre de Lucas : même constat. Un vide glacial. Descendant quatre à quatre les escaliers, il aperçut le majordome à la cuisine. — Monsieur… avez vous besoin de quelque chose ? demanda l'homme surpris. — Ou est passé Julia Le majordome, le dos droit et les mains jointes, s’avança avec une légère inclinaison. — Monsieur, après le petit-déjeuner, Madame a donné sa journée à tout le personnel, dit-il calmement. Elle a ensuite déposé le jeune maître à l’école. Damien releva la tête. — Et ensuite ? demanda-t-il, intrigué. — Lorsque je suis revenu en fin d’après-midi, poursuivit le majordome, ils n’étaient pas là. J’ai pensé que Madame s’était rendue chez ses parents et qu’ils allaient passer la nuit ensemble… même si, pour être franc, cela m’a paru étrange. Madame n’a jamais agi ainsi auparavant. Un frisson de colère et d’incrédulité traversa Damien. Sans répondre, il saisit son téléphone, ses doigts crispés autour de l’appareil, et composa le numéro de Julia. Quand elle décrocha, il articula son prénom avec une voix basse, tremblante de rage : — Julia…La soirée était déjà bien avancée lorsque Rebeca fit son entrée. La pièce sembla changer. Ses cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules, légèrement ondulés à la lumière des lampes. Son regard vif cherchait Damien, et lorsqu’il croisa ses yeux, il sentit un frisson familier parcourir sa colonne vertébrale. Ses lèvres esquissèrent un sourire, ses mains ajustèrent son manteau d’un geste rapide, élégant, et elle s’installa à côté de lui avec cette assurance qui l’avait toujours troublé. — Salut toi, dit-elle doucement, comme si elle savait exactement ce qu’il avait sur le cœur. Damien sentit son souffle se raccourcir, ses doigts se crispaient légèrement sur le verre. Elle posa sa main sur la sienne, juste un instant, et il eut un vertige. — Rebeca… murmura-t-il, incertain. Elle se pencha vers lui, rapprochant leurs visages de manière subtile, ses yeux pétillants d’une certitude qui lui faisait battre le cœur. — Tu sembles fatigué, répondit-elle en inclinant la tête, et… inqu
Damien avait passé la journée dans son bureau. Il avait essayé de se concentrer, mais rien n’y faisait : les mots de son épouse revenaient sans cesse dans sa tête. « Divorcer ? » C’était impossible. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas. Pourtant, Damien avait eu un doute au point que, ce matin, il avait failli appeler chez lui juste pour vérifier si elle était bien là. Il avait bien ri de son attitude, mais il fallait l’avouer : Julia était intelligente. Elle avait réussi à captiver son attention rien qu’avec ces mots. Ses doigts tapotaient nerveusement sur le bois de son bureau. Il prenait un stylo, le posait, le faisait tourner entre ses mains, triait machinalement quelques papiers. Chaque geste trahissait son agitation intérieure. Il était 18h32 lorsqu’il posa les yeux sur sa montre. Sa journée de travail était terminée depuis un moment, mais il ne voulait pas rentrer chez lui. À quoi bon ? Cette maison était devenue un lieu qu’il ne supportait plus, et l’idée de franch
La journée était déjà bien entamée lorsque Julia déposa son fils à l’école et lui dit au revoir. La jeune femme reprit la route et retourna chez elle. Elle remarqua un silence presque solennel. Aucun bruit de vie ne venait troubler la maison, comme à son habitude. Depuis son mariage, Julia vivait ainsi, presque recluse. Ce silence alarmant lui rappelait tout ce qu’elle avait dû supporter. Julia n’avait pas toujours été seule. Au contraire, après son mariage avec Damien, nombreuses jeunes femmes de leur milieu avaient tenté de se rapprocher d’elle, cherchant à entretenir de bonnes relations avec la famille Morel. Mais dès que les autres avaient compris le désintérêt de Damien, elles s’étaient retirées. Damien, certes, assumait pleinement ses responsabilités d’époux : Julia ne manquait jamais de rien. Voitures, bijoux, confort… il lui fournissait tout, et elle baignait dans un luxe presque démesuré.Cependant, dès que les gens constatèrent son absence d’influence sur son mari, pire, qu
Damien franchit les portes de l’entreprise, le pas calme, presque mécanique. Il salua d’un signe de tête les employés qui l’apercevaient, puis se dirigea vers son bureau. Dès qu’il posa les yeux sur Marc, son meilleur ami et associé depuis des années, il sentit le regard scrutateur qui pesait déjà sur lui. — Salut, dit-il d’un ton léger. Mais son regard s’attarda un instant de trop, comme s’il cherchait à lire au-delà d’un simple visage. — Tu as l’air… un peu ailleurs ce matin. Tout va bien ? Damien fronça légèrement les sourcils, ce petit signe qu’il faisait toujours quand quelque chose clochait. Marc connaissait suffisamment son ami pour remarquer ce que personne ne voyait : la façon dont ses yeux évitaient les siens, ou le battement nerveux de ses doigts contre la lanière de son sac. Damien haussa un sourcil, sans se départir de son calme habituel. — Comme d’habitude, répondit Damien, la voix calme. Pourquoi ? Marc haussa un sourcil et s’approcha, croisant les bras. —
La porte s’ouvrit sans bruit. Damien entra, le visage fermé, fatigué, comme d’habitude après sa longue journée. Julia sentit immédiatement l’odeur d’une autre femme, subtile mais persistante, qui flottait autour de lui. Cette odeur elle ne le connaissait que trop bien, cela faisait deux ans qu´elle etait obliger de vivre avec. Son estomac se noua, elle avait déjà supporté plus que nécessaire. — Salut… murmura-t-elle, sans lever les yeux. Il hocha simplement la tête, marcha jusqu’au fauteuil, retira sa veste et la laissa tomber négligemment sur le dossier, sans un regard pour elle. Julia serra les poings. — Damien… je veux… commença-t-elle. Il ne l’écoutait pas. Il s’assit, se débarrassa de sa cravate, et continua ses gestes mécaniques comme si elle n’avait rien dit. La colère monta en Julia, brûlante. — Damien ! répéta-t-elle, plus fort cette fois. Je veux divorcer. Il leva à peine les yeux, comme si elle avait dit quelque chose d’insignifiant. Puis, calmement, presque fro
Julia en avait assez. Après six ans de sacrifices et de compromis, elle savait qu’elle ne pouvait plus continuer. Jamais elle n’aurait cru que l’idée de divorcer, de quitter Damien et de prendre sa vie en main, franchirait un jour son esprit. Et pourtant, elle y était. Aujourd’hui, c’était le point de non-retour. Il y a six ans, elle était tombée enceinte alors qu’elle était encore à l’université. À l’annonce, Damien n’avait pas hésité : il lui avait demandé sa main. Julia avait accepté, croyant naïvement que toutes ces années de soutien et d’amour discret avaient enfin fait naître des sentiments réciproques chez lui. Mais après le mariage, la vérité s’était imposée avec brutalité : Damien ne l’avait jamais aimée. Ce mariage n’avait été pour lui qu’une obligation, imposée par sa famille, et la première à payer le prix de cette union forcée, c’était elle… et leur fils. Au début, tout semblait “normal”, du moins assez pour que Julia puisse espérer. Damien n’était pas cruel, simpleme







