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Allongée sur mon lit, les yeux fixés au plafond, je profite des derniers instants en tant que simple humaine. Les derniers instants avant de devenir un monstre. Je sais ce que je fais, pourquoi je le fais, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir du dégoût. Devenir un être inhumain, un ennemi qui a participé à anéantir les humains de sang froid me révulse ! La simple idée de leur ressembler pour les infiltrer est révoltante même si ça reste du génie. Ce projet, c'est au Général qu'on le doit. Le Général d'armées William Trent, l'homme de la situation, la main ferme qui dirige nos rangs.
L'horloge de ma chambre affiche 23h00, il est temps. J'entends quelqu'un s'approcher de ma porte et frapper deux coups successifs. Je sais déjà qui c'est, sans même le voir. Mon frère est venu me récupérer pour nous rendre ensemble au labo.
"Pile à l'heure."
"Toujours."
"Est-ce que t'es prêt ?"
"Est-ce que t'es prête ?"
"J'suis prête depuis qu'je suis née !"
"Idem, allons-y !"
Marchant d'un pas assuré et en cadence, nous avançons le long du couloir de notre quartier de résidence. Après avoir passé nos chambres, nous passons maintenant devant celles de nos camarades. CHAOS est déjà en face de sa porte pendant que DEGAT sort tout juste de la sienne pour nous rejoindre. Les autres nous retrouveront au labo à 23h15, comme prévu, après leur entraînement.
"J'espère ne pas perdre de mon sex appeal une fois mes gènes transmutés" nous dit DEGAT, les yeux fixés devant, et laissant sa main glisser le long de sa longue tresse avant de la remettre derrière son dos. Elle a attaché ses cheveux en une couette basse et tréssée, retombant au milieu de son dos. DEGAT a de longs cheveux blond dorés et des yeux verts qui illuminent son visage harmonieux, alors aucun doute qu'elle ne perdra rien de sa beauté.
CHAOS est son frère jumeau. Ils se ressemblent mais pas sans nuances. Il a les mêmes yeux verts que sa soeur, mais les cheveux un ton plus foncé, avec des cheveux châtains clairs. Il a la mâcheoire carrée, le regard plus sérieux. Il partage les même lèvres charnues que sa soeur et je dois dire que sur un homme comme sur une femme, ces lèvres font le même effet ! J'aime les lèvres pulpeuses, il y a plus de chair à embrasser ! J'ai moi même les lèvres charnues mais celles des jumeaux sont encore plus roses et moelleuses. Je le sais par expérience car j'ai pu embrasser les belles lèvres de CHAOS par le passé. Les meilleurs baisers de ma courte existence pour le moment.
"Tu seras aussi belle que tu ne l'es déjà, si ce n'est plus! J'ai entendu dire que les femelles vampires ont une beauté particulière et sont plus résistantes !" je lui répond avec un sourire en coin.
"Merci, chérie !" me repond-t-elle en m'envoyant un clin d'oeil. DEGAT est comme qui dirait ma meilleure amie. C'est celle avec laquelle je n'ai aucun secret. Elle est plus bavarde que moi, donc se confie plus, mais elle sait écouter quand j'en ai besoin. Elle arrive même à savoir quand je ne vais pas bien avant même que je lui en parle, par moment. Malgré le côté froid et détaché qu'elle peut laisser paraître, elle reste une grande romantique. Je sais qu'au fond, elle aimerait me voir en couple avec son frère, mais la romance n'a pas sa place dans notre vie.
Avec CHAOS, hormis le fait de partager son lit de temps à autre, il n'y a pas plus de sentiments. Je tiens à lui comme je tiens aux autres, mais rien de plus. CHAOS est pragmatique, il sait qu'il ne faut rien attendre de moi. Et je sais qu'il a besoin de cadre et de règles pour être rassuré.
"C'est l'heure." nous dit CHAOS d'une voix rauque, à peine audible. Au même moment, l'assistant de DOC nous ouvre la porte de son laboratoire pour nous inviter à entrer, et nous la retrouvons dans son bureau en compagnie de nos camarades.
"Vous êtes en retard !" nous sermonne RAVAGE, un léger sourire au coin des lèvres..
"Non, juste à l'heure. C'est vous qui êtes en avance pour une fois !" je lui réponds en haussant un sourcil, tout en lui rendant son sourire.
"Vous êtes tous à l'heure, on va pouvoir commencer. Vous êtes tous prêts ?" nous demande DOC en nous regardant un par un dans les yeux. Sans un bruit, nous hôchons tous la tête pour acquiescer.
Quelques secondes après notre arrivée, les pas du Général et de COLONEL résonnent dans le couloir.
"Recrues !"
"Recevoir le gène, subir la transformation, rejoindre la meute de l'Eclipse de lune et entrer en contact avec Alpha Reese Jeffrey. Prendre l'identité de sa nièce, sous le nom de Célia Jeffrey, afin d'infiltrer la meute de la Lune de sang dirigée par Alpha Giacomo Mancini, sans attirer les soupçons. Entrer dans le cercle du conseil de l'alpha afin d'obtenir un maximum d'informations pouvant nous aider à détruire leur meute de l'interieur, repérer et rassembler des humains qui seraient retenus prisonniers."
"Bien. GRABUGE ?"
"Recevoir le gène, subir la transformation, rejoindre la meute de l'Eclipse de lune et entrer en contact avec Alpha Reese Jeffrey. Prendre l'identité de son neveu, et frère de Célia, sous le nom de Davis Jeffrey, afin d'infiltrer la meute de la Lune de sang dirigée par Alpha Giacomo Mancini, sans attirer les soupçons. Entrer dans le cercle du conseil de l'alpha afin d'obtenir un maximum d'informations pouvant nous aider à détruire leur meute de l'interieur, repérer et rassembler des humains qui seraient retenus prisonniers."
Nous avons tous décidé d'utiliser notre deuxième prénom comme nouvelle identité.
"Bien. CHAOS ?"
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Je me retrouve dans ma cellule, DOC à mes côtés. Elle approche l’aiguille, et mon regard la suit avec une intensité presque douloureuse. Le sérum s’infiltre dans ma veine, et aussitôt, une vague de sensations m’envahit : un froid glacial qui mord ma peau, mêlé à une chaleur brûlante qui pulse jusque dans mon cœur. Mon souffle se coupe un instant, puis s’accélère, et je sens mes battements s’emballer comme des tambours furieux dans ma poitrine. La peur et l’adrénaline se mêlent, impossibles à distinguer, et pourtant étrangement vivifiantes.
"C’est normal d’avoir peur. Ton sacrifice t’honore, PURE !" me dit DOC. Sa voix tente de me rassurer, mais je sens mes mains trembler et mon esprit s’accrocher à chaque mot, cherchant un ancrage dans ce tourbillon de sensations.
"Il est 23h50. Je vais sortir de la pièce et verrouiller la porte pendant les prochaines minutes. Quand tu sentiras ton corps vouloir prendre le dessus, laisse le faire. Accompagne la transformation malgré la douleur." DOC ajoute en sortant de la pièce. Elle active un bouton sur le boîtier de la cellule et je me rends compte qu'elle ouvre le rideau métallique de l'unique fenêtre de la pièce. Les barreaux qui composent la fenêtre sont assez épais pour empêcher quiconque de fuir mais assez fins pour laisser la lumière de la lune éclairer la pièce.
"Place-toi sous la lumière de la lune, ça t'aidera à te transformer plus vite !" ajoute-t-elle avant de se diriger vers la cellule de mon frère.
PURELa réunion suit son cours, sans la moindre accroche. À vrai dire, elle est même captivante. Chacun parle avec passion, animé par la volonté commune de donner vie à ce programme d’entraînement. Je les écoute, le regard posé sur les visages qui s’animent autour de la table, et dans mon esprit, une idée se faufile, tenace. J’avais d’abord envisagé d’intégrer le conseil restreint des Alphas — ou peut-être le cercle rapproché de Giacomo. C’était logique, stratégique. Mais à mesure que les mots résonnent dans la salle, je sens mon intérêt glisser ailleurs. Ce programme… il pourrait m’offrir bien plus. Un entraînement à la hauteur de mes ambitions. Un ancrage au sein de la meute de Giacomo. Une proximité avec les loups les plus puissants du continent. Et cette pensée suffit à susciter mon intérêt. Si j’arrive à convaincre Reese de m’y inclure, je serai plus que motivée.Giacomo rappelle le but du programme : forger une armée commune à tout le continent, capable d’agir sous un seul
LivioJ'allume une cigarette le temps que Célia me rejoigne quand je sens mon téléphone vibrer dans la poche de mon jogging. Le nom de l'un de mes amis les plus proches apparaît, et je réponds sans attendre."Du nouveau ?""Bonjour à toi aussi, frérot !" Je n'ai pas de temps pour ça, mais tel que je le connais, Shik' serait capable de ne pas répondre tant que je ne le salue pas. "Bonjour. Du nouveau ?" "Ah, bah voilà ! C'est pourtant pas si difficile, si ?" je crache une dernière bouffée de cigarette à peine entamée, avant de l'écraser au sol. C'est une discussion que je préfère avoir en privé, à l'abri d'oreilles indiscrètes et je ne fume jamais dans ma voiture."T'as fini ?" je lui réponds, en déverouillant ma jeep, avant de m'installer derrière le volant."Tu sais très bien que j'peux continuer longtemps..." me réplique Shik', le ton chargé d’un sourire en coin que je devine sans le voir."Shiiiiik !" Je lui gronde, le ton chargé, pour lui rappeler que ma patience à une limite."Ç
PURELe repas se déroule dans une ambiance plutôt calme, et nous en apprenons un peu plus sur chacun de nos nouveaux amis. "Amis"... ce n'est clairement pas le terme que je devrais utiliser pour désigner ces loups, pourtant, dans la peau de Célia Jeffrey, il trouve un sens... Ai-je vraiment le choix, de toute façon ?Soit je m’abandonne entièrement à ce rôle, quitte à brouiller les frontières entre mon personnage et moi… soit je reste fidèle à ma haine, au risque de compromettre la mission avant même de l’avoir accomplie. La réponse est vite trouvée.Mes pensées dérivent aussitôt vers GRABUGE, et l’inquiétude qu’il doit ressentir face à mon absence prolongée. Je n’ai aucun moyen de le contacter, et, heureusement, le manoir des Mancini se trouve hors de portée de la maison de la meute. Sans cela, mes hôtes auraient sûrement trouvé étrange que je sois incapable d’échanger par télépathie avec les membres de ma meute.À mon grand soulagement, Livio se redresse enfin, annonçant d’un ton ferm
PUREQuand je lui répète encore une fois que les mecs plus âgés, très peu pour moi, le visage de COLONEL s’impose soudain dans ma tête. Comme un flash. Comme si mon cerveau voulait me hurler que je me voile la face. Bon, ok… COLONEL est une exception. D'ailleurs, il est exceptionel ! Il a cette présence rare, à la fois protectrice et tranquille, cette intelligence qui rassure, et ce charme indéniable qui défie le temps; il faut dire qu'il fait bien plus jeune que son âge... Alors, disons plutôt que je ne suis pas attirée par les grands-pères !Je poursuis cette conversation muette avec moi-même, sous le regard de Livio. Mais son regard me trahit. Il m’observe, attentif, et je sais qu’il a perçu le changement d'expression dans mes yeux. Et c’est à ce moment précis que cet idiot en profite pour tester mes limites. Pourquoi doit-il être si direct ? Je ne suis pas l’une de ses admiratrices, prête à le hisser sur un piédestal, ni à me battre pour une place dans son lit ! Pourquoi ne peut-i
PURELe lendemain matin, la lumière pâle de l’aube filtre à travers les rideaux. Je m’étire lentement, savourant quelques secondes de répit avant que les pensées ne reviennent en rafale : la mission, Toren, Livio… et cette étrange sensation d’être à la fois protégée et piégée dans ce manoir.Je me lève et me rends dans la salle de bain pour me rafraîchir le visage. Mes yeux, encore gonflés par les larmes de la veille, ont bien besoin de ça pour se décongestionner. Cela ne fait que quelques jours que j’ai quitté mon île, pourtant la fatigue et le brusque changement d’environnement ont eu raison de moi hier. Je ne suis pourtant pas du genre à craquer si facilement mais il faut croire que prétendre être quelqu'un d'autre n'est pas aussi simple que je l'avais imaginé.L’eau froide me ramène à la réalité, tout comme les trois coups frappés à la porte un instant plus tard."Giulia, c’est toi ?"Je me fige. Une voix de femme. Douce, mais assurée.Je baisse les yeux sur ma tenue : le t-shirt
PUREJe ne saurais dire pourquoi, mais savoir que Livio a accepté de venir en aide à Toren m’apporte une étrange satisfaction. Peut-être parce que, d’une certaine manière, j’associe nos deux situations. Malgré sa nature animale, Toren est un orphelin — tout comme moi — et, tout comme mon peuple a été victime de monstres sans pitié qui ont injustement ravagé notre île, lui a subit l’injustice d’un oncle cruel. Différentes en apparence, ces blessures portent pourtant la même empreinte : celle de la perte et du désespoir.Toren a eu la chance de connaître ses parents, mais je me demande s’il n’est pas le plus à plaindre; Est-il préférable d’aimer et endurer la douleur de perdre un être cher, ou ne jamais connaître ce que l’on aurait pu perdre ? Il y a matière à débat...Quoi qu’il en soit, je ne regrette pas ma présence ce soir. Un sourire effleure mes lèvres à l’idée de la tête que fera Giacomo Mancini lorsqu’il apprendra que je ne m’étais pas trompée."Qu'est-ce qui te fait sourire, Pr


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