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L'ÉPOUSE ABANDONNÉE
L'ÉPOUSE ABANDONNÉE
ผู้แต่ง: Déesse

Chapitre 1 — L’anniversaire oublié

ผู้เขียน: Déesse
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-08-04 05:01:18

Gracias

Il est 21h47 , je regarde l’horloge murale pour la troisième fois en moins d’une minute, sans même vraiment voir l’aiguille des secondes avancer, sans entendre le cliquetis discret qui rythme le silence étouffant de l’appartement. Le rôti que j’ai préparé avec soin repose dans son plat depuis des heures maintenant, tiède au mieux, sec probablement, et les bougies que j’ai allumées en fin d’après-midi n’émettent plus qu’une lumière vacillante, à peine vivante, comme moi ce soir.

La nappe blanche choisie ce matin après hésitation, repassée avec une application qui frisait la tendresse semble soudain déplacée, presque arrogante dans sa perfection sans tache. Trois assiettes. Alignées avec une exactitude qui en devient absurde. Une pour lui, une pour moi… et une troisième, posée là sans qu’il le sache. Une assiette vide. Offerte au silence, ou à l’espoir. Je ne sais plus très bien.

Aujourd’hui, cela fait exactement trois ans , trois ans que nous avons prononcé des vœux que personne n’écoutait vraiment. Trois ans que nous nous sommes engagés dans quelque chose qui ressemblait davantage à une solution pratique qu’à un serment amoureux , trois ans d’un mariage construit sur une brume, une zone floue, un entre-deux gênant que je n’ai jamais su nommer. Trois ans de compromis, de soupirs retenus, de regards évités.

Je crois que, depuis le début, j’ai toujours su que j’étais un choix de raison. Un choix par défaut. Une manière d’éteindre les rumeurs, de satisfaire les convenances, d’éviter un scandale que personne ne voulait affronter.

Et moi ? Moi, j’ai accepté. Parce que j’étais déjà follement tombée amoureuse de lui . Doucement aussi, sans m’en rendre compte. Je l’aimais avant même qu’il me voie. Avant même qu’il me parle. Et peut-être que je l’ai aimé justement parce qu’il ne me regardait pas. Parce que je croyais que je pourrais forcer ce regard à exister. Le provoquer, l’apprivoiser, l’éveiller.

Mais il ne m’a jamais regardée comme une femme qu’on désire. Jamais avec cette faim dans les yeux que j’ai tant espérée. Il m’a touchée parfois, avec la tendresse distante qu’on réserve à un souvenir, ou à une obligation. Mais jamais avec cette tension dans les doigts, jamais avec l’urgence d’un homme qui aime. J’ai été sa compagne , sa présence ,sa stabilité. Peut-être même son erreur.

Et sa mère… Sa mère ne s’est jamais donné la peine de me cacher son mépris. Elle a toujours su que je n’étais pas celle qu’elle aurait choisie pour lui. Je n’étais pas belle comme sa sœur, ni brillante comme ses amies. Je n’étais pas fertile. « Trois ans sans enfant », m’a-t-elle lancé un jour d’un ton plat, presque médical. Comme si j’étais un meuble trop vieux, un appareil ménager qui ne remplit pas sa fonction.

Mais voilà. Il y a trois jours, un miracle silencieux s’est glissé dans ma vie. Il pleuvait ce jour-là. Je traversais la rue en pensant à autre chose. Je ne me souviens même plus à quoi. Peut-être à lui. Peut-être à nous. Un crissement de pneus, un choc évité de peu, et un inconnu qui m’a crié de faire attention, puis m’a emmenée à l’hôpital, insistant malgré mes protestations que je devais faire quelques examens. Juste pour vérifier. Juste pour être sûre.

Et là, dans une pièce trop blanche, avec un médecin qui cherchait ses mots, j’ai entendu la phrase que je n’attendais plus. « Vous êtes enceinte. » Les mots se sont posés sur moi comme une plume et m’ont traversée comme une lame. J’ai souri sans comprendre. J’ai pleuré sans bruit.

Je suis rentrée chez moi, une main posée sur mon ventre. Une main qui n’a plus bougé depuis. Trois jours que je le sens. Pas encore bouger, non, c’est trop tôt. Mais exister , battre et s’accrocher.

Alors ce soir, j’y ai cru. J’ai cru qu’on pouvait tout recommencer. Qu’il y aurait une étincelle dans ses yeux. Que cette fois, il me prendrait dans ses bras et me dirait : « On va y arriver. » Qu’il verrait enfin la femme derrière le silence.

Je me suis maquillée comme si ça comptait. J’ai mis du rouge à lèvres pour la première fois depuis des semaines. J’ai glissé sur moi la robe bleue qu’il m’avait complimentée un jour, au tout début. Et j’ai préparé ce dîner. Lentement. Amoureusement. Avec un soin presque idiot.

Et j’ai attendu jusqu'à 22h19.

Toujours rien , pas un message. Pas un appel. Même pas un retard justifié.

Je l’ai appelé , une fois , puis deux , jusqu'à dix fois . Mais je tombe toujours sur sa messagerie .

Ce silence commence à peser sur moi comme une pierre. Il me cloue sur cette chaise, il me tord l’estomac.

Et soudain, une vibration , je regarde c'est un e-mail . Et je vois écrit : Un petit cadeau pour toi accompagné d'une photo .

Un cliché un peu flou, pris à la va-vite , mais net , tragiquement net : Il la tient contre lui.

Ma sœur ?

Ma propre sœur ! 

Et leurs lèvres se cherchent. Se trouvent . S’écrasent l’une contre l’autre avec une douceur familière.

Ce n’est pas une erreur. Ce n’est pas un moment volé.

C’est un aveu.

Il l’aime , elle l’aime.

Et moi, je suis restée là, seule, à attendre qu’il rentre me mentir encore.

J’ai eu envie de vomir.

J’ai senti quelque chose se briser en moi. 

Je n’ai même pas crié.

Je n’en avais pas la force.

J’ai juste soufflé , comme on souffle quand on accepte la fin.

J’ai reconnu le lieu derrière eux. Le bar. Celui où il m’a juré ne jamais mettre les pieds. Celui où elle travaille depuis quelques semaines. Celui qu’il évitait toujours… en apparence.

Je suis restée figée un instant.

Puis j’ai pris mes clés. J’ai enfilé mon manteau.

J’ai fermé la porte doucement.

Je n’ai pas emporté mon sac. Ni mon téléphone. Ni même mon alliance.

Juste une chose : ma main posée sur mon ventre.

Ce petit cœur invisible.

Ce murmure encore trop fragile pour faire du bruit.

Ce bébé.

C’est peut-être tout ce qu’il me reste.

Ou peut-être…

Le début de ce que je suis enfin prête à devenir.

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