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SOUS LE SERMENT DU SANG
SOUS LE SERMENT DU SANG
Author: Darkness

Chapitre 1 – Le Sang ne Ment Jamais

Author: Darkness
last update Huling Na-update: 2025-06-22 22:07:42

Alba

Il y a un goût que je n’oublierai jamais.

Celui du sang, quand il glisse sur la langue. Le mien. Celui des autres.

Aujourd’hui, il avait un goût de trahison.

— Tu n’as pas le droit d’être ici, murmurai-je, doigt crispé sur la gâchette, cœur en feu.

— Et pourtant je suis là, lieutenant Carini, répondit-il calmement, les mains dans les poches, comme s’il avait été invité.

Sandro De Santis.

L’héritier de la famille la plus puissante d’Europe. L’homme que je pourchassais à distance, en secret, comme une légende qu’on ne nomme qu’à voix basse.

Et il se tenait devant moi. Dans cet entrepôt pourri à la frontière nord.

Vêtu d’un manteau noir cintré. Aucun garde visible. Sûr de lui. Sûr de ce qu’il était.

Un prédateur.

— Je ne sais pas qui vous a vendu mon nom, mais si vous faites un pas de plus…

— Tu vas tirer ? Sur l’homme que ton père a choisi pour être ton mari ?

Mon doigt se figea.

Une fissure s’ouvrit dans mon crâne.

Un souffle, un vertige, puis… le néant.

— Qu’est-ce que tu viens de dire ? grognai-je.

— Tu as bien entendu, princesse. Tu es née Alba Valente. Fille de Massimo Valente, mon ennemi, ton père biologique. Et bientôt, ma femme.

Je ris. Cruellement. Durement. Pour ne pas hurler.

— Tu es fou. Je suis flic. Tu crois vraiment qu’un conte mafieux va changer ça ?

— Tu es flic, oui. Mais tu es aussi sang Valente. Tu es à moi. C’est acté. Lié par pacte. Par sang. Par chair.

Il s’approcha. Lentement. Et je ne fis rien.

Rien, parce que quelque chose en moi se fissurait.

Rien, parce que ses yeux sombres me fixaient comme si j’étais déjà à lui.

— Tu veux me tuer ? Vas-y. Mais tu mourras avant d’avoir compris ce que tu es. Ce que tu brûles de devenir.

Son souffle frôla mon cou.

Un frisson me transperça la colonne. Inadmissible. Inavouable.

Il leva la main. Glissa un doigt contre ma joue.

Je ne bougeai pas. Ma peau brûlait. Ma haine aussi.

— Tu vas apprendre ce que veut dire le mot pouvoir. Et ce que ça fait d’être possédée par un homme qui n’a jamais rien laissé lui échapper.

Sa voix était basse, tranchante, délicieuse dans son obscénité.

Il me caressait comme on touche une arme.

— Tu veux que je résiste ? chuchotai-je. Tu veux que je te haïsse ?

— Je veux que tu luttes, oui. C’est plus excitant.

Et sans prévenir, il m’attrapa par la nuque, colla son front au mien.

Pas un baiser. Pas une caresse. Une déclaration de guerre silencieuse.

Puis il me relâcha. Et s’éloigna.

— Demain à minuit. Ta nouvelle vie commence. Sois prête à ramper… ou à régner.

Et il disparut dans la nuit.

Je restai seule. Tremblante.

Et dans le silence, je sentis quelque chose se réveiller en moi.

Quelque chose de plus fort que la peur.

Plus fort que la haine.

Plus obscène que le désir.

Quelque chose que je n’étais pas prête à nommer.

Alba

Je n’ai pas dormi.

Pas une seconde.

Même la douleur dans mes tempes a renoncé à cogner. Le silence est devenu plus assourdissant que les cris. Et dans le miroir de ma salle de bain, ce n’est pas mon reflet que je vois. C’est lui.

Sandro De Santis.

Chaque mot prononcé la veille tourne en boucle dans mon crâne.

Fille de Massimo Valente.

Fiancée à l’héritier de la mafia européenne.

Possédée par pacte.

Je refuse. Je nierai jusqu’à mon dernier souffle. Je suis lieutenant de police, pas la putain d’un monstre. Mais au fond…

Une part de moi se souvient de la chaleur de son souffle, de l’autorité glaciale dans ses gestes.

Et cette part-là… me dégoûte. Parce qu’elle frissonne.

Il est 00:04 quand ils défoncent ma porte.

Trois hommes. Masqués. Lourdement armés.

Je tente de me débattre, je frappe, mords, hurle.

Mais on m’assomme contre le mur. Je ne perds pas connaissance, non.

Je glisse dans un état de rage froide. Mon cœur bat lentement, comme s’il attendait quelque chose.

Je suis jetée dans une voiture noire, encagoulée.

Et quand on m’arrache enfin le tissu du visage… je suis dans une villa de marbre.

Silence. Or. Feu dans la cheminée.

Et lui.

Sandro.

Assis sur un trône déguisé en fauteuil. Verre de whisky à la main.

— Tu fais toujours autant d’efforts pour me résister. C’est admirable, glisse-t-il, ironique.

Je me redresse. Les poignets sanglés, les yeux en feu.

— Détache-moi, ordure.

— Bientôt. Après que tu aies écouté.

Il se lève. Approche. Chaque pas résonne comme un coup de canon.

Et lorsqu’il s’arrête devant moi, il me fixe sans un mot.

Sa main saisit mon menton. M’oblige à le regarder.

— Ce n’est pas un jeu, Alba. C’est ta vie. La vérité. Tu as du sang sur les mains. Le nôtre. Tu es née pour dominer ou obéir. Pas pour te perdre dans une illusion de justice. Regarde autour de toi. C’est ton monde.

Je crache à ses pieds.

Il sourit.

Et il murmure :

— Tu apprends vite. Ça me plaît.

Sandro

Elle est parfaite.

Brisée, furieuse, insoumise.

Chaque nerf tendu vers la révolte. Chaque muscle vibrant de haine.

Mais derrière tout ça… je le vois.

Ce frisson qu’elle nie.

Cette noirceur en elle, identique à la mienne.

— Tu ne crois pas à l’héritage du sang, Alba ? Dommage. Le tien a déjà signé ton avenir.

Je tourne autour d’elle. Elle ne me quitte pas des yeux. C’est animal. Magnétique. Elle veut me tuer, et ça me fait bander.

— Cette villa, ton père l’a bâtie pour toi. Ce fauteuil… ton trône. Et ce corps… je vais le dompter. Jusqu’à ce que tu oublies même ce que signifiait “loi”.

Je m’arrête derrière elle. Effleure sa nuque.

Sa peau tremble. Ses poings se crispent.

Je baisse la voix :

— Ce soir, tu n’es pas ma prisonnière. Tu es mon offrande.

Une pause.

— Tu veux me résister ? Alors résiste. Mais sache que dans ce jeu, ce n’est pas la force qui gagne. C’est celui qui jouit de la soumission de l’autre.

Elle se retourne brutalement. Même ligotée, elle me défie.

Je n’ai jamais vu un regard aussi fier.

Et ça me donne envie de tout lui prendre. Lentement.

Alba

— Tu me crois faible parce que je suis attachée ? Détache-moi, et tu verras ce qu’une flic entraînée est capable de faire.

Il sourit. Le démon.

Et il fait un geste de la main. Les liens tombent.

— Très bien. Montre-moi.

Je n’hésite pas. Je me jette sur lui, le poing armé.

Mais il pare. Me plaque contre le mur. Sa main sur ma gorge.

— Tu frappes bien. Mais tu oublies que je suis né dans la violence.

Sa bouche s’approche.

— Et je vais t’apprendre que la douleur peut donner du plaisir… à condition d’être bien administrée.

Ses lèvres effleurent ma joue.

Puis il me relâche. Me laisse tomber au sol.

Et il s’éloigne.

— Bonne nuit, principessa. Demain, tu porteras ta robe de fiancée.

Je reste là. Haletante. Brûlante.

Et pour la première fois de ma vie, je ne sais plus si je suis victime… ou complice.

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