La Renaissance : L’art de la vengeance
Le jour du verdict, mon fiancé Alfred Fresnel m'a suppliée de renoncer à plaider non coupable et d'accepter l'aveu de culpabilité.
« Je sais que tu es innocente, mais elle porte mon enfant. Je peux pas la laisser croupir en prison », il a serré mes mains en sanglotant, « Ségolène, c'est aussi pour ton bien. »
J'ai signé alors l'aveu sans hésiter. Dans ma vie antérieure, j'avais obstinément refusé d'endosser le crime à la place de Romaine Jégou. Résultat : non seulement j'avais écopé de prison, mais Alfred, fou de rage, m'y avait fait torturer jusqu'à la stérilité permanente.
Cette fois-ci, j'ai choisi de lui donner satisfaction.
Le lendemain, les médias ont déversé des nouvelles sur mon « vol de secrets commerciaux ». La vraie coupable, Romaine, a joué même le témoin oculaire : « C'est bien elle ! Je l'ai vue s'introduire en catimini dans le groupe Thiers ! »
Mais l'après-midi même, à l'audience, le plaignant Isaac Thiers a retiré plainte. Sous les regards médusés de l'assistance, il a sorti même une bague de fiançailles et a mis un genou à terre : « Ségolène, cette fois-ci, veux-tu m'épouser ? »