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chapitre 2

ผู้เขียน: Marcia778
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-06-18 20:19:01

Alessia avait appris à aimer la solitude. En vivant dans cette maison, elle était devenue son quotidien. Être seule comme maintenant, seule avec ses démons et ses pensées noires.

Seule.

À se demander si cette vie méritait d'être vécue.

Elle en voulait beaucoup à sa sœur. D'une part, elle ne l'avait jamais contrainte, mais elle ne lui avait même pas laissé une raison de refuser. Et Dieu seul savait qu'elle lui faisait regretter chaque jour cette décision. Elle avait l'impression que chacun de ses gestes était épié, scruté.

Comme si elle n'avait jamais quitté cette maison.

Après tout, elle n'avait été qu'une remplaçante.

— Madame.

Cette voix fit sortir Alessia de ses pensées.

— Madame Martin vous attend.

Alessia fit glisser ses yeux sur la table avant de les poser sur la jeune femme et de lui offrir un sourire. Elle enfouit de nouveau ses doutes en elle, là où personne ne les verrait.

— Bien. Dis-lui que j'arrive dans un instant.

La domestique s'inclina et s'en alla. De nouveau seule, Alessia prit une grande bouffée d'air puis se leva. En rejoignant l'étage, elle passa devant le bureau d'Ethan. Ce dernier avait une conversation avec sa mère. Elle s'arrêta un instant. La discussion n'était pas houleuse, mais elle méritait qu'elle en connaisse le sens.

— Fils, tu sais qu'il est temps pour vous d'avoir un autre enfant. La famille a besoin d'un héritier, tu le sais.

C'était sa belle-mère qui avait pris la parole, et Alessie fronça les sourcils. Elle qui pensait être la seule à recevoir ce genre de remarques... Elle s'était lourdement trompée.

— T'as pas que moi comme enfant. Tu peux te rabattre sur ton deuxième fils si t'as besoin d'un héritier. Eleanor m'a déjà donné une ravissante fille, et ça suffit.

Les paroles d'Ethan avaient été dites avec tellement d'amertume que Alessie préféra s'en aller. Elle ne voulait pas souffrir en se rendant compte qu'elle n'était personne dans cette maison.

— Je t'écoute et je me demande toujours si t'es bien mon fils. Tu parles de ta femme comme si celle que t'as ici ne compte pas.

La matriarche poussa la chaise d'un grincement dur.

— Je te l'ai déjà dit, tu t'en souviens ? Lorsque ta femme n'a pas hésité à prendre sa sœur pour réceptacle et que tu as accepté de te marier à elle, je t'ai dit qu'il ne fallait pas la faire souffrir. Tu ne veux pas lui donner sa chance, même après deux ans.

— Ce n'est pas une question de chance. Je ne veux pas oublier Eleanor. Elle était et elle restera mon seul amour.

Sa mère baissa la tête, non par compassion, mais parce que son fils s'obstinait à ne pas comprendre où elle voulait en venir.

— Garder un squelette ne va pas te faire avancer. On ne te demande pas de l'oublier, mais tu ne vois pas que cette pauvre oméga est malheureuse ? Même moi, je le vois. Et de plus, tu es l'aîné, et c'est à toi qu'on va donner la responsabilité de l'héritier. Si tu ne fais pas fonctionner les choses, elles ne le feront pas toutes seules.

Elle se leva, prit son sac qui se trouvait sur le bureau. Ses doigts avaient serré la sangle.

— Je veux vous voir demain. Ton frère rentre, et il n'a même pas encore rencontré ta nouvelle femme.

Ethan ne répondit pas, mais elle savait que ces paroles avaient été bien reçues. Peut-être que ça les aiderait à avancer dans leur relation. Et peut-être que d'ici là, elle pourrait serrer son petit héritier.

Elle sourit. Lorsqu'elle referma la porte du bureau, elle vit Alessia descendre les marches.

Elle se rapprocha donc d'elle.

— J'ai parlé à Ethan. Demain, nous organisons un repas, et j'aimerais que tu viennes un peu plus tôt, histoire d'aider en cuisine. Tes plats se trouvent être délicieux. Ça plairait beaucoup à mes fils.

— J'y serai, maman.

— Bien. En ce cas, à demain.

Puis elle s'en alla. Alessie souffla une deuxième fois et rejoignit l'entrée, où l'attendaient déjà son chauffeur et garde du corps, Martin. Lorsque ce dernier la vit, il s'empressa de lui ouvrir la portière. Alessie lui sourit, et il lui rendit son sourire en allant prendre place à l'avant. Puis il démarra sans plus attendre.

— Madame Blackwood, je vous sens un peu distraite lors des cours. Quelque chose s'est passée ?

— Monsieur, ce n'est rien. C'est juste que je suis un peu prise.

Alessia avait le visage baissé, et ses doigts s'emmêlaient et se démêlaient entre eux. Elle ne voulait pas leur dire la cause de ce relâchement.

L'enseignant déposa un dépliant sur le bureau.

— Vous m'avez dit que vous aimeriez avoir un travail à l'université. Il se trouve qu'il y a un élève de troisième année qui cherche une preneuse de notes. Il a un problème auditif et, en ce moment, il n'arrive plus trop à suivre. Il voudrait bien de l'aide.

— Je commence quand ?

Alessia s'empressa de répondre.

— Mais tu n'as même pas encore vérifié si vos horaires correspondaient ou si le salaire te convenait.

— Je n'ai pas besoin de tout ça. Si je peux rester loin de chez moi encore un peu plus longtemps, alors j'accepte.

L'enseignant regarda Alessie longuement, essayant de voir derrière sa carapace. Mais la seule chose qu'il voyait était une jeune oméga triste et renfermée. Alessia était aussi restée là à le fixer, attendant qu'il lui donne plus d'explications sur ce job.

— Ah oui...

Il tendit le dépliant, et Alessia le prit.

— Tout y est. Son nom et son numéro. Tu peux l'appeler et voir tout ça avec lui.

Alessia hocha la tête, puis se leva et inclina respectueusement la tête avant de sortir de la salle. Elle rangea le dépliant dans son sac en voyant que son garde du corps l'attendait.

— Déjà terminé ? Il voulait quoi ?

La voix du garde s'éleva dans le couloir bientôt désert.

— Pas grand-chose. Juste pour me faire savoir que mes notes avaient baissé, mais rien que je ne puisse améliorer.

Le jeune homme hocha la tête. Lorsque son patron lui avait demandé de prendre soin de son épouse, il avait accepté parce qu'il n'y pouvait rien. Mais maintenant qu'il avait appris à la connaître, il l'aimait bien. Pourtant, Alessia ne lui disait toujours rien.

Il l'accompagna ensuite à son dernier cours de la journée. Après ça, il resta en retrait, comme d'habitude.

Alessia n'était plus vraiment là. Son cœur ? Ses yeux étaient restés collés au dépliant. Elle sortit ensuite son téléphone et enregistra le numéro, puis elle envoya un message. La réponse ne tarda pas à la faire sourire.

.

.

.

« Eleanor, je pense que je viens de trouver un échappatoire. »

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