Librairie
Rechercher
Accueil / Romance / L'OMBRE D'UN MIRACLE / Chapitre 38 — Les Flammes du Salon

Share

Chapitre 38 — Les Flammes du Salon

Auteur: Eternel
last update Dernière mise à jour: 2025-10-03 17:52:38

Élise

Je reste clouée à ma chaise, la gorge serrée, incapable de prononcer un mot. Les paroles du médecin tournent encore dans ma tête comme des éclats de verre. Une insémination. Une erreur.

La porte s’ouvre brusquement derrière moi. Pas de frôlement discret cette fois, mais un heurt brutal, presque violent. Deux silhouettes surgissent : ma mère, crispée, les lèvres serrées, et ma grand-mère, droite comme une statue, son sac serré contre elle.

— Alors ? demande ma mère, sa voix vibrante d’impatience. Qu’est-ce qu’il a dit ?

Je n’arrive pas à répondre. Mes lèvres s’entrouvrent, mais aucun son n’en sort. Le médecin, lui, a déjà redressé ses épaules, comme s’il avait prévu cette intrusion. Son visage reprend ce masque professionnel, impénétrable, cette façade de neutralité glacée.

— Madame , dit-il avec une inclinaison de tête. Madame Durand. Je comprends vos inquiétudes, mais permettez-moi de vous assurer que la situation est sous contrôle.

— Sous contrôle ? répète ma grand-mère, sa vo
Continuez à lire ce livre gratuitement
Scanner le code pour télécharger l'application
Chapitre verrouillé
Previous Chapter Next Chapter

Latest chapter

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 40 — Les Cendres du Soir

    ÉliseLa porte de la maison claque derrière nous.Le bruit résonne longtemps, comme un souvenir qu’on n’arrive pas à chasser.Même le vent dehors semble s’arrêter, suspendu à ce claquement sec.Personne ne parle.Le silence est presque vivant.Il grince dans les murs, se faufile dans les recoins, pèse sur nos épaules.Nos pas résonnent sur le carrelage du couloir.Le tic-tac de l’horloge du salon s’impose, implacable.Chaque seconde tombe, lourde, comme une goutte d’eau sur une pierre.Ma mère entre la première.Elle jette son sac sur la table, brutalement.Les clés ricochent, glissent, s’arrêtent contre le pied d’une chaise.Elle ne les regarde même pas.— Comment ont-ils pu... murmure-t-elle.Sa voix tremble, étranglée.Fatiguée. Brisée.La grand-mère s’assoit dans son vieux fauteuil, le dos droit, les mains jointes sur ses genoux.Elle garde son manteau, son sac sur les genoux, comme si elle n’était pas vraiment rentrée.Elle fixe un point invisible, les yeux vides, le souffle cour

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 39 — L’Éclat du Verre

    ÉliseLe silence qui suit me déchire les tympans.On n’entend plus rien. Pas un souffle.Juste ce bourdonnement aigu dans ma tête, comme une alarme qu’on aurait voulu étouffer.Puis, d’un seul coup, tout éclate.— Espèce de monstre ! hurle ma mère.Sa main s’abat sur le bureau. Le choc fait trembler la pile de dossiers.L’un d’eux glisse, tombe au sol, s’éventre , des papiers s’en échappent comme des oiseaux affolés.Le médecin recule d’un pas, surpris par la violence du geste.Son masque de sang-froid se fissure pour la première fois. Une veine palpite sur son front.— Madame, je vous prie de rester calme...— Calme ?! Vous avez pris le corps de ma fille pour un champ d’expérimentation, et vous me demandez de rester calme ?!Sa voix résonne si fort que les vitres en vibrent.Le néon grésille au-dessus d’eux, comme s’il allait rendre l’âme.Une odeur d’angoisse flotte dans l’air , un mélange de désinfectant et de colère.La grand-mère, elle, ne crie pas.Elle reste droite, le regard d

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 38 — Les Flammes du Salon

    ÉliseJe reste clouée à ma chaise, la gorge serrée, incapable de prononcer un mot. Les paroles du médecin tournent encore dans ma tête comme des éclats de verre. Une insémination. Une erreur.La porte s’ouvre brusquement derrière moi. Pas de frôlement discret cette fois, mais un heurt brutal, presque violent. Deux silhouettes surgissent : ma mère, crispée, les lèvres serrées, et ma grand-mère, droite comme une statue, son sac serré contre elle.— Alors ? demande ma mère, sa voix vibrante d’impatience. Qu’est-ce qu’il a dit ?Je n’arrive pas à répondre. Mes lèvres s’entrouvrent, mais aucun son n’en sort. Le médecin, lui, a déjà redressé ses épaules, comme s’il avait prévu cette intrusion. Son visage reprend ce masque professionnel, impénétrable, cette façade de neutralité glacée.— Madame , dit-il avec une inclinaison de tête. Madame Durand. Je comprends vos inquiétudes, mais permettez-moi de vous assurer que la situation est sous contrôle.— Sous contrôle ? répète ma grand-mère, sa vo

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 37 — L’Erreur

    ÉliseLa poignée tourne lentement, comme si celui qui s’apprête à entrer mesurait déjà le poids de ce qui l’attend. La porte s’ouvre sans un bruit, mais le souffle d’air qui s’infiltre me glace les bras.Un homme franchit le seuil. Pas pressé, pas hésitant : contrôlé. Costume sombre sous une blouse impeccable, chemise sans pli, cravate bleue nuit. Ses cheveux gris, lissés en arrière, brillent sous la lumière crue. L’odeur qu’il amène avec lui n’est pas celle du savon ni de l’alcool médical, mais une senteur plus subtile, presque chimique, comme une eau de Cologne qu’on aurait voulu trop discrète.— Mademoiselle Élise ? dit-il d’une voix basse, parfaitement posée. Docteur Lemaire.Il tend la main. Sa paume est fraîche, ferme, mais son regard fuit une seconde avant de se fixer de nouveau sur moi. Comme si serrer ma main lui coûtait.— Je vous remercie d’avoir patienté.Il referme la porte derrière lui. Le claquement résonne dans ma poitrine comme une barrière qui se verrouille. Puis il

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 36 — Le Froid des Murs

    ÉliseLe hall de la clinique m’aspire comme une gueule blanche. Carrelage glacé, murs couleur d’os, odeur métallique qui colle aux narines. L’air sent le désinfectant, mais derrière, il y a autre chose : une odeur plus sourde, presque minérale, qui rappelle la pierre des caves. Tout ici brille trop, comme si la propreté servait de masque.Ma mère marche à côté de moi, droite, serrée dans son manteau. Ses pas claquent, secs, comme des coups de marteau sur le carrelage. Sa mâchoire crispée fait saillir ses joues. Ma grand-mère suit, plus lente, ses yeux plissés sous la lumière crue des néons. On dirait qu’elle scrute les murs, comme si elle s’attendait à ce qu’ils parlent.Le comptoir d’accueil surgit devant nous, une barrière blanche derrière laquelle s’abrite une femme à l’air épuisé. Ses lunettes glissent sur son nez, ses doigts courent mécaniquement sur un clavier. Quand elle relève enfin les yeux, son sourire professionnel ressemble à une photo écornée.— Nom et motif ? demande-t-e

  • L'OMBRE D'UN MIRACLE   Chapitre 35 — L’Inavouable

    ÉliseMa mère ferme la porte du salon derrière elle. Le battant claque doucement, mais le son résonne en moi comme si elle avait verrouillé une cellule. La lumière du couloir glisse encore sur le parquet, une lame pâle, tranchante. Le silence se dépose dans la pièce comme une poussière lourde.Elle ne dit rien au début. Elle s’assoit en face de moi, sur la chaise raide. Ses mains se serrent l’une contre l’autre, ses phalanges blanchissent. Ses yeux me scrutent, mais pas pour voir : pour arracher. Elle veut la vérité, une vérité qui l’arrange.Seule l’horloge, au mur, bat un temps sec, régulier, comme un compte à rebours vers une condamnation.— Élise… commence-t-elle enfin, la voix basse, mais aussi ferme que le bois de la table entre nous. On ne peut pas continuer comme ça. Tu dois nous dire. Qui t’a mise enceinte ?Les mots tombent comme des pierres jetées dans un puits. Ils ne résonnent pas : ils s’écrasent au fond de moi.Ma grand-mère lève à peine les yeux. Elle reste figée, les m

Plus de chapitres

Vous vous intéresseriez aussi à

Découvrez et lisez de bons romans gratuitement
Accédez gratuitement à un grand nombre de bons romans sur GoodNovel. Téléchargez les livres que vous aimez et lisez où et quand vous voulez.
Lisez des livres gratuitement sur l'APP
Scanner le code pour lire sur l'application
DMCA.com Protection Status