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Chapitre 2 — La Cage et la Flamme

Penulis: Darkness
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-22 22:08:14

Alba

Je ne suis pas une femme qu’on garde en cage.

Encore moins un trophée qu’on habille d’or pour la vendre à un diable.

Il croit m’avoir. Parce que mon père l’a décidé. Parce que mon sang porte un nom que je maudis.

Mais il ne sait rien.

Il ignore que j’ai grandi en serrant les dents. En étouffant mes colères. En forgeant une volonté plus dure que l’acier.

Je ne suis pas faite pour les dorures ni pour l’obéissance. Je suis née entre les silences, les cris étouffés, les coups qu’on ne montre pas.

Alors s’il croit qu’un palais doré me tiendra, il n’a rien compris.

Cette nuit, je partirai.

Le manoir respire le luxe morbide des hommes trop puissants.

Tout est millimétré, mais tout peut se briser.

Garde après garde, j’ai mémorisé leurs pas. Trois tournent au rez-de-chaussée. Deux autres quadrillent les extérieurs. Ils sont certains que la poupée docile enfermée ici n’osera pas.

Mais j’ai été flic. J’ai été traqueuse. J’ai vu des hommes comme Sandro Vestri tomber sous mes balles.

Et lui… il tombera aussi. Sauf qu’il tombera avec moi entre les dents.

Je m’empare d’un couteau de cuisine. Juste assez petit pour se dissimuler dans ma botte, contre ma cheville nue.

Je prends une corde. Glissée sous cette robe de soie imposée, ridicule déguisement qu’il croit féminin.

Et je me faufile dans les couloirs, pieds nus, le souffle court mais le cœur froid.

Pas une erreur. Pas un son.

Chaque pas est une prière étranglée.

Chaque respiration une tension.

Ma peau est glacée, mais mes mains sont sèches. Mon instinct prend le relais.

La fenêtre de la chambre d’invité donne sur le jardin. Huit mètres de hauteur.

Mais j’ai sauté des toits plus hauts dans les rues de Naples.

J’ai fui la mort dans des ruelles sans nom. J’ai sauté sur des trains en marche pour sauver une gosse.

Ce n’est pas cette cage qui me retiendra.

Je noue la corde à la colonne du lit. Je la fais glisser lentement à l’extérieur.

Mon cœur cogne contre mes côtes. Mon souffle s’accélère.

Je commence à descendre.

La nuit est douce. Les arbres dansent. Le silence me berce.

Presque.

Presque libre.

Le vent me fouette le visage. La peur serre ma gorge.

Mais je souris. Je suis une putain de lionne. Et je vais leur arracher la gorge.

— Tu comptes aller où, Alba ?

Sa voix. Juste derrière moi.

Calme. Mortelle.

Je me fige.

Le froid m’envahit. Pas le froid de l’air. Le froid de la rage. Du piège qui se referme.

Sandro.

Il est là. Appuyé contre le cadre de la fenêtre. Torse nu. Une arme à la main. Et ce regard…

Ce calme glacial qui fait trembler les plus endurcis.

— Tu crois vraiment qu’on laisse partir une Valente, comme ça ?

Sa voix est douce. Quasiment tendre. Ce qui le rend encore plus dangereux.

— Tu portes un empire dans ton sang. Tu es ma promesse. Ma propriété.

Je saute.

Même si mes chevilles explosent à l’atterrissage, même si mes genoux cèdent sous l’impact, je cours.

Je me relève. Je saigne. Je tombe. Je me relève encore.

Je hurle dans ma tête : avance.

Vers les bois. Vers l’oubli. Vers moi.

Des chiens aboient. Des voix s’élèvent. Des coups de feu déchirent la nuit.

Des ombres se dressent.

Mais je connais les ombres. Je suis née dedans.

Je m’enfonce entre les arbres. Les branches griffent ma peau, ma robe s’accroche, se déchire.

Mais je cours. Plus vite. Encore. Jusqu’à ce que mes jambes brûlent. Jusqu’à ce que mon cœur menace d’éclater.

Puis… la douleur.

Sèche. Tranchante.

Dans le flanc.

Je tombe.

Un projectile.

Pas une balle. Un tranquillisant.

Saloperie.

Mes yeux se brouillent. Mes membres deviennent lourds, inertes, étrangers.

Mon souffle se fait rauque. Mon monde tangue.

Et dans la pénombre… la dernière chose que je vois, c’est lui.

Sandro.

Marchant vers moi. Lentement. Droit. Implacable. Comme un roi s’approche d’un trône brisé.

Sandro

Elle a tenté.

Elle a échoué.

Mais elle a failli réussir.

Et ça…

Ça m’excite plus que je ne l’avoue.

Cette petite chienne a de la rage. Une volonté. Une morsure.

Et moi… je suis là pour l’éduquer.

— Tu es imprudente, Alba, murmuré-je en la soulevant dans mes bras.

Elle gémit. Griffe. Tente encore. Même affaiblie. Même brisée.

Son regard me transperce. Un feu noir. Un refus de mourir.

Parfait.

Je la ramène dans la chambre du fond. Pas la sienne. La mienne.

J’ordonne aux gardes de fermer toutes les issues.

Personne ne la touchera. Personne ne l’approchera. Ce châtiment m’appartient.

Elle essaie de me frapper. Encore.

Je l’attrape par les poignets, la plaque contre le lit.

Un lit en cuir noir, au centre de la pièce. Un lit où l’on n’oublie pas les règles.

Je l’y attache. Poignets liés. Jambes libres.

Elle hurle. Me traite de monstre. D’ordure.

Je l’écoute.

Puis je déboutonne ma chemise, lentement. Mon regard planté dans le sien.

— Tu veux fuir ? Tu veux m’humilier ? Tu veux me tester ?

Très bien.

Apprenons les règles.

Je la gifle. Pas pour la briser. Pour l’éveiller.

Juste ce qu’il faut pour faire tomber les masques.

Son souffle s’arrête. Ses lèvres tremblent.

Elle ne sait pas si elle me déteste ou si elle se déteste de sentir ce qu’elle sent.

Puis je m’agenouille entre ses cuisses. Lentement.

Et je laisse le silence faire ce qu’aucun mot ne peut.

— La punition commence.

Et crois-moi, principessa, tu t’en souviendras chaque nuit où tu oseras encore me tourner le dos.

Alba

Je le hais.

Je le hais plus que je n’ai jamais haï personne.

Et pourtant…

Mon corps… trahit.

Il réagit. Il brûle. Il appelle. Il se tord.

Je veux me détacher, hurler, le frapper, le faire saigner.

Mais chaque geste qu’il pose, chaque mot qu’il murmure, chaque souffle qu’il laisse glisser contre ma peau me fait basculer.

Je ne comprends plus où commence la peur et où finit l’envie.

Je me perds entre les deux. Un gouffre sans fond.

Il me possède sans brutalité. Il me marque sans crier.

Et c’est pire. Cent fois pire.

Quand il murmure contre mon oreille :

— Tu es à moi maintenant,

je sais.

Je sais que l’évasion ne se jouera plus jamais dehors.

Elle devra venir de l’intérieur.

Et ça… ce sera mille fois plus dangereux.

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