Nos âmes unis

Nos âmes unis 

Épisode 1

Après la mort de mon père, tout est devenu difficile pour nous. Ma mère tombe malade chaque mois. Ma petite sœur se fait renvoyer de l'école à cause de la scolarité à chaque fois mais je fais de mon mieux pour qu'elle n'abandonne pas ses études comme moi. Je ne vais pas permettre que ça arrive, c'est pourquoi je vais continuer de me battre.Je passe de job en job pour pouvoir nous nourrir. Tout devient de plus en plus compliqué pour nous. Plus rien ne marche depuis que papa est parti. Ma mère tombe dans une dépression totale, c'est ce qui fait qu'elle tombe malade souvent.

Quand mon père était encore vivant, tout allait bien pour nous. Il était un vrai guerrier. Il se battait corps et âme pour pouvoir subvenir à nos besoins. On ne manquait de rien mais tout s'est arrêté depuis sa mort brusque. La famille de papa nous a tout pris. Vous connaissez déjà cette tradition en Afrique. Ils sont là juste pour profiter des héritages. Personne ne nous demande comment on fait pour trouver à manger. Le pire dans tout ça, on nous a arraché notre unique maison. Nous sommes obligés de louer une petite chambre où nous pouvons mettre nos têtes la nuit.

Ma mère est une revendeuse de bananes mais depuis que sa santé ne lui permet pas, je suis obligé de prendre le relais pour pouvoir l'aider.

Les jours passent et le marché devient de plus en plus compliqué. Les revenus ne donnent plus comme avant. Ce que nous gagnons n'arrive même plus à nous payer le loyer. Je suis obligé de passer de maison en maison pour des petits jobs après le marché. Avec ça, nous arrivons à trouver de quoi mettre sous la dent.

Aujourd'hui je viens de frapper à une porte pour demander si au moins je peux trouver des habits à laver. Je toque à la porte et c'est le gardien qui vient m'ouvrir.

__ eh toi, qu'est-ce que tu fous devant le portail ? Mon patron n'aime pas qu'on le dérange. Qu'est-ce que tu veux ?

__ désolé monsieur, je cherche du travail, même si c'est pour faire le ménage.

__ attends-moi une minute.

__ d'accord monsieur.

Il renferme la porte. J'attends impatiemment qu'il revienne afin de me donner une réponse. Je prie au plus profond de moi pour que ça marche. Même si je gagne 2000F aujourd'hui, je serai très contente.

La porte s'ouvre à nouveau et c'est le gardien qui est venu. J'attends toujours une réponse de lui. Il reste silencieux pendant un moment avant d'ouvrir la bouche.

Jeune fille, aujourd'hui n'est pas ton jour de chance. Le patron ne veut pas de ménagère. Tu peux partir.

Merci quand même.

Je continue mon chemin et je crois fermement en moi que je trouverai quelque chose à faire. Je continue de garder espoir en moi.

Cette journée, j'ai parcouru toute la ville mais je n'ai rien trouvé. Le lendemain, je quitte la maison dans l'espoir de trouver quoi faire. Dieu merci, une bonne dame a besoin de mon service. J'ai lavé les assiettes, je l'aide à servir les clients. Le soir, elle me donne 500F que je trouve ça peu.

__Voilà ma fille, c'est ton argent journalier. Reviens demain s'il te plaît.

Elle me tend un billet de 500F que j'ai pris. C'est mieux que rien. C'est ce que je me suis dit au fond de moi.

__ Merci, madame.

__ Je t'en prie, s'il te plaît, demain viens tôt. Tu vas m'aider à cuisiner.

__ D'accord, madame.

Le lendemain, je suis venu à l'heure comme elle me l'a demandé. Je me mets au travail sans relâche. Je fais tout ce qu'elle me demande, mais à la fin, elle me remet encore 500f. Je décide alors de négocier le prix avec elle. 500f pour toute une journée, c'est beaucoup trop peu pour moi. J'ai trois bouches à nourrir.

__ Madame, sans vouloir vous offenser, essayez de revoir le prix. 500 f est beaucoup trop peu pour moi.

Elle se met à crier dès que j'ai terminé ma phrase.

__ Qu'est-ce que tu racontes ? Vous, les jeunes filles d'aujourd'hui, vous ne connaissez que la prostitution. Je te paye 500 f pour ce petit service, et au lieu de me remercier, tu racontes n'importe quoi. C'est ainsi que vous finissez dans la rue, c'est ainsi que vous commencez la prostitution. Vous ne voulez rien faire de vos dix doigts.

__ Ça suffit, madame. Oui, je suis peut-être fauchée, mais j'ai encore ma dignité. Je ne peux pas vous permettre de dire ces absurdités sur moi alors que vous me connaissez à peine. Je ne me prostitue pas. J'aime gagner mon propre argent, c'est pour cette raison que je suis ici. Si vous ne pouvez pas me payer plus, il fallait juste refuser au lieu de commencer à m'insulter. Je respecte beaucoup mon corps. D'ailleurs, je ne reviendrai plus travailler pour vous. J'abandonne.

__ Non, je suis désolée, je me suis emportée beaucoup trop vite. En ce qui concerne le prix, je te paie 800f. S'il te plaît, j'ai encore besoin de ton service. Mes clients t'apprécient beaucoup vu la manière dont tu les accueilles.

__ Si vous ne pouvez pas payer au moins 1500f, alors je démissionne.

__ Toi aussi, n'exagère pas. Combien moi-même je gagne par jour pour te payer 1500F ? Même 1000F, je ne peux pas payer.

__ Alors je démissionne, merci quand même.

__ Tu t'en vas vraiment ?

__ Oui madame, vous abusez trop. Je ne peux pas travailler de 7 heures à 19 heures pour ne pas gagner au moins 2000F.

__ D'accord, démissionne si c'est ce que tu veux, mais je te jure que tu reviendras me demander pardon pour que je t'embauche à nouveau, mais je vais te chasser à coup de pied.

__ Merci madame, je m'en vais.

Je prends mon sac et je quitte l'endroit. Je continue dans mes recherches, mais comme il est déjà tard, je préfère rentrer chez moi. Demain sera encore un autre jour. J'arrive chez moi et ma mère m'attendait déjà. Elle crie mon nom dès que j'ouvre la porte.

__ Gracia, tu es rentrée ?

__ Oui maman, comment a été ta journée aujourd'hui ?

__ Ça va mieux ma fille, et toi dis, comment s'est passée ta journée ?

__ Pas mal maman, je rends grâce à Dieu.

  __ Ça ira ma fille. Moi aussi, je prévois de commencer le marché très bientôt pour pouvoir t'aider.

__ Non maman, tu ne feras rien. Je ne peux pas te laisser travailler dans ton état. Tu dois d'abord guérir complètement.

__ Ne t'inquiète pas, je vais bien maintenant. J'ai beaucoup récupéré et dès la semaine prochaine, je pourrai recommencer le marché.

__ Maman, es-tu sûre de toi ?

__ Oui, ma fille. Fais-moi confiance.

__ D'accord si tu le dis, mais si jamais tu trouves que ta santé ne te permettra pas, s'il te plaît maman, reste seulement à la maison. Je ne veux pas que ton état se complique davantage.

__ Ne t'en fais pas, ma fille. Tout ira bien par la grâce de Dieu.

__ Amen maman, et Jolie ?

__ Elle dort déjà puisqu'elle doit passer son examen demain.

__ Oh, j'avais totalement oublié qu'elle a un examen à passer demain. D'accord maman, je dois aussi prendre mon bain et aller me coucher. J'espère que vous avez déjà mangé.

__ Oui, ta sœur a cuisiné et nous avons mangé. On a réservé ta part.

__ Non, moi je n'ai pas faim. J'ai déjà mangé. Je suis fatiguée maman, bonne nuit.

__ Bonne nuit, ma fille.

Je prends mon bain et je me mets au lit après avoir prié. Le lendemain très tôt, j'ai fait le ménage avant de quitter la maison.

En passant de maison en maison, je tombe sur une affiche collée sur un mur. Je m'approche un peu plus pour pouvoir lire l'annonce.

Je souris bêtement quand je vois ce qui est écrit dans l'annonce. La maison recherche une ménagère de toute urgence. Seigneur merci, c'est peut-être mon jour de chance aujourd'hui. Je prends mon téléphone et je copie le numéro. J'appelle et c'est un monsieur qui répond. Je lui dis que c'est pour le travail de ménage. Il me donne rendez-vous pour demain.

Seigneur, fais en sorte qu'il m'engage. Ce travail, j'en ai vraiment besoin.

Je prie au plus profond de moi. Le lendemain, avec la main sur le cœur, j'arrive devant la maison. Je frappe à la porte et le gardien m'ouvre. Il me demande d'entrer. Je fonce sans perdre de temps. C'est une très grande et très belle maison.

\"La gouvernante sera bientôt là\", dit le gardien avant de retourner vers son poste.

Je reste debout devant la porte pendant quelques minutes avant que la gouvernante me rejoigne.

La gouvernante : comment tu t'appelles jeune fille ?

Moi : je m'appelle Gracia.

La gouvernante : tu as quel âge ?

Moi : j'ai 22 ans madame.

La gouvernante : tu as déjà fait ce travail quelque part ?

Moi : oui madame, j'ai l'habitude de le faire.

La gouvernante : pourquoi as-tu abandonné ton dernier travail ?

Moi : parce que le salaire ne me convenait pas.

La gouvernante : tu gagnais combien ?

Moi : moins de 20 000 F par mois.

La gouvernante : Oh, je vois, tu es prête à travailler dans cette maison ?

Moi : j'en ai vraiment besoin madame.

Son portable sonne. Elle s'éloigne un peu pour prendre son appel. Elle revient plus tard vers moi.

La gouvernante : le patron même est là. 

Quand je me retourne, je remarque un homme de grande taille avec une barbe soigneusement taillée. Il sourit tandis qu'il parle au téléphone, ses dents d'une blancheur éclatante. Sa peau noire a un éclat attrayant. Son style vestimentaire est impeccable.

Ouff 

Pourquoi je raconte tout ça. Reprends-toi Gracia. Tu es là pour le travail et rien d'autre.Je prends une grande respiration avant de détourner mon regard sur lui.

Je vois la gouvernante qui se précipite vers loin. Les deux discutent entre eux et de loin, je peux entendre leurs conversations.

"Elle est embauchée et son travail commence maintenant."

J'ai entendu cette dernière phrase qu'il vient de prononcer et mon cœur saute de joie.

Ma joie est débordée. Merci Seigneur, merci, merci, merci.

À suivre