LÉOL’eau brûlante ruisselle sur ma peau, glaciale au début, puis peu à peu réchauffante, comme une promesse fragile. Elle emporte avec elle la poussière, la sueur, les douleurs invisibles que je traîne depuis ce matin, depuis ce putain de jour de plus à tirer sans trop savoir pourquoi. Le jet frappe fort, un mur liquide et impitoyable contre lequel je me tiens, cherchant désespérément à noyer les pensées qui me rongent.Je me dépêche, le savon glisse entre mes doigts comme une fuite, une illusion de propreté, de purification. La mousse blanche s’échappe, emportant les traces invisibles des heures passées dans l’artillerie la sueur, la crasse, la fatigue, mais pas la peur. Non, la peur elle, elle reste tapie, sourde, tapie dans les replis de mon esprit.Ce boulot, ce n’est pas compliqué, pas vraiment. Juste une routine bien huilée, une mécanique qu’on répète en boucle : on vise, on tire, on attend, on encaisse les ordres sans poser de questions. Une monotonie qui me sauve, qui me prot
Last Updated : 2025-07-24 Read more