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Chapitre 4 — Ombres et alliances brisées

ผู้เขียน: Darkness
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-10-27 23:13:40

Giulia Ferrelli

Le soleil peine à percer la brume épaisse qui enveloppe la cité. J’ouvre les yeux sur un ciel grisâtre, et déjà, la lourdeur du jour pèse sur mes épaules comme une armure trop lourde. Cette sensation familière, ce mélange d’angoisse sourde et de vigilance extrême qui m’accompagne chaque matin depuis que j’ai osé défier l’ordre établi.

Le palais Ferrelli est un labyrinthe silencieux. Les couloirs, avec leurs tapisseries anciennes et leurs murs froids, semblent murmurer les secrets du passé — mais aussi les trahisons tapies dans l’ombre. Chaque pierre est un témoin silencieux des luttes de pouvoir qui ont forgé notre famille, une dynastie bâtie sur le sang, le mensonge et la manipulation.

Je me lève, le corps encore engourdi par un sommeil trop léger. La fatigue me ronge, mais je refuse de le montrer. Debout devant la fenêtre, j’observe la cour où les serviteurs s’activent déjà, comme les rouages d’une machine implacable. Mon regard glisse sur leurs silhouettes anonymes, et je me surprends à rêver d’évasion. Pas pour longtemps. Ici, je suis une reine captive, enfermée dans un rôle que je refuse de subir.

Artemisia attend dans le couloir, immobile comme une sentinelle. Son visage exprime la gravité de la situation. Son regard ne laisse aucun doute : aujourd’hui ne sera pas un jour comme les autres.

— Tu as reçu un message, murmure-t-elle en me tendant un pli scellé d’un cachet rouge.

Mes doigts tremblent en cassant le sceau, cette petite fissure dans le silence pesant. Je déplie le papier fin, mes yeux dévorent les mots comme un poison lent :

“Le jeu a commencé, Giulia. Ceux qui te veulent à genoux sont plus nombreux que tu ne le crois. Prudence. Ou la chute sera fatale.”

Cette phrase, lourde et claire, me glace le sang. Je sens l’ombre d’une menace s’étendre sur moi, sournoise et implacable. Depuis que j’ai osé ouvrir la bouche au Sénat, les ennemis que je croyais lointains ont resserré leur étreinte. Ils n’attendent qu’un faux pas pour m’abattre.

Je replie la lettre, le cœur battant à tout rompre. Je suis en guerre. Mais une part de moi refuse encore d’admettre que cette guerre est peut-être déjà perdue d’avance.

La journée s’étire, lourde et insidieuse. Le Sénat est un théâtre où les acteurs jouent sans jamais baisser le masque. À chaque pas, les regards se font plus lourds, plus pesants. Les sourires s’effritent en faux-semblants, les poignées de main en poison. Les murmures deviennent rumeurs, et les rumeurs prennent la forme de coups invisibles.

Je sens les alliances se défaire autour de moi. Certains sénateurs que je pensais neutres m’évitent désormais, détournent le regard, comme si j’étais devenue un paria. D’autres, pourtant, s’approchent avec des promesses perfides, leurs paroles suintant d’opportunisme.

Lorenzo surgit soudain au détour d’un couloir. Son regard est plus sombre que jamais, chargé d’une colère contenue et d’une inquiétude palpable.

— Tu te rends compte que tu joues avec le feu ? dit-il, le ton tranchant.

Je le fixe, le souffle court, mais mes mots sont aussi fermes que la pierre :

— Je n’ai pas peur du feu. C’est le feu qui me forge.

Il recule d’un pas, surpris par mon audace, comme s’il ne reconnaissait plus la fille qu’il croyait connaître. Une part de moi se demande si c’est vrai. Suis-je encore cette Giulia qu’il a aimée, ou suis-je devenue une étrangère ?

Mais au fond de moi, une question me hante : combien de temps pourrai-je tenir dans ce monde où chaque pas est guetté, chaque mot analysé ? Combien de traîtrises devrai-je encaisser avant que le sol ne se dérobe sous mes pieds ?

Le soir tombe, épais et lourd. Artemisia m’entraîne dans les profondeurs du palais, vers une salle secrète où se tiennent des réunions que je ne soupçonnais même pas. Ici, les alliances se nouent loin des regards indiscrets, les paroles s’échangent dans un murmure d’ombre.

Autour de la table, des visages se mêlent — certains familiers, d’autres inconnus. Je les observe, essayant de deviner qui est allié, qui est traître. L’atmosphère est électrique, saturée de non-dits et de calculs silencieux.

— Giulia, commence Artemisia, ces temps exigent des alliances solides. Nous devons choisir nos partenaires avec soin, car chaque soutien est une arme et chaque trahison une blessure mortelle.

Je hoche la tête, consciente de la vérité de ses paroles.

Alors qu’un silence s’installe, un homme s’avance. Giovanni. Sa réputation le précède : conseiller influent, mais dont la loyauté est aussi changeante que le vent. Son regard glisse sur moi, calculateur, trahissant une ambition sans bornes.

— Mademoiselle Ferrelli, dit-il d’une voix douce, presque moqueuse, vous avez montré du courage. Mais le courage ne suffit pas. Le pouvoir se gagne dans l’ombre, là où les décisions se prennent loin des regards.

La salle retient son souffle. Chaque mot est un défi jeté au visage.

— Je sais, répondis-je, calme mais déterminée, et je suis prête à apprendre.

Un frisson me traverse. Giovanni n’est pas là pour m’aider, j’en suis certaine. Son sourire masque des intentions sinistres.

La réunion s’achève sur ces notes lourdes, et je regagne mes appartements, le poids du monde sur mes épaules. Dans le silence de la nuit, mon esprit ne cesse de tourner, les pièces du puzzle s’entrechoquent, formant une image inquiétante.

Je pense à Lorenzo, à son regard chargé de reproches et d’inquiétude. Il veut me protéger, ou me contrôler ? Parfois, la frontière est si fine qu’elle devient floue, insaisissable.

Alors que je m’apprête à fermer les yeux, une ombre se glisse sous la porte. Une enveloppe glisse silencieusement sur le sol, portant simplement mon nom.

Je l’ouvre avec précaution. À l’intérieur, une photo prise à mon insu : moi, lors de ma dernière intervention au Sénat, capturée en un instant où mon regard a trahi mes pensées. Au dos, un message glacé :

“Nous savons tout. Rends-toi, ou tout sera révélé.”

Un frisson glacé me parcourt, de ceux qui vous figent le sang. Cette guerre, invisible aux yeux du monde, ne fait que commencer.

Mais je ne céderai pas.

Je suis Giulia Ferrelli, et je brûle d’une flamme que personne ne pourra éteindre.

Demain, je riposterai.

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