ÉléaJe dors trois jours.Ou peut-être deux. Ou cinq. Le temps n’a plus la même texture ici. Il flotte. Il s’efface. Il me caresse la peau sans jamais vraiment s’y accrocher. Chaque minute semble étirer ses bras, mais mes pensées, elles, s’échappent toujours plus loin, comme un sable qui glisse entre les doigts.Lorsque mes paupières s'ouvrent, ce n'est pas un retour immédiat. D'abord, il y a la sensation de la lumière. Douce, filtrée, lointaine. Puis la conscience revient doucement, comme une vague trop calme, me submergeant lentement. Je sens la chaleur de mon corps, une chaleur inhabituelle, fiévreuse. Mon épaule me brûle, me rappelle sa douleur. Mais elle est étouffée, presque apaisée, comme si le corps était trop épuisé pour encore ressentir l’urgence.Un pansement neuf couvre la plaie. Il est propre, mais je le sais fragile. Il a été changé pendant que je sombrais dans un sommeil profond, un sommeil de rédemption ou de fuite, je n'en suis plus certaine.Il y a une odeur dans l’a
Last Updated : 2025-09-22 Read more