แชร์

Chapitre 22 — Le reflet

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-08-07 20:38:52

LÉO

L’eau coule depuis longtemps. Trop longtemps.

Je suis restée sous le jet brûlant, le front contre le carrelage humide, le corps en veille, figé. Il n’y a plus que le bruit de l’eau, le souffle de la vapeur, et le silence qui hurle à l’intérieur.

Je frotte , encore , lentement. Comme si je pouvais gratter plus que la peau. Comme si, à force, le souvenir allait s’éroder. La nuit. Ses gestes. Ce regard que je n’ai pas soutenu. Tout ce que je n’ai pas dit.

Mais rien ne part.

Je frotte encore. Mes bras, mon ventre, mes cuisses. La mousse glisse, inutile. Je me lave comme on cherche à renaître. Avec acharnement. Avec douleur. Avec foi. Mais on ne renaît pas dans une salle de bain. On ne renaît pas seule.

Je finis par couper l’eau. Il fait froid. Le silence est revenu.

Je m’enveloppe dans une serviette. Elle est trop grande. Elle gratte un peu. Mon reflet me fixe dans le miroir embué : pâle, tremblante, les yeux creusés, la bouche gonflée par l’eau chaude. J’ai l’air plus jeune. Ou plus
อ่านหนังสือเล่มนี้ต่อได้ฟรี
สแกนรหัสเพื่อดาวน์โหลดแอป
บทที่ถูกล็อก

บทล่าสุด

  • Témoin à abattre    Chapitre 22 — Le reflet

    LÉOL’eau coule depuis longtemps. Trop longtemps.Je suis restée sous le jet brûlant, le front contre le carrelage humide, le corps en veille, figé. Il n’y a plus que le bruit de l’eau, le souffle de la vapeur, et le silence qui hurle à l’intérieur.Je frotte , encore , lentement. Comme si je pouvais gratter plus que la peau. Comme si, à force, le souvenir allait s’éroder. La nuit. Ses gestes. Ce regard que je n’ai pas soutenu. Tout ce que je n’ai pas dit.Mais rien ne part.Je frotte encore. Mes bras, mon ventre, mes cuisses. La mousse glisse, inutile. Je me lave comme on cherche à renaître. Avec acharnement. Avec douleur. Avec foi. Mais on ne renaît pas dans une salle de bain. On ne renaît pas seule.Je finis par couper l’eau. Il fait froid. Le silence est revenu.Je m’enveloppe dans une serviette. Elle est trop grande. Elle gratte un peu. Mon reflet me fixe dans le miroir embué : pâle, tremblante, les yeux creusés, la bouche gonflée par l’eau chaude. J’ai l’air plus jeune. Ou plus

  • Témoin à abattre    Chapitre 21 — L’essayage

    LÉOLe cliquetis léger d’une clé dans la serrure me fait sursauter.Je ne bouge pas.Je reste là, debout près du lit, le rideau toujours entrouvert entre mes doigts, le regard perdu quelque part entre les toits et moi.La porte s’ouvre doucement.Il entre.Il ne parle pas tout de suite. Il me regarde. Je le sens. Il m’observe comme on jauge une silhouette dans un musée vide, comme si la moindre parole risquait de faire éclater le verre autour de moi.Il pose quelque chose sur le lit.Un sac. Sobre. En cuir. Précieux, sûrement.— Je t’ai pris quelques affaires.Ma gorge se serre.Il s’approche à peine, reste à distance, les mains dans les poches de son manteau encore ouvert, comme s’il ne savait pas s’il avait le droit d’aller plus loin.— Tu n’avais rien à te mettre. J’ai pris des choses simples. J’espère que ça t’ira.Je ne réponds pas.Je regarde le sac, sans le toucher. Il semble presque déplacé sur cette couverture tirée au cordeau, comme une intrusion dans un monde qui ne m’appar

  • Témoin à abattre    Chapitre 20 — L’Aube

    LÉOJe me réveille seule.La chaleur s’est dissipée. Le lit est tiède encore, mais vide. Mon bras tendu ne rencontre que le drap lisse, légèrement froissé. Je reste immobile quelques secondes, les paupières à demi closes, le souffle suspendu, comme si le silence de la pièce pouvait encore me donner un indice. Un signe. Une trace de lui.Mais non.Il est parti.La pièce est figée , tout est trop propre , trop nette. Elle n’a pas été dérangée par le moindre geste maladroit, par le moindre abandon.Je me redresse lentement. Mon corps a froid. Pas ce froid qu’on chasse avec une couverture, mais un autre. Un froid intérieur, sourd, celui qui vient quand quelque chose s’est retiré sans bruit.Un manque sans explication. Un vide qui s’est glissé sous la peau, presque imperceptible mais tenace.Le jour s’est levé, pâle et diffus à travers les rideaux tirés. Pas de soleil. Juste cette clarté blême, presque clinique, qui n’éclaire pas, mais qui révèle. Tout. Les surfaces. Le silence. Moi.Je re

  • Témoin à abattre    Chapitre 19 — Les Questions

    LÉOJe ne dors pas.Ou du moins, pas vraiment. Mes paupières se ferment par réflexe, mais l’esprit, lui, demeure en éveil agité, lucide, harcelé par des pensées trop vives. Mon cœur tambourine dans ma poitrine comme un oiseau affolé en cage. Mon ventre se noue encore du poids de ces regards, de ces silences chargés, de cette honte indicible qu’on a fait peser sur moi, sans un mot, sans un geste, mais avec une cruauté impeccable.Et pourtant, ce n’est pas cela, ce n’est pas seulement cela, qui m’empêche de sombrer.C’est lui.Marko.Il repose là, à quelques centimètres à peine. Immobile. Silencieux , presque irréel. Un corps allongé, tendu de calme apparent, mais dont émane une vigilance souterraine. Je l’entends respirer un souffle régulier, profond, peut-être feint. Je devine que son sommeil, s’il existe, n’est jamais complet, jamais total. Comme s’il ne se permettait jamais l’abandon absolu.Je l’observe.Je sais que je ne devrais pas.Mais mes yeux refusent de se fermer lorsqu’il e

  • Témoin à abattre    Chapitre 18 — La Suite

    LÉOJe serre sa main, sans trop y croire, sans trop savoir pourquoi je fais ça. Mon corps obéit, mais dedans, tout hurle encore. Ma gorge gratte, mon ventre se tord, et je tremble si fort que j’ai l’impression que mes os vont se désolidariser.Marko ne dit rien. Il me tire doucement, comme on mène une bête blessée, sans chaînes mais sans me laisser vraiment le choix. Son pas est calme, son corps tendu mais sûr, et moi, je le suis comme une ombre collée à sa lumière.On sort du dortoir.Le couloir est désert, plongé dans cette lumière blafarde qui ne connaît pas la nuit, cette clarté froide qui te fout à poil sans chaleur. Les néons zèbrent le sol de lignes pâles. Chaque pas résonne, étouffé mais tranchant. Mes pieds nus collent au carrelage. Le silence est trop propre pour être réel.On avance.Mais à l’angle suivant, un homme surgit. Grand, trapu, des bras comme des troncs. Un de ceux qu’on ne croise jamais sans que leur regard te vide de ton sang. Il s’arrête net en nous voyant. Il

  • Témoin à abattre    Chapitre 17 — Le poids du silence

    LÉOIl a refermé la porte.Mais c’est comme si elle était restée ouverte, béante, brûlante.Je reste assise contre le mur, les genoux ramenés contre moi, les bras enroulés autour. Mes doigts tremblent. Mes poumons brûlent. La colère, l’humiliation, la peur tout se mélange, comme une mare d’eau sale que je ne peux pas vider.Marko ne bouge pas. Il reste là, devant moi, figé comme une sentinelle. Il ne dit rien. Il m’observe. Pas pour juger. Pas vraiment. Mais comme s’il avait besoin de comprendre à quel point je suis encore là. Combien il me reste de forces, de mots, d’air.Et moi, je n’ai plus rien.— Tu crois qu’il va parler ? je murmure enfin.Il hoche la tête, lentement, puis la secoue. Comme s’il se contredisait lui-même.— Pas tout de suite. Pas tant qu’il sera en colère. Il réfléchit encore. Il hésite.Je fronce les sourcils.— Et s’il ne fait pas que réfléchir ? Et s’il va directement voir les autres ?Marko se tourne, passe une main dans ses cheveux, s’approche de la fenêtre s

บทอื่นๆ
สำรวจและอ่านนวนิยายดีๆ ได้ฟรี
เข้าถึงนวนิยายดีๆ จำนวนมากได้ฟรีบนแอป GoodNovel ดาวน์โหลดหนังสือที่คุณชอบและอ่านได้ทุกที่ทุกเวลา
อ่านหนังสือฟรีบนแอป
สแกนรหัสเพื่ออ่านบนแอป
DMCA.com Protection Status