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Surveillance

ผู้เขียน: Lana Ralm
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-23 21:33:08

La nuit tomba doucement sur le quartier. Noham, allongé sur son matelas, les bras croisés derrière la tête, fixait le plafond sombre. L’obscurité ne le dérangeait pas ; ce qui le perturbait, c’était cette sensation grandissante qu’il ne parvenait pas à expliquer. Depuis quelque temps, il se sentait différent. Pas malade, non. Juste… plus conscient. Des sons, des odeurs, même les émotions des gens semblaient parfois lui arriver comme des vagues, sans qu’il sache comment ni pourquoi.

Il n’osa pas en parler à sa mère. Elle avait déjà assez à gérer avec sa santé fragile. Et puis, comment formuler ce qu’il ressentait sans passer pour un fou ?

Son téléphone vibra dans le silence. Un message, cette fois.

« Demain matin, 9 h. Même bâtiment. Tu ne seras pas seule cette fois. Observe, note tout, ne parle à personne…Et fait en sorte d’être le plus discret possible. »

Il relut plusieurs fois les mots. Pas seul. Ce détail fit grimper son rythme cardiaque. Il ne savait pas encore à quoi s’attendre, mais une chose était sûre : ce ne serait plus un simple repérage.

Il répondit simplement :

« Compris. »

Puis, il posa son téléphone, se redressa, et ouvrit son carnet. Il tourna la page, respira un grand coup, et écrivit :

« Demain, je verrai enfin ceux que je dois suivre. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va tout changer. »

Avant de se coucher, il resta un long moment à écouter le silence. Son cœur battait plus fort que d’habitude. Il mit ça sur le compte de l’adrénaline. Rien de plus.

Il était encore loin d’imaginer que ce qu’il allait découvrir, petit à petit, ne concernerait pas que les autres. Mais lui-même.

Le soleil venait à peine de se lever lorsque Noham quitta la maison. Il marcha d’un pas rapide, le carnet soigneusement glissé dans sa poche, une bouteille d’eau dans l’autre. L’air était encore frais, mais une tension sourde pesait dans sa poitrine. Il n’avait pas dormi profondément, trop concentré sur ce qui l’attendait aujourd’hui.

À son arrivée près du bâtiment désaffecté, il ralentit le pas. Le lieu était aussi désert qu’hier. Rien ne bougeait. La grande porte grinçante restait fermée, et aucune trace de mouvement ne trahissait une quelconque présence humaine.

Il jeta un regard autour de lui, repéra une petite ruelle un peu en hauteur, sur le flanc est du bâtiment. De là, il pourrait avoir une vue dégagée sans être vu. Il s’y faufila, enjamba un vieux grillage rouillé et se glissa derrière un tas de briques oubliées. C’était un abri sommaire, mais suffisant pour l’instant.

Il consulta l’heure : 8h52.

Parfait.

Il s’accroupit et attendit, les sens en alerte. Contrairement à la veille, il ne dessinait pas, n’écrivait pas. Il observait. Il voulait être prêt à capter le moindre détail. Chaque geste. Chaque visage.

À 9h07, une vieille camionnette blanche se gara doucement devant le bâtiment. Deux hommes en descendirent. Pas très âgés, ni très vieux non plus. Discrets. Habillés simplement. Mais quelque chose dans leur façon de marcher, dans leurs gestes maîtrisés, éveilla l’attention de Noham. Ce n’étaient pas de simples ouvriers ou des curieux. Ils savaient ce qu’ils faisaient.

Un troisième homme sortit de la camionnette. Noham reconnut sa silhouette : c’était l’homme au manteau sombre. Celui qu’il avait aperçu l’autre soir, sur les quais. Il leur fit un signe de tête en direction de la porte. Tous trois entrèrent.

Noham nota l’heure, observa l’attitude. Rien d’extraordinaire, et pourtant… il avait cette impression de déjà-vu. Ou plutôt… d’étrange familiarité.

Il essaya de tendre l’oreille, mais le vent ne jouait pas en sa faveur. Il ne pouvait pas entendre ce qu’ils se disaient. Il resta là, immobile, à guetter le moindre indice.

Quelques minutes plus tard, d’autres personnes arrivèrent. Deux femmes, cette fois. Jeunes. Elles semblaient moins assurées que les premiers arrivés. Une avait l’air tendue, l’autre regardait sans cesse derrière elle. Noham les observa longuement. Elles n’étaient pas armées, à première vue, mais elles entraient elles aussi dans le bâtiment, guidées par l’homme au manteau.

Une question s’imposa à lui.

Qu’est-ce que toutes ces personnes venaient faire ici ? Pourquoi dans ce vieux bâtiment ? Et surtout… pourquoi devait-il les suivre ?

Il reprit son carnet et nota méthodiquement chaque entrée, chaque visage, chaque détail de vêtement, de geste, d’attitude. Il griffonna vite, sans perdre le rythme.

Quand tout redevint calme, quand plus personne ne vint, il resta encore un moment caché. Puis, lentement, il recula et quitta son poste sans se faire remarquer.

Sur le chemin du retour, une autre pensée germa en lui.

Il ne savait toujours pas ce qu’il faisait là. Mais ces gens, eux, semblaient savoir exactement pourquoi ils étaient là.

Et ça, c’était encore plus troublant.

Le soleil avait commencé à décliner lentement sur la ville, teintant les murs gris de reflets dorés. Noham était rentré depuis quelques heures, le carnet rempli de notes rangé dans la poche intérieure de sa veste. Il s’apprêtait à reprendre ses observations, ou peut-être simplement à se reposer un peu, lorsqu’il reçut l’appel.

Il répondit sans un mot.

— Tu as quelque chose à me remettre, non ? dit la voix calme et posée.

Noham resta silencieux une seconde. Puis :

— Où voulez-vous qu’on se retrouve ?

— Là où on s’est vus la première fois, répondit l’homme. Dans une heure.

La ligne coupa aussitôt.

Pas de politesse, pas d’explication. Mais Noham ne s’attendait pas à autre chose. Il se leva, attrapa son carnet et sortit. La lumière déclinante dessinait des ombres allongées sur le trottoir, et il marcha d’un pas régulier, concentré. Aucun doute sur l’endroit. Il s’en souvenait très bien.

C’était un vieux terrain vague, bordé de murs tagués et de carcasses rouillées. Tous juste à la sortie du port. Un endroit oublié, comme suspendu hors du temps. L’homme y était déjà, adossé à une barrière tordue, les bras croisés.

— Il faut dire que la ponctualité est ton fort, dit-il en relevant à peine la tête.

Noham s’approcha et sortit le carnet.

— Tout est là. Ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu. Les allées et venues, les visages.

Il tendit les notes.

L’homme ne les prit pas tout de suite. Il observa Noham un instant, comme pour sonder son intention.

— Tu sais ce que tu fais, Noham ?

— Non, répondit-il simplement. Mais je le fais quand même.

Un silence, puis l’homme prit le carnet, le feuilleta rapidement, puis le rangea dans son manteau.

— Tu as fait du bon travail. Je te contacterai pour la suite. Voici un autre carnet pour le prochain travail. Et il sorti un autre carnet de la poche de sa veste. N’oublie-pas, reste toujours joignable.

Il s’éloigna sans un mot de plus, laissant Noham seul avec cette étrange impression d’avoir franchi une étape, sans savoir vraiment laquelle.

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