Le lendemain matin

Chapitre Deux : Le lendemain matin

Point de vue de Saphira

Je me suis réveillée en sursaut au son de coups frappés à la porte. Ma tête me faisait mal, mon corps était endolori et la brume de la nuit précédente alourdissait mes pensées. Assise sur le lit, j'essayais de comprendre d'où venait ce bruit.

La porte s'ouvrit.

Une femme entra – grande, sûre d'elle et suffisante. Fille d'un Bêta, tout le monde savait qu'elle avait des droits sur Axel. Elle me fixa de ses yeux perçants et froids. J'eus un mauvais pressentiment.

Je me levai d'un bond. « Q-que faites-vous ici ? » balbutiai-je.

Elle ne répondit pas. Elle leva simplement la main et me gifla violemment. La douleur me fit crier et je reculai en titubant. Mon loup intérieur gronda, sourd et tremblant.

« Tu crois pouvoir mentir au fils d'un Alpha ? Coucher avec lui ?! » Elle cracha, la voix chargée de mépris. « J’ai tout vu. »

J’ouvris la bouche pour m’expliquer, mais ma gorge se serra. Je secouai la tête. « Je… je n’ai rien vu ! J’ai essayé de le repousser, je le jure ! »

La femme ne répondit pas. Elle se contenta de sourire cruellement en inclinant la tête. « Tu étais ivre. Il était ivre. Tu as profité de l’occasion pour te rapprocher. C’est tout. »

Mon loup intérieur gémit. Je me sentais piégée, acculée, impuissante. Je ne pouvais pas me battre contre elle, et encore moins contre Axel.

Avant que je puisse ajouter un mot, Axel remua. Ses yeux dorés s’ouvrirent et je sentis mon sang se glacer.

Son regard se posa sur moi et je ressentis toute la force de sa déception, de sa colère, de sa domination d’alpha. L’air autour de lui vibrait du grognement de son loup.

« Ai-je… couché avec cet Oméga ? » Sa voix était basse, menaçante, tranchante. « Moi ? Le fils d'un Alpha ? Le futur Alpha ? Elle ? »

Chaque mot me transperçait le cœur. Je me figeai. Mon loup intérieur se rétracta, terrifié.

Puis sa main se déplaça plus vite que je ne pus réagir. CLAC !

Une douleur fulgurante me traversa la joue. Les larmes me montèrent aux yeux. Je pressai mes mains contre mon visage, sanglotant.

« Je… je t'ai repoussé ! » criai-je. « J'ai essayé ! Je ne voulais pas ça ! »

Il ne me répondit pas. Son loup grogna sourdement. Ses yeux étaient orageux, emplis d'incrédulité et de colère. Je sentais son énergie d'Alpha peser sur moi, me faisant me sentir petit, faible et vulnérable.

La fille du Bêta ne dit mot. Elle me regardait avec satisfaction, comme si elle avait déjà gagné avant même que le combat ne commence.

« Tu l'as utilisé. Tu as profité de son état d'ivresse. C'est tout », dit-elle finalement, d'une voix calme et cruelle. J’ai secoué la tête, essayant de me faire comprendre. « Je… je n’ai rien fait ! Je… il n’a rien fait… il n’a rien fait… » Ma voix s’est brisée. Mon loup a gémi de panique.

Axel s’est tourné vers elle. Ses yeux dorés brillaient d’une lueur intense, et son loup a grogné sourdement, d’un ton menaçant. « Je vais m’en occuper, ma belle. Je suis désolé. »

La femme n’a pas bronché. Elle s’est contentée de sourire en coin. « Ce n’est rien. » Puis, d’un geste de la main, elle a fait signe aux gardes à l’extérieur. « Occupez-vous d’elle. »

J’ai eu un coup au cœur. Mon loup a grogné de panique. Les gardes ? Je ne pouvais pas les combattre. Je ne pouvais combattre personne. J’étais seule. Impuissante.

Le regard d’Axel s’est posé sur moi. Son loup a grogné de nouveau, plus près cette fois, et je l’ai senti dans ma poitrine. Sa présence était écrasante.

« Debout », a-t-il ordonné d’une voix basse et impérieuse, ne laissant aucune place à la discussion.

J’ai obéi, les jambes tremblantes. Les larmes brouillaient ma vue. Mon loup se recroquevillait en moi, angoissé et terrifié.

« Tu comprends ce que tu as fait ? » demanda Axel d’une voix basse et menaçante. « Tu comprends que coucher avec moi, un Alpha, était une transgression contre la meute, contre ma lignée, et contre ta place d’Oméga ? »

« Je… j’ai essayé de te repousser », murmurai-je d’une voix tremblante. « Je ne voulais pas de ça ! »

Il s’approcha. L’odeur de son loup emplit la pièce : forte, imposante, alpha. Elle pesait sur mes sens comme un poids.

« Tu crois que tes excuses comptent ? » lança-t-il sèchement. « Elles ne comptent pas. Mon loup se fiche des excuses. Mon loup se fiche de tes larmes. Il ne se soucie que du lien que tu m’as imposé. Et il le hait. »

Je haletai, la poitrine serrée. Mon loup gémit, se pressant instinctivement contre lui, tandis que la peur m’envahissait. Mon corps m'a trahie, aspirant à sa chaleur, à la sensation de son pouvoir, alors même que mon cœur se brisait.

Axel se tourna brusquement vers les gardes : « Occupez-vous d'elle, qu'elle regrette de m'avoir défié. »