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Chapitre 2 — Les chaînes invisibles

ผู้เขียน: Darkness
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-10-27 23:12:35

Giulia

Je me réveille avec l’odeur âcre du matin qui s’infiltre entre les tentures lourdes de ma chambre. Les rayons pâles du soleil caressent les meubles de bois sombre, mais ne parviennent pas à dissiper le poids qui serre ma poitrine. Hier soir, j’ai brisé un masque. J’ai donné à Lorenzo Baldi ce que tous les hommes recherchent le pouvoir de posséder une femme et je l’ai laissé vide, nu devant moi, sans rien.

Ce matin, pourtant, je suis prisonnière.

Le palais Ferrelli est une cage dorée, chaque pierre, chaque tableau, chaque sourire policé une pièce d’une machinerie que je ne contrôle pas. Mère, ma chère mère, se montre ce matin plus froide que le marbre de l’entrée, m’adressant un regard qui ne tolère aucune insubordination.

— Giulia, tu as tenu jusqu’à l’aube cette folie ? sa voix est un glaive invisible.

Je souris, un sourire sans chaleur.

— La folie est un art que je maîtrise, mère. Et je me demande qui ici est vraiment fou.

Elle s’éloigne, le corset de ses robes serré comme une armure. Tout le monde ici joue un rôle, moi y compris. Mais je refuse qu’on me réduise au rôle d’une simple marionnette.

Dans le silence qui suit, je me lève, drapée dans la solitude de mes pensées. Chaque geste est calculé, chaque regard est une bataille. Mais derrière ce théâtre, il y a une autre vérité : la peur. Celle d’être domptée, brisée, réduite à un murmure.

Je descends dans les salons où les invités commencent à arriver. Le cliquetis des talons sur les marbres résonne comme un rappel cruel je suis observée, jugée, enfermée. Les murmures me suivent, comme des ombres acérées.

« La fille du sénateur qui défie les règles… »

« Une tempête en jupons. »

« Elle joue avec le feu. »

Lorenzo est là, son regard brûle encore, chargé d’une tension que je reconnais et que je nourris. Il ne sait pas ce que je suis, mais il commence à comprendre que je ne suis pas une conquête ordinaire.

Je le croise au détour d’un corridor. Ses yeux cherchent les miens, tentent de sonder cette énigme que je suis.

— Vous jouez un jeu dangereux, Giulia, murmure-t-il.

— Le danger est ce qui rend la vie digne d’être vécue, réponds-je en un souffle.

Je poursuis mon chemin, le laissant avec cette réplique qui le laisse muet. Je suis consciente que chaque mot, chaque geste, chaque silence est une pièce sur l’échiquier. Mais à qui appartient vraiment le pouvoir dans ce jeu ?

Plus tard, dans l’intimité du jardin, je retrouve Artemisia. Ma tante, cette femme d’apparence austère, mais qui cache sous ses airs glacés une intelligence acérée et une expérience des hommes que je convoite. Elle me regarde comme on scrute une tempête prête à dévaster.

— Ton jeu est risqué, Giulia. Tu sais que le sénateur Ferrelli attend de toi la conformité, pas la rébellion.

Je souris, la défiant du regard.

— Et pourtant, c’est dans la rébellion que réside la vraie liberté.

Elle secoue la tête, un mélange de tristesse et d’admiration dans les yeux.

— Tu es une Ferrelli, mais aussi un mystère. N’oublie jamais que même les chaînes invisibles peuvent étouffer.

Je la remercie silencieusement de son avertissement, sachant pourtant que je ne céderai pas. Je veux être l’orage, pas le calme plat d’un lac soumis.

Le soir tombe, et avec lui, la promesse d’un nouveau rendez-vous. Cette fois, ce n’est pas Lorenzo qui m’attend, mais une lettre scellée d’un sceau que je reconnais celui de mon père. Ses mots sont un mélange de menace et d’avertissement, un rappel brutal des attentes familiales :

Giulia, cesse ces folies avant qu’elles ne te détruisent. Le nom Ferrelli ne peut être terni par des caprices d’une fille trop libre.

Je serre la lettre, sentant sous ma peau la brûlure d’une révolte qui ne demande qu’à éclater. Je sais que je joue avec le feu, que je risque de tout perdre la famille, le confort, le respect.

Mais qu’est-ce que tout cela face à la promesse de la liberté ?

Je ferme les yeux et murmure, comme une incantation :

— Je suis Giulia Ferrelli, et je ne serai jamais captive.

Plus tard dans la nuit, la maison est silencieuse, mais mon esprit est un champ de bataille. Les ombres dansent, les souvenirs et les désirs s’entrechoquent. Je repense à Lorenzo, à son regard brûlant et à la manière dont il a cédé sous mon pouvoir. Mais aussi à la fragilité cachée derrière sa virilité affichée.

Je suis à la fois tyran et captive. J’impose mes règles, mais je sens les murs se refermer peu à peu. Et pourtant, une part de moi savoure cette lutte, cette danse entre domination et résistance.

Demain sera un autre jour. Un jour où les jeux recommenceront, où les masques tomberont, où je m’approcherai encore un peu plus du feu que je cherche à maîtriser.

Je m’allonge, prête à plonger dans un sommeil agité. Mon dernier souffle s’envole vers la nuit :

— Que le monde tremble. Je suis prête à tout briser.

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