L'AMOUR ❤️ N'EST PAS FACILE
L'AMOUR ❤️ N'EST PAS FACILE
Author: R
CHAPITRE O1

                👉  PROLOGUE 👈

Imran et son épouse Amira débutent leur vie à deux. La vie de couple n'est pas facile, ils vont traverser de nombreuses épreuves. Ces épreuves vont-elles les rapprocher ou au contraire les séparer ? Entre problèmes financiers et problèmes de couples, vont-ils s'en sortir ? La rue est-elle une bonne issue ? Comment vont-ils réussir à survivre alors que tout semble partir en vrille ?

CHAPITRE 01

01

                                    

                                          

« - Imran... On a encore du retard pour le loyer ce mois-ci... »

                      

Putain, encore un mois dans la galère, j'en peux plus. Mais j'fais comme si ça ne m'atteignait pas, comme si j'avais un solution à ça. En vrai ça me tue, j'lui ai promis une vie meilleure, mais en réalité on s'enfonce dans la hess*. 

                      

« - T'inquiètes pas Amira, j'vais régler ça.

                      

Amira : Oui, mais Imran, nos petits tafs à côté des cours ça nous suffit plus... Même pour notre petit studio.

                      

- J'sais bien, j't'ai déjà dit que j'allais trouver une solution.

                      

Amira : Je crois que j'vais arrêter l'école d'infirmière un moment, j'vais prendre un travail à plein temps, le temps qu'on soit stable...

                      

- Plus jamais tu ressors des bêtises comme ça ! T'as compris ?!

                      

Amira : Mais...

                      

- Y a pas de mais ! J'suis un shmetta* moi ? Ma femme elle travaille pour ramener l'argent à la maison pendant que moi j'me la coule douce pour mes études ?!

                      

Amira : Calmes-toi Imran, j'ai pas dit ça...

                      

- Ouais et bah tes études tu les finis, j'veux pas que t'arrêtes. »

                      

Je respirai fort. J'étais énervé, énervé de ne pas être capable d'gérer ça. J'sais qu'elle aussi de cette situation elle en peut plus, mais on va remonter la pente. Elle a pas tord, on peut plus continuer comme ça. J'vais trouver un moyen d'sortir de cette galère rapidement.

                      

La misère toque à la porte, vaudrait mieux qu'elle retourne d'où elle vient. J'la repousserai comme je l'ai déjà fait, comme on l'a déjà fait...

                      

| FLASH BACK |

                      

« Yemma : Mes fils, je suis désolé... désolé de vous dire ça, mais on va devoir vendre vos jouets... On a plus d'argent et on doit... doit acheter de quoi manger... sanglota-t-elle.

                      

Souhayl : On comprend Yemma, ne t'inquiètes pas... et puis tu sais quand je serai grand maman, t'auras plus jamais à t'en faire... »

                      

En vrai je comprenais pas, j'comprenais pas pourquoi cette putain de vie m'prenait tout ce que je possédais. Après m'avoir arraché mon père, la vie m'raflait tout ce que j'avais. Ça faisait des mois qu'on croulait sous les dettes, depuis qu'mon père était parti rejoindre le ciel. De plus maman pleurait tout les soirs de tristesse et de détresse. Souhayl ? C'est mon grand frère, à l'époque il avait neuf ans et il était déjà très mature. Moi j'étais le p'tit dernier, j'avais six ans. On a pas eu le temps d'avoir une famille plus nombreuse, mais c'était nous contre le monde. Mon frère a toujours été un exemple pour moi. Il a toujours su tout affronter la tête haute, et d'au si loin que je me souvienne je n'ai jamais vu une larme couler d'ses yeux. Ma famille c'est ma force.

                      

Comme vous pouvez le voir la misère, chez nous, elle était présente très tôt. Mais on a su s'en sortir, ma mère, mon frère et moi. A trois on a tout reconstruit. J'me souviens d'une promesse qu'on s'était faite ce jour là avec mon frère, aussi jeune qu'on pouvait l'être, on était plein d'ambition. On s'est promis de ne plus jamais laisser notre mère pleurer, d'lui offrir un meilleur avenir.

                      

| Fin du FLASH BACK |

                      

Au jour d'aujourd'hui cette promesse se tient encore, parce que mon frère et moi on continue à gravir les échelons sociaux comme on peut. Il a 24 ans et il est en 5 ème année de médecine, j'suis fier de lui. Il a su s'en sortir. Il est marié à Safia et ils ont une petite fille, ma nièce, Wahiba. Quand à moi j'ai actuellement 21 ans, j'suis dans le commerce. Marié depuis peu avec Amira.

                                  

              

                    

[...]

Après mon petit taf j'rentre dans mon petit studio en plein cœur de la capitale, j'ouvre la boîte aux lettres. Rien que d'le faire ça me fait chier. Non pas parce que j'suis un flemmard, mais parce que j'sais d'avance ce que je vais y trouver. J'le fais quand même, parce que vesqui* les soucis c'est pas une solution. Rien qu'en l'ouvrant j'aperçois deux trois prospectus, des factures... Mais une lettre en particulier attire mon attention. La vision de cette lettre ne présage rien de bon. J'm'en empare et je l'ouvre. 

Et merde... Ces fils de chiens d'huissiers veulent me faire, il manquait plus que ça. Apparemment pour cette fois c'est qu'un avertissement, la prochaine fois ils agiront. Désormais je me rend compte que j'suis dans une merde et faut que j'agisse parce que j'peux pas laisser ma situation m'échapper. Je jette les pubs à la poubelle. J'décide de pas montrer cette lettre à Amira, j'veux pas l'affoler. Elle prend notre situation assez mal comme ça. Bien que depuis le temps qu'nous sommes dans cette situation elle ne me l'a jamais reproché.

J'monte, j'vois ma femme endormie sur le canapé devant la télé. Ça tombe bien, j'vais caché cette foutue lettre et j'range les factures dans un tiroir, j'm'en occuperai plus tard. J'vais m'asseoir dans le canapé près de mon épouse et je la regarde. Elle mérite pas cette sère-mi, vaudrait mieux que je m'active avant que tout ça n'empire. J'me met à réfléchir à comment je pourrais nous faire sortir de tout ça. Ce qui est sûr c'est que j'veux pas demander d'aide à Souhayl. J'vous avoue que c'est sûrement par fierté ou par orgueil, mais c'est comme ça. Puis demander de l'aide à ma mère c'est encore moins concevable, elle a déjà souffert de cette situation, j'veux pas lui remémorer de vieux et douloureux souvenirs. Les huissiers on les a souvent vu autrefois et j'veux qu'elle n'ai plus jamais à voir leurs sales gueules à ces merdeux. Ma mère c'est ma reine, elle a souffert pour nous. Elle s'est occupée de moi durant mon enfance et maintenant c'est à moi de m'occuper d'elle. J'suis dans ma merde, et j'en sortirais seul. J'veux pas inquiéter mes proches. 

Alors que j'étais en pleine réflexion, Amira me sort de mes pensées. 

« Amira : Salem Aleykoum mon chéri.

- Aleykoum Salem, ma femme. Bien dormi ?

Amira : Oui, je regardais la télé et j'me suis assoupie. Désolé j'ai pas encore préparé le dîner.

- C'est rien. Habilles-toi je t'emmène manger un grec.

Amira : C'est pas raisonnable Imran, tu sais que ce mois-ci c'est pire qu'avant.

- Mais non t'inquiètes, aller prépares-toi. »

Après un petit débat, elle finit par accepter et part se préparer en vitesse. On part prendre la voiture, et on se dirige dans un petit grec qui n'est pas trop loin. On y entre et on passe notre commande. En attendant que ce soit prêt on discute un peu, parce que c'est vrai qu'entre les cours et le taf on ne se voit plus trop malgré le fait qu'on soit marié et qu'on vive ensemble. 

Une fois les commandes prêtes on monte à l'étage pour manger. On se cale sur une table pour deux dans un petit coin. J'ai dévoré mon grec assez rapidement, pour Amira ça se faisait plus délicatement. Je la taquinais sur sa façon de manger, ça nous faisait du bien de rire un peu. De penser à autre chose et de se changer les idées. On traversait une période difficile et j'voulais pas que ça la touche trop. J'me rend compte qu'aucune autre femme n'aurait supporter tout ça, qu'aucune autre ne m'aurait épaulé dans une telle situation. Comme on dit, derrière chaque grand homme se cache une femme. 

On a beau être dur, mais sans la douceur d'une femme pour apaiser nos colères, nos peines, on est rien. La femme a été créée pour tenir compagnie à l'homme. N'est-ce-pas Ève que Dieu à envoyer à Adam ? C'est comme ça, la femme et l'homme se complète.

Le lendemain, alors qu'Amira rentrait des cours, je la sentais un peu pensante. Elle avait l'air d'avoir quelque chose qui la tracassait. Je décide donc de savoir ce qui lui trottait dans la tête. J'vais m'asseoir auprès d'elle.

« - Amira ?

Amira : Imran ?

Je laisse échapper un petit rire.

- Tu vas bien ?

Amira : Très bien et toi mon p'tit mari ? »

Bingo ! Quand elle m'appelle "mon p'tit mari" c'est quelle a une idée derrière la tête.

« - Va droit au but. »

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Ça faisait déjà quelques jours que je ne parlais plus trop avec Imran mis à part pour lui demander le sel. Ça me bouffait de l'intérieur, fallait que j'arrange la situation. Malgré nos différents, c'est ma moitié et bien que physiquement nous soyons proches, j'nous vois nous éloigner.

                              

Il était sur l'ordi à farfouiller je ne sais quoi, moi je l'observais. J'ai souffler un bon coup avant d'aller lui parler, ce n'est pas facile de faire le premier pas. 

                              

« - Imran ?

                              

Imran : Hmm...

                              

- Tu fais quoi ?

                              

Imran : Rien j'regardes des petits trucs.

                              

- Ah... et heu, j'ai fini de préparer le dîner.

                              

Imran : J'arrive. »

                              

Je suis allée m'asseoir à table, en attendant qu'il vienne me rejoindre.

                              

• Retour au point de vue d'Imran

                              

J'vais me laver les mains, et j'vais m'asseoir auprès de ma femme. J'mange ce qu'elle a préparé, c'est toujours aussi bon. On parle comme si de rien était malgré que ces trois derniers jours n'étaient pas roses. J'me rend compte de la chance que j'ai. Qui aurait cru qu'Imran serait marié un jour ? Bien que toute ma vie je l'ai partagé avec ma mère et mon frère j'étais plutôt de nature solitaire. Des potes ? J'en ai pas vraiment eu, tous des fils de traître. Mon seul ami c'est mon frère. J'ai pas besoin d'être entouré pour être heureux. Le peu d'personne que j'ai dans ma vie m'suffit. 

                              

Quant à Amira, j'aurais jamais cru la marier un jour... J'savais pas que tomber amoureux c'était dans mes capacités. D'ailleurs j'crois que depuis qu'on est marié, j'lui ai jamais encore dit je t'aime. Ces mots là j'ai du mal à les prononcer, allez savoir pourquoi. 'Fin bref, assez parlé d'ça. 

                              

Maintenant faut vraiment que j'trouve une solution pour régler tout ça une bonne fois pour toute. C'est vrai que tout à l'heure sur l'ordi j'ai trouvé des bonnes petites annonces pour changer d'appart. J'pense que ce serait un bon début, parce qu'ici le loyer c'est pas donné, même pour un petit studio. J'ai plus qu'à en parler à Amira pour voir ce qu'elle en pense. 

                              

Je la voit se lever pour débarrasser la table, j'me lève et je l'aide. J'vais ensuite me doucher. Une fois tout propre, tout frais, j'sors de la douche. J'cherche Amira pour lui parler d'mon idée, mais je la voit endormie sur le canapé. Je la couvre et j'vais aussi me coucher.

                              

Le lendemain elle avait cours, et moi je travaillais du coup j'suis sortie un peu plus tôt qu'elle. J'ai pas voulu la réveiller. Au cours de la journée, il ne s'est rien passé de spécial. Une fois le travail terminé j'suis allé faire quelques courses. Le frigo commence à se vider, et faut le remplir. Juste après j'décide d'aller faire un tour à l'agence immobilière. 

                              

J'pousse la porte d'entrée. Y a pas trop de monde et tant mieux, ça m'évitera d'attendre dix ans mon tour. À peine arrivé on m'prend en charge. J'demande un petit appartement en banlieue. On me fait plusieurs propositions. L'une d'entre elles est plutôt pas mal. Il s'agit d'un petit HLM, plus grand que notre studio avec une vraie chambre. J'pense que ça plaira plutôt bien à Amira. En plus ça nous évitera quelques galères, et puis le temps qu'on se stabilise financièrement on pourra même faire quelques économies.

                              

[...]

                              

« - Amira, j'ai bien réfléchit mais va falloir qu'on quitte la capitale. J'ai trouvé un petit HLM aux alentours. On prendra ça le temps que tout reviennes à la normal. Puis même financièrement ce sera mieux.

                              

Amira : Puisque tu n'acceptes pas mon aide, je suppose que je n'ai pas le choix... On part quand ?

                              

- On part dans la semaine. 

                              

Amira : D'accord. »

                              

Ça se voyait que ça l'agaçait mais on avait pas le choix. De plus elle n'avait pas encore le permis, alors je lui avais promis que lorsque je le pourrais je l'accompagnerais en cours ou au travail, vu que c'était sur Paris. Dès le lendemain on a commencé à faire nos cartons, bien qu'il n'y avait pas grand chose à transporter avec nous. On les faisait au fur et à mesure le soir. On gardait seulement le nécessaire. On arrive enfin à la veille du déménagement, Amira n'avait pas encore vu l'appartement. J'ai chargé les cartons dans ma petite voiture. J'ai fermé le studio à clé et je suis allée la rendre à la concierge. Cette vipère n'a pas manqué d'me faire des réflexions que j'ai préféré ne pas écouter sinon j'sens que je l'aurais baffé.

                              

J'vois bien que ma femme est triste de quitter ce studio. Après tout, notre début de vie de couple et notre vraie vie à deux a commencé à cet endroit. C'est sûr qu'on en gardera des souvenirs ici. 

                              

J'démarre la voiture et c'est parti pour du changement. Après avoir roulé assez longtemps pour que Madame s'endorme, on arrive enfin à destination.

                                          

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