AURÉLIALa pluie frappe les pavés luisants comme un rappel incessant de ma solitude. Je presse le pas, le col de mon manteau noir relevé contre l'humidité qui cherche à pénétrer jusqu'à mes os. Dans mon sac, mes gants de cuir , ma première barrière, ma protection la plus basique contre ce que mes mains peuvent faire. Contre ce que je suis.Mes cheveux blonds, trop bouclés, trop voyants, s'échappent de mon capuchon. Je les déteste certains jours. Ils attirent les regards dans un monde où je devrais être invisible. Une cascade de boucles dorées qui tombent jusqu'au milieu de mon dos, héritage de ma mère nordique, contraste cruel avec la noirceur de mon existence. Mon visage aux traits fins, trop pâle, est souvent décrit comme une beauté glaciale des pommettes hautes, des lèvres naturellement roses mais rarement souriantes, et des yeux gris-bleu qui, selon ma mère, voient trop. Je suis mince, trop mince, avec une morphologie qui semble faite pour se fondre dans l'ombre : élancée, presque
Последнее обновление : 2025-12-04 Читайте больше