Mag-log inLe lounge sembla soudain trop petit pour contenir toute l’adrénaline qui montait en Alexie. La musique vibrait, le saxophone modulait des notes qui se faufilaient entre les tables comme des promesses sulfureuses. Un serveur passa à côté d’elle avec un plateau de cocktails chatoyants, laissant derrière lui une traînée de parfum sucré.
— Souviens-toi : respiration, posture et dignité, susurra Sarah derrière son épaule, en mode coach de vie improvisée.
— Je marche, pas je défile sur un podium, répondit Alexie en roulant des yeux.
Et pourtant… sa démarche trahissait quelque chose.
Elle posa un pied devant l’autre avec une assurance de façade. Chaque pas était un rappel que, désormais, elle jouait. Elle n’était plus une simple spectatrice de la soirée — elle était la protagoniste d’un pari dont elle ignorait encore les règles cachées.
Ses amis restaient derrière, aux aguets, comme une équipe de supporters trop engagés dans leur rôle.
Malik ne put s’empêcher de glisser un commentaire mi-voix :
— Agent Alexie, infiltration en cours.
Elle leva la main sans se retourner, un geste de menace taquine :
— Un mot de plus, et je t’étrangle avec ta cravate.
Malik rit, fier de sa provocation réussie.
Camille, elle, serrait les mains, anxieuse pour Alexie… ou pour ce qui pourrait arriver si les étincelles devenaient incendie.
Sarah, évidemment, savourait chaque seconde.
Alexie ralentit à l’approche du bar.
Et il était là.
Son costume noir : parfaitement coupé.
Il avait cette aura rare — celle des hommes qui ne cherchent pas l’attention… parce qu’ils la possèdent déjà.
Alexie sentit sa gorge devenir sèche.
Ok… j’ai peut-être visé Jupiter alors que je suis une simple fusée à étincelles.
Elle inspira, puis, comme une téméraire qui sait qu’elle va se brûler, elle tourna enfin la tête.
Le premier impact fut silencieux.
Un courant électrique traversa sa colonne, comme si son corps comprenait quelque chose avant son esprit.
Son regard à lui n’était ni surpris, ni curieux, encore moins fuyant.
Il évaluait.
Ses yeux étaient d’un noir profond, à la limite de l’impolitesse — ou de l’intimité involontaire.
Alexie se raidit, accrochée à la tige de son verre comme si c’était une arme.
Il ne bougeait pas.
Trop longtemps.
Elle essaya de ravaler sa nervosité avec une pointe de sarcasme mental :
Super. Il sait que j’existe. Je peux mourir maintenant.
Mais elle ne détourna pas le regard.
Une seconde confrontation silencieuse s’installa entre eux.
Alexie sentit son cœur tambouriner contre ses côtes.
Il plissa imperceptiblement les yeux, comme si la reconnaître en tant qu’adversaire digne l’intriguait.
Puis… un détail infime.
Une exploration muette.
Alexie sentit une chaleur cruelle lui monter à la nuque.
Voilà. Mission accomplie. Je suis transformée en crème brûlée.
Elle prit une inspiration et s’obligea à un minuscule sourire — le type de sourire qui dit :
Il haussa à peine un sourcil, comme agréablement surpris.
Puis, sans avertir, il détourna enfin les yeux.
Alexie, elle, cligna enfin des yeux.
Elle ramena son attention sur son cocktail et fit de grands efforts pour ne pas trembler.
Camille, qui observait discrètement à distance, murmura à Sarah :
— Est-ce que tu as vu comment il l’a regardée… ?
— Oui, murmura Sarah, presque ravie. Et il n’a pas l’air de quelqu’un qu’on séduit par accident.
Malik ajouta, hilare :
— On dirait qu’Alex vient de défier un dieu grec fatigué de l’humanité.
Sarah répliqua :
— Exactement le genre d’homme qu’elle mérite.
Alexie entendit ces chuchotements.
Elle se redressa légèrement, la tête haute :
« Avant qu’il ne devienne un homme à séduire… il était un défi à survivre. »
Et la seule pensée qui réussit à émerger clairement fut :
Comment je suis censée m’en sortir vivante avec un regard pareil ?
Avec un faux calme digne d’une actrice oscarisée, Alexie ramena son verre vers ses lèvres. Elle espérait que le cocktail masquerait la sécheresse brutale de sa gorge, comme si une tornade venait d’y passer.
Elle inspira, se redressa… puis se retourna vers sa petite troupe.
— Alors ?! Comment c’était ?! Est-ce qu’il a cligné des yeux pour dire “j’accepte le duel” ?
Alexie haussa un sourcil, feignant l’indifférence :
— Je t’en prie, Sarah. Nous avons simplement… échangé un regard. Rien de dramatique.
— Un regard ?! répéta Malik, outré. C’était digne de la bande-annonce d’un thriller romantique ! J’ai entendu le générique final résonner dans ma tête !
Camille se rapprocha avec prudence, l’air de quelqu’un qui tente d’éviter la guerre civile.
— Tu trembles un peu, nota-t-elle doucement.
— Je ne tremble pas, rectifia Alexie en se raidissant. C’est juste… le cocktail qui… vibre.
Malik arrondit ses yeux, impressionné.
— Waouh. Le mec a donné une araignée de panique à Alexie juste en la regardant. Celui-là, il doit avoir des super-pouvoirs.
Alexie lança un regard assassin à Malik.
Elle observa ses doigts serrés autour du verre.
Mais reconnaître ça devant ces hyènes ?
Elle posa son verre, inspira, puis déclara avec aplomb :
— Je suis parfaitement maîtrisée. C’est lui qui a failli flancher, si vous voulez tout savoir.
Sarah éclata de rire :
— Ah oui ? Parce qu’il a légèrement haussé un sourcil et qu’il a daigné continuer à respirer en ta présence ?
— Exactement, confirma Alexie avec le plus grand sérieux. Je l’ai renversé intérieurement.
Camille leva les mains pour calmer les ardeurs de chacun :
— Bon, l’important, c’est que la première étape est accomplie : vous vous êtes remarqués. C’est un excellent début.
Un excellent début…
Depuis quand un inconnu peut-il bouleverser une personne qui se pensait invulnérable ?
Elle détourna légèrement la tête, espérant le revoir du coin de l’œil…
La lumière dorée glissait sur les traits de son visage, révélant plus qu’elle ne devrait :
Le genre d’attitude réservée à ceux qui savent qu’ils ne perdent jamais.
— Ne le regarde pas comme si tu choisissais un parfum en solde, murmura Sarah en donnant un léger coup de coude à Alexie. Tu vas te faire repérer.
— Trop tard, répondit Alexie dans un souffle. Je crois qu’il a déjà installé un détecteur de mouvements sur moi.
Malik se pencha vers elle, l’air de préparer un plan militaire.
— Alors écoute-moi bien : tu vas retourner t’asseoir avec un air de “je suis au-dessus de tout ça”, comme si tu n’étais pas en train de te décomposer intérieurement.
— J’aime comment tu crois que mon visage est prêt à gérer un tel mensonge.
Camille rit doucement.
— Du calme. On n’est pas pressés, tu sais. On a une semaine. Pas besoin de brûler toutes les cartouches ce soir.
Sarah acquiesça.
— Oui, profitons de la montée. C’est ça le plus amusant. La tension, le mystère… les micro-instants.
Les micro-instants.
Des frissons dans les gestes.
Alexie se rassit à la table, ramena ses cheveux derrière son oreille comme pour retrouver une contenance.
Elle lança un bref regard vers Ethan…
Encore.
Pas un regard brusque ou curieux.
Comme si elle venait de devenir un chapitre potentiel dans son histoire.
Cette idée la fit rougir malgré elle.
Elle détourna vite la tête et but une nouvelle gorgée de son cocktail.
La brûlure de l’alcool fit écarquiller ses yeux.
Malik sourit, satisfait :
— Voilà. Reste naturelle. Comme une princesse médiévale qui découvre l’eau courante.
Alexie se pencha légèrement vers ses amis, à voix basse :
— Ce gars-là… il n’est pas normal.
— Et toi tu n’aimes que ce qui n’est pas normal, fit remarquer Sarah en lui faisant un clin d’œil.
Alexie grogna.
Est-ce que c’était une malédiction ? D’être attirée par ce qui pourrait la faire tomber ?
Elle inspira profondément.
Elle le regarda une ultime fois.
Il leva alors légèrement son verre…
Alexie sentit son cœur louper un battement.
— Je crois qu’il vient de me… saluer, murmura-t-elle, stupéfaite.
Sarah sourit comme une sorcière satisfaite.
— Tu vois ? Le jeu s’équilibre.
Malik ajouta :
— Ou il commence juste à gagner.
Un silence pesa un instant sur Alexie.
— Pas encore.
Camille serra doucement son bras.
— Et toi aussi, Alex.
Le pari continuait.
Premier regard. Première faille. Première étincelle.
Et la semaine promettait d’être longue.
Alexie fit mine de s’intéresser à la conversation qui reprenait entre ses amis, mais ses pensées avaient décidé de se la jouer rebelles et de se focaliser uniquement sur l’inconnu. Comme si son cerveau avait réservé toutes ses connexions neuronales pour un seul sujet : le danger en costume noir.
Elle secoua légèrement la tête.
— Bon, annonce Sarah, je propose une petite stratégie de survie.
Alexie leva les yeux au ciel.
— Je devrais avoir peur là, non ?
— Toujours, répondit Malik avec gravité. La peur, c’est sain. Et divertissant pour nous.
— Je commence à croire que vous êtes mes ennemis naturels, soupira Alexie.
Camille, qui sirotait désormais un cocktail aux fruits rouges, se pencha légèrement :
— Je propose qu’on laisse un peu retomber la pression. Alex, reste ici. Profite de la musique. Fais-lui sentir que tu n’es pas impressionnée.
Sarah approuva aussitôt :
— Exactement ! Indifférence stratégique. Le sexy se cache dans la maîtrise.
Malik hocha la tête, mais ajouta :
— Et si l’indifférence ne marche pas, tu pourras toujours simuler un malaise dans ses bras.
Alexie lui lança un regard assassin.
— Tu m’inspires énormément. Merci.
Malik éclata de rire.
— Laisse-la respirer au lieu d’en faire une héroïne de soap dramatique.
La conversation dérapa quelques minutes vers d’autres sujets — derniers potins au travail, une anecdote sur une réunion catastrophique…
Mais sa nuque picotait.
Elle finit par céder à la tentation.
Elle tourna lentement la tête…
Encore une fois, la même sensation :
Il ne la lâchait pas.
Comme si observer Alexie constituait son amusement du moment.
Bon sang… Qui regarde quelqu’un comme ça ?
Elle essaya de se dire qu’il regardait peut-être derrière elle.
Mais non.
Sarah, qui avait l’œil partout, articula silencieusement un « Omgggg » en appuyant sa paume contre sa bouche avec théâtralité.
Malik, lui, observa la scène avec un sérieux inhabituel :
— Wow. Il ne plaisante pas, celui-là.
Camille chuchota :
— Peut-être qu’il t’a déjà remarquée avant que tu ne le remarques toi…
Cette phrase glissa dans l’esprit d’Alexie comme une détonation feutrée.
Et si…?
Une possibilité terrifiante et excitante tomba dans sa poitrine comme un poids incandescent.
Elle s’humecta les lèvres sans y penser — erreur fatale.
Ses yeux se foncèrent légèrement.
Alexie se raidit, prête à s’auto-enterrer dans la banquette.
— Je crois que je vais m’évanouir, murmura-t-elle.
— Pas ici, pas maintenant, pas dans ta robe préférée, prévint Sarah. Reste glamour.
Malik posa son coude sur la table, captivé.
— Alors c’est quoi le plan du soir ? On improvise ? On prend l’air mystérieux ? Ou… on lance un deuxième contact visuel à 32° d’inclinaison ?
Alexie s’affala contre le dossier.
— Le plan… c’est de survivre.
Mais son regard, trahi par son propre corps, repartit une nouvelle fois vers lui.
Comme si un fil invisible l’y ramenait.
Ethan — si c’était ainsi qu’il s’appelait — prit une gorgée de whisky.
Ce type n’est pas humain. C’est une arme de destruction massive en costume.
Alexie avala sa salive, douloureusement consciente du moindre battement de son cœur.
Elle se força à afficher un sourire sarcastique.
— Dites-moi… est-ce qu’on peut perdre un pari au bout de cinq minutes ?
Sarah plissa les yeux et annonça d’un ton théâtral :
— Techniquement, non. Par contre, tu peux perdre la notion du temps, ton self-control et ta dignité. Et ça, ma belle, tu es déjà bien partie.
Camille étouffa un rire derrière son verre.
— Tu as déjà réussi la première étape du challenge, Alex.
— Ah bon ? soupira-t-elle. Quelle étape ?
Camille sourit avec douceur.
— Celle où… lui, il te voit.
Cette phrase atterrit en elle comme une vérité brute.
Ethan la voyait.
Alexie posa une main contre sa poitrine comme pour vérifier que son cœur était toujours là… parce qu’il semblait vouloir s’échapper de cette cage trop étroite.
Elle chuchota, presque surprise d’entendre sa propre voix trembler :
— Je ne suis pas sûre d’être prête pour ça…
Sarah plaça sa main sur celle d’Alexie.
— Tu ne l’es jamais… jusqu’au moment où tu avances.
Un silence.
Alexie inspira profondément.
Elle n’était pas prête.
Le jeu avait commencé.
Et la première manche était déjà à lui.
Le réveil sonna trop tôt. Ou peut-être était-ce son cerveau qui sonnait plus fort que l’alarme.Alexie cligna des yeux, se tournant vers son téléphone qui vibrait encore sur la table de nuit. Elle avait l’impression de n’avoir dormi qu’une demi-heure. Pas étonnant : elle avait passé une partie de la nuit à envoyer des “je vais très bien” mensongers à Sarah et à se convaincre que le monde n’allait pas s’écrouler parce qu’un homme avait un regard trop puissant.Elle attrapa son oreiller et l’écrasa sur son visage en grognant.— Je refuse de me lever. Officiellement.Mais son cerveau n’était pas de cet avis. Déjà, il déroulait un film précis :Un bureau. Des regards. Un sourire infime. Une voix basse.Elle repoussa violemment la couverture et se redressa, les cheveux en bataille, l’air d’une héroïne au lendemain d’une guerre psychologique.Direction : salle de bain.Elle alluma la lumière. Son reflet la fixa.— Toi, tu es en train de perdre tes moyens, dit-elle à haute voix.Le
La fin de journée promettait d’être paisible.En théorie.Le bruit des claviers diminuait progressivement, les chuchotements se transformaient en soupirs d’épuisement, et l’odeur du café froid abandonnait peu à peu les gobelets vides sur les bureaux.Alexie s’étira dans sa chaise, sentant ses épaules craquer sous la tension.Elle jeta un coup d’œil à l’horloge de son écran : 17h38.Encore vingt minutes avant de pouvoir filer.Encore vingt minutes avant que son cerveau cesse d’être un champ de bataille entre logique et… Ethan.Elle ferma son ordinateur portable d’un geste presque triomphant et récupéra son manteau sur le dossier de sa chaise.Ce soir, elle voulait fuir les pensées, fuir le désir, fuir la question qu’elle refusait de formuler.Mais le destin — ou une ironie cosmique très malicieuse — en avait décidé autrement.— Alexie ?La voix.Toujours la voix.Elle se figea.Très lentement, elle tourna la tête.Ethan se tenait à l’entrée de l’open space, appuyé contre le cadre de la
La réunion du lundi matin s’annonçait interminable.La salle était grande, vitrée, avec une longue table centrale et trop de slides projetées pour une heure aussi matinale.Alexie avait choisi une place dans la deuxième rangée, légèrement en retrait.Une position stratégique pour observer sans être observée.Enfin… c’était l’idée.Parce qu’au moment où Ethan entra dans la salle, tout l’air sembla changer de densité.Il était là encore.Costume sombre, allure parfaitement posée, visage fermé de concentration.Il n’était pas venu seul : un directeur l’accompagnait, pressé de lui expliquer des chiffres à voix basse.Alexie ravala un frisson mal placé.Reste normale. Respire. Fais ton travail.Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et fixait la présentation…pendant exactement quatre secondes.Puis ses yeux glissèrent inexorablement vers lui.Il prenait place au fond de la salle, près de la baie vitrée, les bras croisés.Attentif.Ou peut-être… en surveillance ?Il ne rega
L’heure du déjeuner dans l’entreprise : un brouhaha de conversations qui se croisent, des parfums de café et de plats réchauffés, des éclats de rire trop sonores. La vie professionnelle à son maximum. Le moment idéal pour jouer.Alexie avait décidé de s’installer à une table en plein centre de la cafétéria moderne, entourée de collègues. Elle était détendue en apparence, mais intérieur… c’était une toute autre histoire.Elle observait chaque entrée de la salle. Chaque silhouette. Chaque mouvement d’ouverture de porte.Elle ne le cherchait pas. Elle le guettait.Mais elle avait un plan.Une stratégie.Elle voulait montrer… à lui et à elle-même qu’elle pouvait mener la danse sans se brûler.— Alexie, tu es bizarre depuis quelques jours, lança Malik en s’asseyant face à elle, une bouteille d’eau à la main. — Bizarre ? répéta-t-elle, faussement outrée. Je suis le modèle même de la stabilité psychologique.— Ça doit être ça, répondit-il en haussant un sourcil amusé. T’as encore
Le soir tombait lentement, traînant derrière lui les dernières couleurs du soleil. Dans l’appartement d’Alexie, cette lumière orangée glissait sur les murs, comme si le jour refusait de s’éteindre complètement — un peu comme ses pensées.Elle lâcha son sac près du canapé, se laissa tomber dessus avec un long soupir, puis resta immobile quelques instants.Respirer. Se calmer. Remettre tout en ordre.Elle se passa une main sur le visage.— C’est rien, Alexie. Tu maîtrises, tu gères… tu domines même.Elle hocha la tête, comme pour se convaincre elle-même que la version de la réalité qu’elle venait de formuler était la bonne.Le pari. C’était ça, le point de départ. Une blague entre amis. Une petite mission amusante pour challenger l’ennui du quotidien.Séduire un inconnu. Obtenir un sourire. Et maintenant… pousser le jeu un peu plus loin.Elle posa les yeux sur la table basse où reposaient ses deux trophées involontaires : Une carte photographique glissée sous un livre. Une not
Le soleil s’était levé sur le campus avec une assurance insolente, comme s’il savait qu’aujourd’hui encore, Alexie aurait besoin d’un peu de lumière pour ne pas sombrer dans ses pensées.Les étudiants circulaient entre les bâtiments, discussions animées, sacs trop lourds, cafés à emporter.Un lundi ordinaire.Mais rien n’était ordinaire dans la tête d’Alexie depuis que lui s’y était installé.Une présence silencieuse, un écho qui refusait de s’éteindre.Elle sortait de son amphithéâtre, des notes à peine lisibles sur son cahier parce que chaque phrase du professeur se mélangeait à la question obsédante :Ethan reviendra-t-il ?Elle aurait aimé prétendre que ça ne changeait rien à sa vie.Mais son cœur la dénonçait à chaque battement.Elle inspira profondément et marcha vers les jardins du campus, là où de nombreux étudiants s’installaient pour réviser sur les bancs face aux magnolias en fleurs.L’air sentait la sève, le gazon encore humide, et le café fraîchement versé dans les gobele







