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La douleur d'un plaisir interdit
La douleur d'un plaisir interdit
Author: Nelrocky

Le prix du silence

Author: Nelrocky
last update Last Updated: 2025-06-29 22:44:54

Chapitre 1 — Le prix du silence

J’aime cette sensation : le souffle court, le cœur qui cogne contre mes côtes, la sueur qui perle, trace ses sillons le long de mes tempes, de mon torse, jusqu’à tremper ma ceinture abdominale. Chaque foulée sur le tapis roulant est une gifle contre le stress. Un exutoire. Un cri silencieux lancé dans le vide.

Je saisis ma serviette. Je m’essuie le visage, le cou, le torse. Encore quinze minutes de course, puis la musculation. Ma routine du matin. Ma guerre privée. Mon moyen de rester sain dans un monde gangrené.

Quand je ressors de la salle, je me sens plus léger, du moins en surface. Mais la paix ne dure jamais longtemps.

Étienne m’attend, droit comme une sentinelle, et tend mon téléphone.

— Un appel de M. Kolani, votre directeur de cabinet.

Je le prends, déjà sur mes gardes.

— Allô, M. Kolani.

— Bonjour Excellence. Désolé de vous déranger si tôt, mais… nous avons un problème.

Évidemment.

— Des substances illicites ont été retrouvées lors de la fouille des conteneurs arrivés hier. Trois d’entre eux appartiennent au petit frère du chef de l’État. Que dois-je faire, Excellence ?

Je ferme les yeux un instant. Inspiration. Expiration. Et puis cette voix que j’endosse trop souvent : grave, calme, implacable.

— Quels agents ont effectué la fouille ?

— Deux hommes : Balo et Badabake.

— Ils sont encore sur place ?

— Oui, Excellence.

— Parfait. Qu’ils sécurisent les conteneurs avec d’autres agents. Que personne d’autre ne sache. J’espère être clair ?

— Parfaitement, Excellence.

Je raccroche. Et voilà : la journée commence.

Je suis WILSON François Anani, ministre de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière. Marié à une femme sublime. Père de jumeaux. Et protecteur attitré des secrets les plus sales de ce gouvernement.

Marc. Encore lui.

Le petit frère du président, trafiquant de drogue, milliardaire, héritier d’une entreprise de ciment, et surtout : mon boulet personnel.

Je monte, entre dans ma chambre. Vide. Nickel doit être en bas avec les enfants.

Je compose son numéro.

— Quoi ? Il est six heures, tu me réveilles pour quoi là ?

— Tes foutues cargaisons sont arrivées, Marc. Et encore une fois, ce ne sont pas mes hommes qui les ont fouillées. Tu fous quoi, bordel ?

— Merde… Je devais t’appeler. C’est sorti de ma tête.

— Tu crois que tu trafiques des bonbons ?! Tu veux que je couvre tes conneries jusqu’à quand ?!

Click.

Je raccroche. Ras-le-bol.

Je vais devoir acheter le silence de ces deux douaniers. Promotions, enveloppes grasses, menaces voilées. Un cirque malsain. Une spirale sans fin. Et à chaque fois, c’est moi qui m’écorche l’autorité pour sauver son image. Et celle du président.

Marc… brillant, ambitieux, riche à millions… mais accro à l’adrénaline du crime. Et moi, le bouclier.

Je descends, tiré à quatre épingles. Costume italien sur mesure, montre suisse, parfum discret mais mordant. Dans la salle à manger, ma femme me coupe le souffle. Nickel.

Je l’embrasse langoureusement. Pas une simple bise. Une promesse muette.

— Tu es sublime ce matin.

— Allez les garçons, on y va ! dit-elle en tapant dans les mains.

— Pourquoi tu les déposes ? Tu sais que je n’aime pas vous savoir tous dans une seule voiture.

— Un garde nous conduit. Et la directrice m’a convoquée. Pas d’inquiétude.

— Il y a un souci avec les enfants ?

— Je ne crois pas. Probablement pour parler de ma candidature à la présidence des parents d’élèves.

Je hoche la tête. Malin. J’embrasse mes fils, tape dans leurs petites mains. Nickel m’embrasse une dernière fois.

Et puis ils partent.

J’avale mon café, avale ma frustration, et prends la direction du ministère. Un nid de vipères déguisé en institution républicaine.

J’arrive au cabinet. Escorté. Salué. Mais je ne réponds que par des hochements de tête. Ma présence seule suffit à faire taire les murmures.

Je monte vers mon bureau.

Et là… je m’arrête.

Elle.

Pas Madame Dalmeida. Une autre. Une jeune femme.

Elle se lève en me voyant.

Un teint caramel, un visage fin, une grâce presque irréelle. Une allure de guerrière rwandaise mêlée à celle d’une muse.

Quand elle baisse les yeux, je remarque ses courbes assassines.

Elle est… incendiaire. Et elle se tient là, plantée devant mon bureau, comme une provocation en chair et en silence.

Qui a mis cette bombe humaine ici ?

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Comments (3)
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LGRINA
Belle histoire
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Plume innée
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