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Chapitre 2 : L’Ombre sous la Lumière

ผู้เขียน: Tyma
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-15 07:12:57

Le soleil s’était levé depuis deux bonnes heures lorsque Lina termina son service.

Elle rangea son chariot, nettoya ses outils, puis retira son tablier, comme chaque matin. Mais aujourd’hui, ses gestes étaient plus lents, plus hésitants.

Elle avait beau essayer de se convaincre que ce n’était qu’un échange comme un autre, elle sentait encore le poids du regard d’Ethan sur elle.

Ce regard qu’elle n’avait jamais reçu d’un client. Ni d’un homme. Ce regard... trop intense pour être anodin.

Elle sortit discrètement par la porte réservée au personnel et enfila sa veste usée. Le vent matinal de la ville la saisit, mais elle n’y prêta pas attention. Dans son esprit, l’ascenseur doré tournait en boucle. Ce silence entre eux. Cette tension invisible.

Pourquoi lui avait-il parlé ? Pourquoi à elle ?

> “Deux ans. Et je ne vous ai jamais vue ?”

Une simple phrase, mais qui avait laissé une trace.

---

Le petit studio qu’elle partageait avec sa sœur Aïssatou était à 40 minutes en bus de l’hôtel. Un quartier modeste, un peu bruyant, mais assez sûr.

Quand elle entra, Aïssatou dormait encore, enroulée dans la couverture que Lina lui avait cousue elle-même. Elle la regarda quelques secondes avec tendresse, passa une main douce sur ses cheveux, puis alla s’asseoir à la table de la minuscule cuisine.

Elle sortit son carnet à spirale, celui dans lequel elle dessinait des robes.

Personne ne le savait. Ce petit secret, elle l’avait gardé pour elle, comme un trésor fragile. Quand elle dessinait, elle oubliait les sols à récurer, les clients exigeants, les nuits sans sommeil.

Et ce matin, pour la première fois depuis longtemps, l’inspiration était là.

Elle dessina une silhouette masculine en costume noir. Élancé. Élégant.

Puis elle dessina une femme, droite, en uniforme de ménage. Elle hésita à lui dessiner le visage. Finalement, elle laissa le trait vide.

Elle sourit tristement.

Ce n’était que dans ses carnets qu’elle pouvait exister aux côtés d’un homme comme lui.

---

Deux jours passèrent. Elle évita les ascenseurs dorés. Elle se fit aussi discrète que possible, comme si la moindre trace d’elle risquait d’éveiller des soupçons.

Mais au fond d’elle, elle espérait… le recroiser.

Le jeudi matin, à l’heure de nettoyer les salons privés du rez-de-chaussée, elle le vit de loin. Il parlait à un homme en costume gris, sûrement un associé. Lina s’éloigna aussitôt, mais une partie d’elle restait attentive à ses gestes, à sa voix.

À peine avait-elle tourné dans le couloir qu’elle entendit :

— Mademoiselle ?

Elle se figea. Son cœur rata un battement.

Elle se retourna lentement. Ethan était là.

Seul. Le regard posé sur elle. Ni froid, ni distant. Juste… attentif.

— C’est bien vous, l’autre jour, devant l’ascenseur ? demanda-t-il calmement.

Elle hocha la tête, les joues rouges.

— Oui, monsieur.

— Lina, c’est ça ?

Elle ouvrit de grands yeux. Comment connaissait-il son prénom ?

— Oui… mais comment vous…

— Je retiens ce que je trouve intéressant.

Elle baissa les yeux, confuse. Ce genre de compliment… elle ne savait pas comment le recevoir.

— Vous travaillez la nuit uniquement ?

— Oui, monsieur. C’est plus pratique pour... ma vie personnelle.

Il la regarda en silence quelques secondes. Puis, contre toute attente, il dit :

— Vous avez quelque chose de différent. Ce n’est pas votre uniforme. Ni vos gestes.

Elle leva doucement les yeux.

— Alors... quoi ?

Un léger sourire effleura ses lèvres.

— Peut-être votre façon de disparaître, tout en étant là. Ou alors… votre calme. Il est rare ici.

Elle ne sut quoi répondre. Chaque mot qu’il prononçait semblait la toucher au cœur. Comme une flèche douce et troublante.

Il poursuivit :

— J’organise une réunion discrète ce samedi dans la salle Émeraude. J’ai besoin que ce soit impeccable, sans qu’aucun client ne soit dérangé. Je veux que ce soit vous qui prépariez la salle.

Elle resta bouche bée.

— Moi ? Mais… je suis affectée au service de nuit...

— Je donnerai les instructions. Vous commencerez plus tôt ce soir-là. Un petit changement, rien de plus.

Elle hésita. C’était flatteur. Mais aussi étrange. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Était-ce professionnel ? Ou…

— Bien sûr, monsieur. Si c’est ce que vous voulez.

— C’est exactement ce que je veux, répondit-il sans ciller.

Et sur ces mots, il tourna les talons, la laissant là, tremblante, le cœur battant à tout rompre.

---

Ce soir-là, Lina mit plus de temps que d’habitude à se préparer.

Elle arrangea ses cheveux différemment, mit un peu de baume sur ses lèvres, et serra son uniforme fraîchement repassé contre elle.

C’était absurde. Il n’y avait rien entre eux. Rien ne devait y avoir.

Et pourtant, en marchant dans les couloirs de l’hôtel pour aller préparer la salle Émeraude, elle sentit l’électricité dans l’air.

La salle était somptueuse. Moulures dorées, tapis en velours, chandeliers étincelants. Elle nettoya, installa les dossiers, organisa les places avec soin. Elle voulait que ce soit parfait.

À 22h13, alors qu’elle vérifiait une dernière fois la symétrie des chaises, la porte s’ouvrit.

Ethan entra. Seul. En costume. Cravate desserrée. Mèche rebelle sur le front.

Il referma doucement la porte derrière lui.

— Je voulais m’assurer que tout est en ordre, dit-il.

Elle se redressa.

— Tout est prêt, monsieur.

Il parcourut la pièce du regard, puis s’approcha lentement d’elle.

— Vous êtes toujours aussi précise ?

— Le travail bien fait ne dépend pas du statut, dit-elle, presque malgré elle.

Il sourit.

— Belle réponse.

Un silence. Le genre de silence qui ne pèse pas. Qui intrigue.

Il ajouta doucement :

— Et si vous n’étiez pas faite pour rester dans l’ombre, Lina ?

Elle le fixa, troublée.

— Pourquoi dites-vous ça ?

— Parce que je vois quelque chose en vous. Quelque chose que vous cachez.

Son cœur rata un battement. Il ne savait rien d’elle. Et pourtant, ses mots faisaient mouche.

— Ce n’est pas votre monde, monsieur. Je suis bien là où je suis.

— Vous dites ça par habitude ou par peur ?

Elle détourna les yeux. Elle n’avait pas de réponse.

Il s’approcha encore, jusqu’à pouvoir chuchoter :

— J’espère que ce n’est pas la peur. Ce serait dommage de vivre à genoux quand on a le regard d’une reine.

Lina resta figée. Chaque mot qu’il disait semblait la réveiller d’un long sommeil.

Mais elle ne devait pas céder. Ce n’était pas prudent. Pas avec un homme comme lui.

— Bonne nuit, monsieur, dit-elle doucement.

Il hocha la tête, respectueux. Puis quitta la salle sans insister.

Mais en sortant, il murmura :

— À très bientôt, Lina.

Et cette nuit-là, alors qu’elle rentrait chez elle, le cœur déboussolé, elle sut que plus rien ne serait jamais comme avant.

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