ログインÀ quarante ans, Reine pense avoir trouvé la sérénité en épousant Richard, un homme doux et attentionné de vingt ans son aîné. Mais cette tranquillité est mise à mal lorsque Gabriel, le fils de Richard, débarque pour passer l'été sous leur toit. Gabriel, vingt-cinq ans, est tout ce que Reine exècre : arrogant, cynique, et il ne lui adresse que des regards glacés et des piques assassines. Il lui reproche d'avoir épousé son père pour son argent et voit en elle une opportuniste. La tension entre eux est palpable, un mélange explosif de mépris et d'une attraction indéniable qu'ils luttent farouchement de dissimuler. Tout bascule lors d'un orage violent, alors que Richard est absent. Une dispute particulièrement violente les laisse seuls, trempés et frémissants de rage. Les insultes cèdent soudain la place à un silence lourd, puis à un baiser sauvage et libérateur. Ce premier contact est l'antichambre d'une passion dévorante et interdite. Ils se retrouvent en secret, transformant leur haine en un désir brut et obsessionnel. Les combats d'arguments deviennent des joutes sensuelles, chaque réconciliation est célébrée sur les draps froissés de l'alcôve la plus proche. Ils explorent leurs corps et leurs limites, découvrant que sous la rancœur se cache une complicité inattendue et une vulnérabilité partagée. Mais l'ombre de Richard plane sur leur liaison. Chaque mensonge pèse lourd sur la conscience de Reine, déchirée entre son affection pour son mari et sa passion déraisonnée pour Gabriel. Ce dernier, quant à lui, doit affronter son propre ressentiment envers son père et les sentiments complexes qui le lient à la femme qu'il était censé haïr. Leur histoire peut-elle survivre à la trahison et au poids du secret, ou n'était-elle qu'un feu de paille, condamné à se consumer dans la culpabilité ?
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Le grondement du moteur d'une voiture qui s'arrête devant la maison me fait sursauter. Je m'éloigne de la fenêtre de la cuisine, essuyant mes mains encore humides sur mon jean. Richard a dit qu'il arriverait aujourd'hui. Il a dit « mon fils », avec cette fierté teintée d'une pointe d'inquiétude dans la voix. Il ne m'a pas dit « prépare-toi à un ouragan ».
Je les entends dans l'entrée. La voix douce et chaleureuse de mon mari, et une autre, plus grave, plus tranchante, qui répond par monosyllabes. Mon cœur bat un peu trop vite. Ce n'est que pour l'été, me rappelé-je. Trois mois. Je peux survivre à trois mois.
Quand je les rejoins, la scène est déjà figée. Richard, souriant, un bras tendu vers moi.
— Reine, voici Gabriel. Gabriel, voici Reine.
Le jeune homme se détache de l'encadrement de la porte, et le soleil de juin semble pâlit à côté de l'intensité de son regard. Il a les yeux de son père, cette même couleur noisette, mais là où ceux de Richard sont doux, les siens sont des silex. Il me toise, lentement, des cheveux attachés en désordre jusqu'à mes baskets usées. Je me sens nue, jugée, cataloguée en un instant.
— Enchanté, dit-il.
Sa voix est polie, mais le mot est une arme. Il ne le pense pas. Pas une seconde.
— Bienvenue, Gabriel, dis-je, espérant que ma voix ne tremble pas.
L'été s'étire soudain devant moi, interminable et lourd de menaces.
Les premiers jours sont un champ de mines. Nous vivons une danse étrange, évitant soigneusement tout contact dans les couloirs, nous observant à la dérobée. Gabriel est un spectre silencieux et moqueur. Il est partout. Dans l'odeur de son café trop fort qui envahit la cuisine le matin, dans le bruit de la guitare qu'il gratte le soir sur la terrasse, dans l'espace qu'il occupe, trop grand, trop présent.
Ce soir-là, le dîner est particulièrement tendu. Richard, heureux d'avoir sa petite famille réunie, ne voit rien.
— Et ce nouveau projet au bureau, Reine ? Tu devrais en parler à Gabriel, je suis sûr qu'il trouverait ça passionnant.
Je lance un regard à la dérobée à Gabriel. Il pousse les pois mange-tout dans son assiette avec sa fourchette, un sourire narquois aux lèvres.
— Je doute que cela intéresse qui que ce soit en dehors de nous, Richard.
— Tu as probablement raison, renchérit Gabriel sans me regarder. Les histoires de bureau… ça a tendance à m'endormir.
La pointe est précise, cruelle. Sous la table, je serre les poings. Richard rit, bonhomme.
— Vous deux ! Il va falloir apprendre à vous apprécier !
Le regard de Gabriel croise enfin le mien. Un éclair de défi y danse. Jamais.
Plus tard, alors que Richard s'est endormi devant la télévision, je me réfugie dans la cuisine pour un verre d'eau. La maison est silencieuse, bercée seulement par la respiration du sommeil de mon mari. Je me sens coupable de cette tension, impuissante.
Je sursaute en le voyant debout dans l'embrasure de la porte, appuyé contre le chambranle, un verre à la main. Il ne fait aucun bruit.
— Tu as peur ? demande-t-il, sa voix basse résonnant dans le silence.
— De toi ? Non.
— C'est pourtant ce que je vois dans tes yeux. La peur d'être démasquée.
Je pose mon verre avec un claquement sec.
— Je n'ai rien à cacher, Gabriel.
Il avance d'un pas. La cuisine semble rétrécir.
— Vraiment ? Une femme de quarante ans épouse un homme de soixante, riche et veuf depuis seulement deux ans. Fais-moi confiance, tout le monde voit ce qu'il y a à voir.
La colère monte en moi, chaude et familière.
— Tu ne sais rien de moi. Rien de ce que ton père et moi avons.
— Je sais le genre, rétorque-t-il en me contournant, si près que je sens la chaleur de son corps. Je l'ai vu avant. Tu n'es pas la première à penser que tu étais plus maline que les autres.
Son parfum, un mélange de bois et de quelque chose de sauvage, m'enveloppe. C'est une agression. Une revendication. Je déteste le fait que mon pouls s'emballe. Je déteste la façon dont mon corps réagit à sa proximité, trahissant mon cerveau.
— Tu es odieux, je murmure, le dos collé au plan de travail.
Il se penche, ses lèvres près de mon oreille. Son souffle est chaud sur ma peau.
— Et toi, Reine, tu es transparente.
Il se redresse, un sourire de victoire aux lèvres, et quitte la pièce sans un bruit, me laissant tremblante, humiliée, et étrangement… vivante. Plus vivante que je ne l'ai été depuis des mois. La haine est un feu, et il vient de jeter de l'huile dessus. Je ne sais pas encore que ce même feu peut consumer tout sur son passage, y compris la ligne fragile qui sépare la haine du désir.
ReineLa nuit est un linceul humide et chaud, enveloppant la maison dans une étreinte étouffante. À côté de moi, Richard dort, son souffle calme et régulier scandant le silence. Chaque expiration paisible creuse un peu plus l'abîme entre nous. Moi, je brûle. Je suis un volcan de silence, la peau en feu, les sens électrifiés, chaque pore de mon corps hurlant un besoin coupable. L'image de Gabriel dans le couloir du restaurant est gravée au fer rouge derrière mes paupières closes. Son regard sombre et intense qui me déshabillait, ses mots qui résonnent encore en moi comme une promesse sacrilège.« Tu le sais pourquoi, Reine. Tu le sens, tout comme moi. »Mon Dieu, oui, je le sens. Je le sens dans la moiteur de mes draps qui collent à ma peau, dans le pouls affolé qui bat au creux de mon ventre, dans cette chaleur liquide et insistante qui s'étend entre mes cuisses, lourde de promesses interdites. C'est une obsession, une fièvre qui a colonisé mon sang, brûlant tout sur son passage : la
ReineQuelque chose a changé. Quelque chose de profond, de déstabilisant. Gabriel ne me regarde plus avec cette haine glacée qui me transperçait. Son mépris a fondu, laissant place à autre chose, une attention brûlante, presque insoutenable. Il ne me lance plus de piques, mais des regards qui me déshabillent lentement, posément. Il ne me provoque plus, il m’encercle.Et le pire, c’est que mon corps, mon âme traîtresse, répond à ce changement. Là où je devrais me sentir en danger, je me sens… vivante. Electrifiée.Ce matin, alors que je descendais l’escalier, il était en bas, m’attendant. Il ne m’a rien dit. Il a juste tendu la main, paume ouverte, pour me donner la clé USB que j’avais laissée sur la table du salon la veille. Un simple geste. Mais nos doigts se sont effleurés, et l’étincelle a été si violente que j’ai cru qu’il devait l’entendre crépiter dans l’air.— Merci, ai-je murmuré, la voix étranglée.— Je fais attention à toi, maintenant, a-t-il répondu, sa voix un velours rugu
GabrielLa décision s’impose à moi avec la clarté froide d’une lame. Cette tension qui m’obsède, ce désir qui me ronge, je vais en faire une arme. Mon père refuse de voir la vérité en face ? Très bien. Je vais la lui mettre sous les yeux. Je vais démasquer cette comédienne, lui arracher son masque d’épouse dévouée et révéler l’opportuniste qui se cache en dessous. La séduire. La faire craquer. Prouver à mon père qu’elle n’est pas fiable, qu’elle n’est pas sincère, qu’elle est capable de le tromper avec son propre fils.C’est la meilleure solution. La seule. Cela justifie tout. Cela justifie l’attention maladive que je lui porte, les plans que je tisse dans l’ombre. Cela justifie le battement de pouls précipité qui m’envahit quand elle entre dans une pièce. C’est pour une bonne cause. Une cause familiale.Je deviens un stratège. Un chasseur.Je choisis mes vêtements avec un soin particulier. Un jean qui m’épouse, un t-shirt qui laisse deviner les muscles de mes bras et de mon torse. Je
GabrielElle croit que je ne la vois pas. Elle croit que ses regards furtifs, ses joues qui s’empourprent quand j’entre dans une pièce, sont des secrets bien gardés. Reine. Un nom de reine pour une femme qui se cache derrière le rôle fade d’épouse modèle.Mon père est assis dans son fauteuil, et elle est posée sur le bras du siège, comme un accessoire. Sa main est posée sur son épaule. Une main fine, aux doigts élégants. Je devine la douceur de sa peau, et l’idée que cette même main effleure la chemise de mon père me donne une envie soudaine de briser quelque chose.Pourquoi est-elle avec lui ?La question me ronge depuis le premier jour. Regardez-la. Vraiment. Regardez la façon dont elle se tient, cette fierté dans son port de tête, même quand elle baisse les yeux. Regardez l’intelligence qui brille dans son regard, une intelligence qu’elle étouffe lors des dîners pour ne pas paraître trop vive. Elle est trop jeune, trop vibrante, trop… belle. D’une beauté qui n’a pas besoin de fard,
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