Elena se sentait fatiguée. Elle avait besoin d'un remontant.
— J'ai besoin de pilules, je n'en ai plus, déclara Elena. Agathe lui tendit une boîte de comprimés rouges. Cette drogue qu’elle trafiquait depuis des années était l’une des sources du courage implacable de sa fille. Depuis son enfance, Elena y avait été initiée et en était devenue dépendante. Agathe s’en alla. Elena se rinça sous la douche avant d’avaler son comprimé. En un instant, la fatigue disparut. Debout devant son miroir, elle se sentit prête à affronter la journée. Elle enfila un jean et un t-shirt, jeta son sac à dos en cuir sur ses épaules et rejoignit sa mère à table. — Quelles sont les instructions ? demanda Elena. Agathe lui tendit un document. — Ici, tu as ta nouvelle identité et ton billet d’entrée pour le marché de nuit. La vente commence à minuit. Tu iras avec le remplaçant de Hector, un collaborateur envoyé par l’un de mes contacts. Vous vous retrouverez à Dubaï. Il sera ton mari durant cette mission. Après quoi, il rentrera ici avec toi. — Dis-moi qu’il est beau, maman. — Je ne le connais pas physiquement... En parlant de physique, tu n’as pas pu voir le visage de l’intrus d’hier soir ? — Bien sûr que non, maman. Il portait une cagoule et il faisait noir. À peine ai-je eu le temps de l’effleurer qu’il avait déjà fui. — Ce n’est qu’un détail. À ton retour, tu t’occuperas de lui. Je le veux vivant. — C’est comme si c’était fait. — Maintenant, mange. Je t’ai préparé un paquet à emporter dans la cuisine. À huit heures, le jet privé atterrit sur la grande cour. Elena observa l’hélicoptère qui venait de se poser dans son jardin. Le bruit des pales résonnait dans l’air tandis que le vent soulevait ses cheveux. Elle ajusta ses lunettes de soleil et se prépara à monter à bord. L’or volé qu’elle transportait était sa précieuse cargaison. La vente serait risquée, mais Elena était une femme déterminée, prête à tout pour réussir. Sa mère lui sourit, comme toujours, un encouragement muet. Elena répondit par un baiser sur sa joue. Dès qu’elle se détourna, Agathe s’essuya la joue sous le regard intrigué d’Arthur, occupé à son jardinage. Désireuse de satisfaire sa mère, Elena monta à bord. Quatre heures plus tard, à midi, elle ouvrait les portes de l’hôtel où elle devait séjourner. C’était ici que se tiendrait le marché de nuit. Elle se demanda quand son coéquipier arriverait. Elle travaillait rarement en duo. Alors qu’elle avançait lentement vers son lit, un bruit attira son attention. Des pas venant de la salle de bain. — Qui est là ? lança Elena. Elle sortit ses armes et se plaqua contre le mur, prête à tirer. Elle entendit des sifflements. La porte s’ouvrit. Il apparut, trempé et nu, une serviette blanche autour du cou. Il cessa de siffler en sentant le froid du métal contre sa nuque. — Tu n’as que cinq secondes pour m’expliquer ce que tu fais dans cette chambre, menaça Elena. — On m’a dit que tu étais perspicace et violente, répondit-il avec un sourire. Ce n’est pas faux. — je ne suis pas en train de jouer, dit Elena, toujours sur ses gardes. — On m'appelle petit cœur... Ta mère t'a parlé de moi. Tu es Elena je suppose. Elle baissa son arme. — elle ne m'avait pas dit qu'on partagerait la même chambre. — comment est-on censé être mari et femme si on dort dans des chambres différentes ? — tu peux disposer... Habille-toi s'il te plaît. Dit-elle en le dévisageant. — c'est quoi ? Mon popotin te séduit ? Ou bien c'est mon minou le problème ? Il se retourna violemment vers elle. Elle resta perplexe devant ce corps battu telle une montagne. Elle suivit les lignes de son corps depuis son visage angélique couronné par une coupe de cheveux à la Bob Marley jusqu'à son bas ventre. Elle s'arrêta un moment avant de faire glisser son regard jusqu'à son entrejambe. Elle y découvrit une verge endormie au bout de laquelle les gouttes d'eau ruisselaient. Elle sentit un courant la traverser le corps. Elle descendit son regard jusqu'à ses longues jambes et termina par ses orteilles dont la pédicure était flagrante. — et maintenant, tu veux toujours que je me rhabille ? Ou bien... — parce-que tu penses qu'il suffit d'être bien battit pour me séduire ? As-tu seulement les couilles ? — je suis ton mari ! Du moins, pour cette mission. — dans tes rêves, oui. Pousse-toi, je vais ranger mes affaires. Quelle folle idée de me faire travailler avec un homme sans cervelle. — c'est moi l'homme sans cervelle ? J'attends juste quand tu auras besoin d'un service. — je peux très bien m'en sortir toute seule. Tu me laisses tranquille. Je veux dormir un peu. Elle plongea sur le lit et ramassa son téléphone. Les réseaux sociaux et les médias ne parlaient que du cambriolage au musée. Le président de la république avait, comme d'habitude, lancé toute une armée à la recherche d'Elena. Elle souriait en lisant les informations. — et puis ce vieux con de président... Je l'ai eu comme un bleu. Dit-elle en ricanant. — je me demande toujours comment tu as fait pour passer inaperçu. Je veux dire, le masque ne couvrait pas non plus tout ton visage à ce que je sache. — je ne passe jamais inaperçu. Tout le monde m'a bien vu. C'était juste impossible de savoir qui j'étais et ce que j'avais en tête. Je suis une déesse du vol. — c'est pour ça que j'ai accepté de collaborer avec toi pour cette mission. En plus de cela, tu es d'une beauté divine. J'espère qu'on va vraiment faire tout ce que font un mari et une femme. Elena jeta un violent coup d'œil sur lui. Il n'avait mis qu'un bermuda. Elle ne cessait de regarder son entrejambe. Il semblait vouloir la mettre dans tous ses états. — tu veux bien t'habiller ? — je suis sûre que tu ressens cette étreinte entre toi et moi. Tu ne m'as pas quitté du regard. — il m'arrive d'avoir le regard rivé dans le vide. Je ne regarde pas forcément quelque chose. Surtout quand il n'y a rien a voir.Petit Cœur serrait les poings. Il avait envie de sauter de joie mais il se retenait. Le président des ventes se sentait surexcité. Il avait envie de pleurer de joie. C'était sûrement la meilleure vente de toute sa vie.— un milliard pour notre bel homme ? Hurla le président des enchères. Qui dit mieux ? Je vous signale que c'est une couronne forgée dans l'encre d'un dragon. Elle vaut des milliards. C'est un symbole de respect et de prospérité.Le premier homme mystérieux leva à nouveau la main.— 2 milliards— 2 milliards pour notre homme. 2 milliards une fois, 2 milliards 2 fois...La tension montait. Les enchères s'enchaînaient, les voix chuchotaient des sommes obscures. Elena gardait son calme, observant chaque participant. Puis, un murmure s'éleva. C'était une femme masquée.— 10 milliards.Tous se tournèrent vers elle. Son masque d'argent cachait ses traits, mais son assurance était palpable. Le président des ventes était tout joyeux.— Une offre audacieuse. Est-ce que quelqu'un
— Ce soir, après la vente aux enchères du marché de nuit, je vais mieux t'expliquer, annonça Petit Cœur. — Après le marché, je rentre chez moi, répliqua Elena. — C'est une explication inter temporelle et inter spatiale. Petit Cœur avait passé toute la soirée à taquiner Elena. Jamais elle ne lui avait esquissé le moindre sourire. Il s'étonnait de voir une femme avec autant de noirceur en elle. Pendant qu'Elena se changeait pour la vente aux enchères, Petit Cœur passait en revue le programme de la soirée. Assis sur le lit, il lui expliquait le déroulé de la mission tandis qu'elle enfilait une robe de soirée bleue devant la penderie. — Alors, mon amande douce, je t'explique un peu les choses. — Attends un peu... Comment tu m’as appelée ? s’étonna Elena. — Tu es bien ma femme, n'est-ce pas ? — Si tu continues à te comporter comme ça, j’irai à cette soirée seule. Je peux très bien m’en sortir sans toi. Au même moment, le téléphone d'Elena sonna. C'était sa mère. — Je su
Elena se sentait fatiguée. Elle avait besoin d'un remontant.— J'ai besoin de pilules, je n'en ai plus, déclara Elena. Agathe lui tendit une boîte de comprimés rouges. Cette drogue qu’elle trafiquait depuis des années était l’une des sources du courage implacable de sa fille. Depuis son enfance, Elena y avait été initiée et en était devenue dépendante. Agathe s’en alla. Elena se rinça sous la douche avant d’avaler son comprimé. En un instant, la fatigue disparut. Debout devant son miroir, elle se sentit prête à affronter la journée. Elle enfila un jean et un t-shirt, jeta son sac à dos en cuir sur ses épaules et rejoignit sa mère à table. — Quelles sont les instructions ? demanda Elena. Agathe lui tendit un document. — Ici, tu as ta nouvelle identité et ton billet d’entrée pour le marché de nuit. La vente commence à minuit. Tu iras avec le remplaçant de Hector, un collaborateur envoyé par l’un de mes contacts. Vous vous retrouverez à Dubaï. Il sera ton mari durant cette miss
Le prêtre la regarda partir, impuissant. Il se leva à son tour, se signa et pria pour elle. Puis il s'assit à nouveau, perplexe. Comment pouvait-il pardonner des péchés aussi monstrueux ? Comment pouvait-il trouver les mots pour apaiser une âme aussi noire ? Il se souvint des paroles du Christ : Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. Il murmura cette prière, espérant que Dieu lui donnerait la force de continuer à écouter, à pardonner, même face à l'horreur. Pourtant, quelque chose le liait à cette femme pour l’éternité. À cause de cela, il perdait ses moyens face aux crimes d'Agathe. Il se leva à nouveau pour partir. Mais une voix le retint. — Padre des Padre... On peut dire que ma mère te tient par le pénis. Haha ! Il suffit qu'elle te dise de venir et toi, tu te pointes aussitôt. Qu'est-ce que tu lui dois au juste ? lança Elena. Il la regarda. Il vit en elle sa mère. Il eut mal de la voir suivre les pas du diable et de ne pouvoi
Malgré le corps affaibli par la passion charnelle, elle courut vers sa couronne en or. Elle n'avait que sa petite torche. Tout était sombre. Elle s'empara de la couronne, la posant sur sa tête. L'or lui chatouillait la peau, vibrant d'une puissance ancienne. Elle aperçut un coffre-fort au mur. Elle se tenait dans l'obscurité de la pièce. La lueur de sa lampe de poche dansait sur les murs, révélant des étagères poussiéreuses et des toiles d'araignées. Elle avait entendu parler de ce coffre-fort légendaire, caché au fin fond du vieux musée. On disait qu'il contenait des lingots d'or, une fortune inestimable.Elle relança la conversation avec sa mère. — Maman, tu es là ? Je t'avais perdu. J'ai été... J'ai été interrompu par un agent de sécurité mais j'ai réussi à m'en débarrasser. — j'étais inquiète. sors de là, la sécurité arrive en grande pompe. — jamais sans mon or. Le coffre était massif, son métal froid au toucher. Elena sortit ses outils, des crochets en acier trempé, et se mi
Elena hocha la tête en vérifiant ses armes. — et concernant la sécurité ? demanda-t-elle. — un seul agent de sécurité. dit Hector en regardant sa tablette. Il sera facile à neutraliser. J'ai ouvert la fenêtre. Tu sortiras par là. Elle s'éloigna, suivant scrupuleusement l'itinéraire affiché sur sa montre intelligente. Face à un couloir plongé dans l'ombre, elle avança avec une lente précision, ses deux armes fermement serrées, sa torche fixée à son front. À l’extrémité du passage, une fenêtre béante s’ouvrait sur la grande rue de la ville, son échappatoire. Elle s'approcha, glissant un regard furtif à l'extérieur. Sa voiture était déjà là, fidèle au rendez-vous. Juste devant elle, une porte. Sa destination. Elle inséra les clés qu’Hector lui avait confiées et poussa le battant. L'obscurité régnait ici aussi. Une pièce vide, nue. Seules une table et une chaise trônaient dans cet espace austère, semblable à un bureau abandonné, sans fenêtre, sans placard. — ils sont très forts,